tact
2/4/2013
Les droits humains au cœur d'un traité historique sur le commerce des armes
L’ONU adopte un traité qui interdira
aux États de transférer des armes classiques dans d'autres pays pour
commettre des génocides, des crimes de guerre ou contre l’humanité.
Mardi 2 avril 2013, les États membres des Nations unies ont adopté à
une forte majorité un traité sur le commerce des armes qui interdira
aux États de transférer des armes classiques dans d'autres pays
lorsqu'ils sauront que ces armes serviront à commettre ou à faciliter
des génocides, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre.
Quelques jours seulement après la décision cynique de la Corée du Nord, de l'Iran et de la Syrie – trois pays qui bafouent les droits humains et sont sous le coup de diverses sanctions des Nations unies – de bloquer l'adoption par consensus de ce traité, 154 États ont voté en sa faveur dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies.
Quelques jours seulement après la décision cynique de la Corée du Nord, de l'Iran et de la Syrie – trois pays qui bafouent les droits humains et sont sous le coup de diverses sanctions des Nations unies – de bloquer l'adoption par consensus de ce traité, 154 États ont voté en sa faveur dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies.
Nous
vivons un moment historique. Après de longues années de campagne, la
plupart des États ont décidé d'adopter un traité mondial susceptible
d'empêcher les livraisons d'armes aux pays qui risquent de les utiliser
pour commettre des atrocités. Bien que la Corée du Nord, l'Iran et la
Syrie aient cyniquement tenté de le bloquer, ce traité susceptible de
sauver des vies, fondé sur la protection des droits humains, a reçu le
soutien massif d'une très large majorité d'États. »
Brian Wood, responsable du programme Contrôle des armes et droits humains.
Brian Wood, responsable du programme Contrôle des armes et droits humains.
Cet
instrument oblige aussi tous les gouvernements à évaluer le risque que
les armes, munitions ou composants transférés dans d'autres pays ne
soient utilisés pour commettre ou faciliter de graves violations du
droit international humanitaire et relatif aux droits humains. Les États
ont accepté de ne pas autoriser ce type de transferts dès lors que ce
risque est réel et ne peut être atténué.
Si
l'on pense aux énormes intérêts économiques et au pouvoir politique qui
sont en jeu pour les grands fabricants et exportateurs d'armes, ce
traité est un hommage à la société civile qui a défendu l'idée de sauver
des vies et de réduire la souffrance humaine, ainsi qu'aux
gouvernements qui ont soutenu cet appel »
Widney Brown, directrice générale chargée du droit international et de la stratégie politique.
Widney Brown, directrice générale chargée du droit international et de la stratégie politique.
Dans
les quatre prochaines années, le commerce annuel des armes classiques,
des munitions, des composants et des pièces détachées va dépasser les
100 milliards de dollars et pourtant aujourd'hui les États ont décidé de
donner la priorité aux êtres humains et à la sécurité.
Depuis le
début des années 1990, Amnesty International a joué un rôle majeur dans
les efforts de la société civile et des lauréats du Prix Nobel de la
paix pour obtenir des règles mondiales juridiquement contraignantes sur
les transferts d'armes internationaux, afin de limiter les livraisons
d'armement qui alimentent les atrocités et la violence.
Ce traité a
été adopté après plus de six ans de délibérations au sein des Nations
unies – au terme d'un processus qui a débuté en décembre 2006, quand
l'Assemblée générale a décidé de consulter les États sur la faisabilité,
le champ d'application et les critères d'un traité réglementant les
transferts internationaux d'armes classiques.
Un nombre record d'États avaient alors répondu au secrétaire général, pour la plupart positivement, plaçant les droits humains et le droit humanitaire en tête des critères à retenir.
Le champ d'application du traité aujourd'hui adopté couvre les principales catégories d'armes classiques, dont les armes légères et de petit calibre, qui prolifèrent dans les pays touchés par des conflits de faible intensité ou par une violence armée endémique, caractérisés par un nombre considérable de victimes civiles.
Un nombre record d'États avaient alors répondu au secrétaire général, pour la plupart positivement, plaçant les droits humains et le droit humanitaire en tête des critères à retenir.
Le champ d'application du traité aujourd'hui adopté couvre les principales catégories d'armes classiques, dont les armes légères et de petit calibre, qui prolifèrent dans les pays touchés par des conflits de faible intensité ou par une violence armée endémique, caractérisés par un nombre considérable de victimes civiles.
«
Comme toujours dans ce type de négociations, nous n'avons pas obtenu
tout ce que nous voulions. Par exemple, les munitions ne sont pas
intégralement incluses dans toutes les dispositions du traité.
Toutefois, comme ce traité peut être amendé et contient beaucoup de
règles fortes, il fournit une base solide sur laquelle il sera possible
de bâtir un système international visant à limiter l'approvisionnement
en armes des auteurs d'atrocités, en temps de guerre comme en temps de
paix », a indiqué Brian Wood.
« C'est la preuve que, quand de
simples citoyens ont une vraie bonne idée susceptible d'améliorer le
monde et qu'ils s'organisent pour la défendre, ils peuvent l'amener à se
réaliser et faire la différence à l'échelle mondiale. »
Le traité
sera ouvert à signature et à ratification le 3 juin 2013 lors de
l'Assemblée générale des Nations unies, et entrera en vigueur peu après
avoir été ratifié par 50 États.
A lire aussi
La version finale du traité sur le commerce des armes est disponible (en anglais) sur :
http://www.un.org/disarmament/ATT/docs/Presidents_Non_Paper_of_27_March_2013_(ATT_Final_Conference).pdf
http://www.un.org/disarmament/ATT/docs/Presidents_Non_Paper_of_27_March_2013_(ATT_Final_Conference).pdf
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