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vendredi 11 janvier 2013

Maroc : 2012, une année d’exacerbation des conflits sociaux


APS(APS)  1/1/2013

RABAT - L’année 2012 aura été pour le gouvernement de coalition dirigé pour la première fois au Maroc par un parti islamiste, le Parti justice et développement (PJD), depuis janvier, une année où les conflits sociaux se sont exacerbés dans une conjoncture économique marquée par un repli des avoirs de la banque centrale (environ 24%) et une aggravation du déficit commercial (près de 12%).
Plusieurs secteurs d’activité notamment publics ont connu des grèves quasi permanentes pour faire valoir les revendications des salariés et afin d’appliquer les accords conclus dans le cadre du dialogue social, en avril 2011, notamment en ce qui concerne le recrutement des diplômés-chômeurs.
Les revendications des différents syndicats ont été portées dans la rue pour maintenir la pression sur l’exécutif tandis que les demandeurs d’emploi, diplômés des universités publiques, ont continué à battre le pavé dans plusieurs villes marocaines pour faire valoir leurs droits à un recrutement dans le secteur public.
La fréquence de la contestation sociale, ponctuée de marches et de sit-in, notamment celle, permanente, des diplômés du supérieur dont le nombre avoisine, selon les syndicats, les 8.000 personnes, a entraîné sa répression par les forces de l’ordre.
Devant cette problématique de multiplication des conflits sociaux et des mouvements de grèves dans les secteurs des collectivités locales, la justice, la santé et l’enseignement public et au moment où les centrales syndicales revendiquaient la baisse du taux de chômage établi officiellement à 9,4 % de la population active, au 3è trimestre 2012 contre 9,1 % à la même période en 2011, le gouvernement a décidé d’effectuer des prélèvements sur les salaires des grévistes.
L’exécutif a estimé que cette décision était "irréversible et irrévocable" pour relancer l’économie et stimuler le développement global tandis que le projet de loi sur les grèves, prévu pour la fin de l’année 2012, pour "mettre de l’ordre" dans le recours aux arrêts de travail, n’a pas encore vu le jour. Selon le ministère de l’Intérieur, le nombre de grèves déclenchées par les différents syndicats marocains dans le secteur public notamment dans les collectivités locales, la santé, la justice et l’éducation est passé de 182 mouvements en 2007 à 400 arrêts de travail en 2011.
Pour sa part, le ministère de la Justice avait révélé, en mai dernier, que les grèves successives des greffiers marocains avaient coûté 56,16 millions dirhams (5,10 millions d’euros environ) à l’Etat en 2011 et avaient causé la perte de 46 jours de travail.
Un syndicaliste membre de la Confédération démocratique du travail (CDT) a considéré qu’"avant de penser à une nouvelle loi, il faut d’abord assainir la situation actuelle, en veillant à l’application des lois en vigueur".
De son coté, un membre de la Commission permanente chargée des affaires de la formation, de l’emploi et des politiques sectorielles au sein du Conseil économique et social (CES) a jugé que "parmi les principales raisons qui induisent des conflits sociaux figure le non-respect des réglementations en vigueur".
La décision du gouvernement d’opérer des prélèvements sur les salaires des grévistes a été jugée "illégale et anti constitutionnelle" par les syndicats représentatifs des secteurs concernés qui partent du principe que le droit de grève est un droit universel.
Depuis l’application de ces prélèvements, les syndicats n’ont pas cessé de déclencher des grèves et sit-in pour appeler au retrait immédiat de la mesure et à la restitution des sommes d’argent défalquées sur les salaires des grévistes.
La décision gouvernementale n’a pas pour autant fait plier le front social et une marche nationale des administrateurs de la fonction publique est, d’ores et déjà, annoncée pour le 19 janvier 2013 pour appuyer leurs revendications (revalorisation du corps, hausse des salaires, promotion professionnelle, etc.).

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