- Écrit par Lakome
La venue du chef d'Etat au Maroc est l'occasion pour les
ressortissants français d'exprimer leurs doléances.
La quarantaine de familles françaises regroupées au sein de l'association
Droit et Justice attendent beaucoup de la visite de François Hollande, qui
démarr et e ce mercredi. Ces familles se disent victimes de spoliations
d'escroqueries immobilières au Maroc.
«Nous avons répertorié des centaines de cas. Ces escroqueries
représentent des milliards d'euros», lance Moussa Elkhal, juriste
franco-marocain en charge d'une trentaine de dossiers et cité par le média
français 20minutes.fr. Parmi eux, le cas de Daniel, retraité français
de 72 ans, dont le frère s'était fait déposséder de son riad à Marrakech il y a
quatre ans. «Mon frère aurait fait donation de son riad à une Marocaine,
retraitée de l'Education nationale», explique Daniel à 20minutes.fr. Mais l'acte de donation est
contesté : il porte le sceau d'un notaire parisien qui a entretemps déposé
plainte pour vol de ses cachets. Début 2009, le frère de Daniel a été retrouvé
mort dans son riad de Marrakech, assassiné à coups de marteau...
Ces affaires de spoliation semblent être monnaie courante au Maroc. «La
police marocaine a arrêté cinq personnes, mais des titres fonciers ne se
trafiquent pas comme ça... Ces spoliations sont une machinerie très organisée,
avec des personnalités haut placées... C'est une vraie mafia.» , explique
Moussa Elkhal à 20minutes.fr.
L'association Droit et Justice a été reçue par le ministère français de la
Justice et leurs revendications devraient faire l'objet d'une discussion lors de
la visite présidentielle au Maroc entre les deux ministres des Affaires
étrangères, Laurent Fabius et Saâd Eddine El Othmani.
22 détenus français en grève de la faim
Autre appel lancé à François Hollande à l'occasion de sa visite au Maroc :
celui des détenus français incarcérés dans le royaume. Ils sont 22 à s'être
lancés dans une grève de la faim le 1er avril dernier pour réclamer leur
transfèrement en France, la révision de leur procès et l'examen de leur plaintes
pour torture et mauvais traitements. « Suite aux arrestations abusives dont
nous avons été victimes, la majorité d'entre nous a été torturée. [...] Face au
silence coupable des autorités marocaines et à la frilosité de la France, nous
voyons dans cette grève de la faim l'ultime chance de faire entendre notre
désespoir lors de votre venue Mr Le Président », selon une lettre ouverte
des détenus adressée à François Hollande.
L'ONG américaine Human Rights Watch a tenue elle aussi à interpeller le
président français la veille de sa visite. Dans un communiqué publié le 2 avril, l'association estime que le
chef de l'etat français « devrait exercer davantage de pression pour que le
Maroc approfondisse ses réformes en matière de droits humains, lors de sa
première visite officielle à cet allié de longue date de la France ». L'ONG
cite notamment la torture de détenus, les procès militaires iniques, les
restrictions du droit à la libre expression, le retrait de l'accréditation du
journaliste marocain Omar Brouksy de l'Agence France-Presse (AFP) et la
vulnérabilité des enfants employés comme domestiques.
« Le paysage politique marocain est marqué par une ouverture et un
pluralisme notables, mais il n'empêche que le président Hollande devrait faire
pression dans les domaines où les réformes ont pris du retard par rapport aux
standards internationaux », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la
division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « En tant que
premier partenaire commercial et principale source d'aide bilatérale, la France
peut jouer un rôle positif en mettant en lumière les abus qui persistent et en
encourageant les efforts de réforme du gouvernement. »
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