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lundi 4 février 2013

Point hebdomadaire n°9 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc


Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

L’ASDHOM continue de recevoir des témoignages et des lettres que les parrains et marraines envoient à leurs filleuls dans les prisons marocaines. Vous pouvez les consulter sur la rubrique « Campagne de parrainage » du site de l’ASDHOM.
Nous rappelons que cette campagne, qui a été lancée le 17 novembre dernier à Nanterre (92) dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale (SSI), et parrainée par l’écrivain Gilles Perrault, a pour objectif de briser l’enferment et l’isolement subis par des victimes de violations de droit, jetées en prison au Maroc pour leurs opinions.
Tous les candidats au parrainage (voir la liste sur le site) ne sont malheureusement pas encore parrainés. Nous lançons un appel pour continuer cet effort de solidarité et de l’élargir encore plus. Les échos que nous recevons des prisonniers politiques parrainés sont encourageants. Les lettres et les mots de sympathie qu’ils reçoivent de leurs parrains et marraines les réconfortent et leur monte le moral dans leur combat pour la justice et la dignité. C’est ainsi par exemple et grâce à leurs marraines et parrains que nous savons que Youness Belkhdim et Mouad Belghouat, alias El-Haked, au nom du groupe 20-Février de Casablanca (prison d’Oukacha) se réjouissent de la campagne et nous assurent de la continuité de leur combat jusqu’à la libération totale.
L’ASDHOM entreprend une série de rencontres pour sensibiliser autour de cette question de parrainage.
C’est dans ce cadre qu’elle se rendra à Dijon le samedi 23 février, suite à l’invitation de l’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), pour participer à un débat sur les droits de l’Homme au Maghreb. Nous vous ferons parvenir l’affiche dès sa réception.
A ce sujet, nous avons signalé dans un de nos points hebdomadaires précédents que l’ATMF-Paris parraine tout le groupe d’Ouarzazate (composé essentiellement de mineurs syndicalistes). Le CA de l’ATMF a invité également l’ASDHOM pour voir comment travailler ensemble sur la question. Et c’est aussi dans ce cadre que les responsables de l’ATMF-Argenteuil invitent l’ASDHOM à une rencontre consacrée au parrainage en vue de le mettre en place pour un groupe de la liste de prisonniers politiques.
S’agissant des groupes proposés au parrainage proprement dit, nous continuons malheureusement de recevoir des informations pas très joueuses.

Groupe 20-Février : Le mouvement 20-Février au Maroc célèbre et commémore le 20 février 2013 le deuxième anniversaire du lancement des protestations pour réclamer dignité, liberté, justice sociale et Etat de droit. Une réunion, regroupant le Conseil National d’Appui au Mouvement (CNAM20-Fév) et les coordinations du 20-Février ainsi que des représentants de syndicats et partis politiques, s’est tenue dimanche 3 février au siège de la Confédération démocratique du Travail (CDT) à Rabat pour donner un nouveau souffle au mouvement.

Groupe Sahraouis : Le procès du groupe dit Gdeim Izik (24 Sahraouis dont 23 en détention provisoire depuis novembre 2010 suite au démantèlement du camp Gdeim Izik non loin de Laâyoune) qui s’est ouvert le vendredi 1er février à Rabat, a été reporté au 8 février. Ce procès, tenu devant un tribunal militaire, a eu lieu en présence de 52 observateurs de plusieurs nationalités. La défense, composée de 11 avocats, a plaidé pour la libération provisoire et la présence de témoins et quelques responsables marocains qui avaient assisté au dialogue entres les autorités marocaines et les la commission du dialogue du camp Gdeim Izik. Après 4 heures de délibération, le juge a refusé la présence de responsables marocains et a accepté par contre la présence de quelques témoins du démantèlement. Les abords du tribunal étaient complètement quadrillés par toutes sortes de forces (Polices, militaires et sécuritaires). L’ASDHOM continue de réclamer, sinon leur libération, au moins de dessaisir le tribunal militaire au profit d’un tribunal civil et de leur assurer un procès équitable.
Zak (Nouveau): Au sud du Maroc, à Zak exactement (70 km au sud d’Assa), 3 jeunes sahraouis ont été arrêtés pour leur participation à un rassemblement pacifique appelé, le 1er février, par les diplômés chômeurs de la ville. Il s’agit des étudiants Amar Abdellaoui, Mohamed El-kabch et Mohamed Lahbib Ragab. Interrogés par la gendarmerie royale, ils seront probablement déférés devant le procureur du roi près du tribunal d’Agadir.

Ouad Amlil (environs de Taza) : Azzedine Erroussi, un ancien prisonnier politique appartenant à l’Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM) ayant fait une longue grève de la faim (135 j) l’année dernière à  la prison locale de Taza, a de nouveau été inquiété le samedi 26 janvier. Des policiers, accompagnés d’un député local, se sont présentés chez lui à Ouad Amlil et se sont mis à ses trousses. Nous n’avons aucune information de lui depuis cette tentative d’arrestation.

Groupe Immider (Mineurs) : L’ASDHOM a reçu cette vidéo (http://www.youtube.com/watch?v=jGjtRdA4SXM) qui montre que la population de la région est toujours mobilisée contre les mauvaises conditions de l’exploitation des mines d’Immider par le groupe MANAGEN. La vidéo montre la marche et le rassemblement de la population du 31 janvier 2013 en soutien aux mineurs emprisonnés à la prison d’Ouarzazate, parrainés par l’ASDHOM.

Groupe d’Ifni : L’ASDHOM a appris avec satisfaction la libération des détenus politiques du groupe d’Ifni (Prison locale Aït Melloul d’Agadir), survenue le jeudi 31 janvier 2013.
Ils ont été accueillis à leur sortie par des membres de l’AMDH. Nous n’avons par contre pas tous les noms des libérés pour que nous puissions les enlever de la liste des candidats au parrainage. Nous réactualiserons cette liste dès que l’ASDHOM reçoive les informations complètes concernant ce groupe.

Tanger (nouveau) : Selon les informations qui circulent sur Internet, des enlèvements et arrestations ont été opérés à Beni Makada (Tanger au nord du Maroc) en lien avec les événements dits de « Ard Daoula ». Des participants à ces rassemblements ont été arrêtés le 28 janvier 2013. On parle de six personnes enlevées, parmi lesquelles se trouvent Hassan Ahrouch, Billal Erraoui qui a écopé de 4 mois de prison et Radouane Tabit qui se trouve, selon sa famille, à la prison Zaki de Salé en compagnie des autres arrêtés. Selon les témoignages, 11 d’autres personnes sont encore recherchées.

Groupe UNEM-Fès : Les cinq étudiants (voir nos derniers points hebdomadaires), membres de l’UNEM, ont été présentés devant le tribunal de Fès le 31 janvier 2013. Le procès a été reporté à une date que nous ne connaissons pas. Les cinq militants sont donc toujours en prison Aïn Kadouss de Fès. Nous rappelons que ces cinq militants ont été arrêtés suite au mouvement de protestation qu’a connu la cité universitaire le 14 janvier et qui a connu une intervention brutale des forces de l’ordre entrainant la mort une semaine après de Mohamed Fizazi, un étudiant et membre du même syndicat étudiant l’UNEM.
L’ASDHOM, avec d’autres forces démocratiques marocaines, continue de réclamer une enquête impartiale sur la mort de Mohamed Fizazi pour que les responsables de ce crime répondent de leur acte.

Bien cordialement,
Pour le bureau exécutif de l’ASDHOM
Ayad Ahram
Paris, le 4 février 2013

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