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jeudi 7 février 2013

Culture et racines. Le Maroc, du bendir et de Tinghir ...


 
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Benkirane
Lundi dernier, M. Abdelilah Benkirane se gaussait de plus de la moitié de la population marocaine en comparant les Amazighs à des «joueurs de bendirs», adeptes de la frugalité et de la danse… 

Mardi dernier, 200 «islamistes» et autres adhérents du PJD protestaient publiquement devant le cinéma ROXY à Tanger contre la projection du documentaire réalisé par un jeune franco-marocain, intitulé de «Tinghir à Jérusalem». Kamal Hachkar, réalisateur de ce film qui retrace le parcours de Juifs berbères marocains émigrés en Israël, est d’origine amazighe.
Interrogé sur ses sentiments devant cette manifestation d’intolérance, M. Mustapha Khalfi, ministre de la Communication, membre dirigeant du PJD et du MUR, a excipé de son devoir de réserve pour éviter de condamner l’imbécilité de manifestants qui accusent une oeuvre cinématographique de philo-sionisme sans l’avoir vue !
Il y a une quinzaine de jours, un député de PJD piqua une crise au Parlement parce que sur un vol d’Egyptair une scène d’un film projeté durant le trajet comportait un baiser entre deux adultes consentants, de sexe opposé de surcroît ! Ce même député n’avait pas eu la même verve lorsque la regrettée Amina Filali s’était suicidée après avoir été forcée au mariage avec son violeur…
Ces quelques expressions de la culture politique dominante dans notre Maroc d’aujourd’hui, placé sous la férule d’un parti aussi conservateur que rétrograde, le Parti de la Justice et du Développement, ne sont pas sans inquiéter.
Dans plusieurs milieux, y compris dans les rangs du Parti du Progrès et du Socialisme, membre de la coalition gouvernementale, certains n’hésitent pas à soutenir que la formation de M. Benkirane n’est pas liberticide et que son arrivée à la tête du pouvoir exécutif n’a guère entraîné de recul des libertés et du climat de tolérance qui qualifiait notre pays jusque-là.

Identité et racines

Pourtant, en assimilant les Amazighs à des saltimbanques, le chef du gouvernement, remet en question plusieurs paramètres fondamentaux de la société marocaine, de l’Etat marocain, de l’Histoire du Maroc.
M. Abdelilah Benkirane ne saurait ignorer, lui qui est le premier chef de gouvernement à opérer sous l’égide de la Constitution adoptée par voie référendaire le 1er juillet 2011, que l’Amazighité a reçu droit de cité officiel, que son Préambule y proclame les apports berbères, arabes, africains, juifs et andalous à l’identité nationale, que la langue amazighe est désormais mise sur le même pied que la langue arabe et qu’une loi organique devra en concrétiser son utilisation officielle.
amazigh
M. le chef de gouvernement, qui affirme son attachement au Trône alaouite, ne saurait, de même, ignorer les liens profonds, familiaux mêmes, qui unissent la Famille Royale à l’identité amazighe, de même que sa culture politique l’empêche d’oublier que le Maroc compte un Institut Royal de la Culture Amazighe, IRCAM, qui n’a rien à voir avec un music hall ou un conservatoire de musique folklorique…
M.Mustapha Khalfi, qui a étudié aux Etats-Unis, pétri qu’il est de culture politique américaine et de ses principes, ne peut faire l’impasse, au nom de ses responsabilités officielles actuelles, sur une manifestation de crasse intolérance, dirigée, non contre l’Etat d’Israël, mais contre l’apport d’un jeune historien franco-marocain, qui, à partir de ses souvenirs d’enfance, des récits de son grand-père, a voulu montrer ce qu’étaient devenus certains de nos concitoyens et leurs descendants expatriés en Israël entre 1948 et 1967. Ne dit-on pas officiellement et depuis fort longtemps que ce pays compte aujourd’hui plus de 800 000 habitants d’origine marocaine. N’est-il pas vrai, de surcroît, que la citoyenneté et la nationalité marocaines sont inaliénables ? A-t-on jamais vu un Juif  marocain, quel que soit son lieu de résidence actuel, attaquer notre (son) pays natal ou exprimer autre chose qu’un immense attachement à ses racines, origines, coutumes et traditions marocaines? Que reste-t-il à écrire après de tels constats ?
Que vive le Maroc, du bendir et de Tinghir !



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