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jeudi 25 octobre 2012

Droits de l’Homme Maroc-UE : le Maroc peut mieux faire

A l’issue de la réunion du sous-comité des droits de l’Homme Maroc-UE, l’ambassadeur de l’UE a tenu une conférence, mercredi soir, afin de présenter le bilan. Le diplomate a attiré l’attention sur le calvaire des Subsahariens.

Eneko-Landaburu
Eneko Landaburu, ambassadeur de l’Union européenne à Rabat
Coopération financière et dialogue politique. 

Ce sont les deux axes autour desquels s’articule le partenariat Maroc-Union européenne (UE) dans la mise en œuvre des droits de l’Homme. « En ce qui concerne la coopération financière, notre première action, c’est d’appuyer directement les organisations de la société civile à travers l’Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’Homme doté de 5 millions d’euros », explique Eneko Landaburu, ambassadeur de l’UE à Rabat dans une conférence de presse qu’il a tenu, mercredi 17 octobre. L’occasion pour le diplomate de présenter le partenariat bilatéral ainsi que le bilan de la réunion annuelle du sous-comité des droits de l’Homme.
En quoi consiste la stratégie
Concrètement, l’UE lance, chaque année, des appels à projets destinés aux ONG marocaines d’une valeur d’un million d’euros. « Nous avons ainsi financé 27 projets développés par diverses associations les cinq dernières années », indique le diplomate citant trois exemples dont le premier se réfère au Collectif pour l’observation des élections ayant donné naissance à une plateforme visant à mieux démocratiser l’opération électorale. Le Mouvement pour le tiers des sièges élus aux femmes et le Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap ont également bénéficié de l’appui de l’UE. Sur le volet de l’action gouvernementale, Landaburu se dit « assez satisfait » du dialogue qui semble gagner en objectivité. «Aujourd’hui, nous avons établi avec les autorités marocaines un dialogue plus serein et plus objectif. Avant, nous ressentions qu’il s’agissait d’une obligation que l’on avait imposée aux Marocains, pour qu’ils signent le statut avancé. Maintenant, nous avons pu intégrer cette donnée avec une vision plus au moins réactive», estime-t-il.
Un engagement adapté
« Avec le Maroc, mais aussi les autres pays, nos actions ont pour feuille de route le respect des droits de l’Homme entant que valeurs universelles, mais cette universalité n’empêche pas l’adaptation de cet engagement à travers les divers programmes. Notre réunion a justement porté sur les priorités marocaines dans cet engagement », souligne Charles-Michel Geurts, responsable dans la direction des services extérieurs de la mise en œuvre de la stratégie de l’UE pour les droits de l’Homme. Dans cette réunion, les partenaires se sont ainsi penchés sur les changements apportées par la constitution notamment la création de la haute autorité pour la parité. Au menu des discussions ont figuré également le projet de loi contre la violence à l’égard des femmes, la formation des juges en tant qu’acteurs de l’application des droits de l’Homme. « Nous avons discuté des chantiers de réformes ouverts par la constitution et des dispositions des droits de l’Homme », ajoute Charles-Michel Geurts précisant l’intérêt accordé à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. « Nous avons aussi passé au crible le problème des associations à inscrire sur le registre, des mouvements pacifistes, liberté syndicale et de la démocratie participative… Les sujets ont été nombreux et l’UE devait également présenter ses progrès », indique ce responsable.
Des épines sur le chemin
Racisme et violation des droits des immigrés. Malgré sa satisfaction affichée de la volonté du Maroc, l’ambassadeur de l’UE n’a pas hésité à soulever la question des Subsahariens. « Il y a des témoignages extrêmement durs et préoccupants qui nous sont parvenus », lance-t-il montrant son inquiétude quant aux violations que subissent les immigrés subsahariens sur le territoire marocain. « Il faut arriver à mieux gérer l’immigration illégale », recommande-t-il. Pour lui, un grand effort est à consentir par le Maroc en ce qui concerne la définition d’une politique sur le statut d’asile. L’UE admet avoir apporté une contribution financière régulière à l’ONG Caritas Maroc en faveur du rapatriement des Subsahariens. Le revers de la médaille de l’immigration attise la préoccupation. « Nous ne demandons pas au Maroc d’être le gendarme de l’UE mais nous avons besoin de sa réaction pour trouver une solution (…) Le problème de l’immigration est très sérieux qui suscite des réactions racistes », insiste l’ambassadeur faisant allusion au fléau de la xénophobie qui gagne l’Europe.
Abolition de la peine de mort : la vision Landaburu
« Est-ce qu’un humain a le droit d’en tuer un autre ? ». C’est par cette question que résume Eneko Landaburu la difficulté d’un débat humain mondial autour de l’abolition de la peine de mort. « C’est normal que dans une société qui a toujours admis la peine de mort d’éprouver la difficulté d’admettre le contraire », estime-t-il en expliquant la difficulté pour les mouvements de la société civile dans le monde de mener leur combat. « C’est la raison pour laquelle nous appuyons l’éclosion d’une société civile. Il ne suffit pas de changer des lois pour instaurer la démocratie. La vraie démocratie doit être vivante et, pour cela, elle a besoin de citoyens engagés dans des actions individuelles ou collectives aux côtés des institutions », affirme Eneko Landaburu. La réforme de la justice pourrait, dans ce sens, apporter son eau au moulin. L’UE se montre disposée à y contribuer dès que le Maroc aura défini ses priorités et fait une proposition claire.
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Rappel :  Le 25/10/2012 Solidarité Maroc 05 faisait part à M.Landaburu de ses préoccupations quant aux violations des ddH au Maroc :

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