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mardi 31 janvier 2012

Les révoltés d’Imider continuent leur lutte

Par Libération.ma, 30/1/2012

Rares sont ceux et celles qui connaissent vraiment la commune d’Imider. Normal. Rien dans cette zone située à 36 km de Tinghir, au sud-est du pays, n’attire l’attention. A moins que ce ne soit la pauvreté extrême de sa population. Mais aussi et surtout sa proximité de la très riche mine d’argent d’Imider. Les habitants de ces sept douars constituant la commune d’Imider (Anou N’Izem, Ait Brahim, Ait Mhand, Ait Ighir, Izoumgan, Taboulkhirt et Ikiss) ne peuvent plus supporter le paradoxe.

Dimanche après-midi encore, et comme ces derniers mois, les populations ont déserté leurs douars, où personne ne bougeait, excepté les personnes inaptes physiquement. Et comme d’habitude, une grande marche a été organisée à destination du mont Alebban. Là, ces indignés ont exprimé et manifesté, à leur manière, toute leur colère. Ils ont ainsi bloqué le réservoir qui alimente la mine en eau. Une pression, disent-ils, pour attirer l’attention des autorités centrales. Par file de quatre, ils ont constitué un serpentin de près de deux cents mètres. Pour eux, la commune d’Imider mérite un meilleur sort.
Les revenus financiers de cette riche mine devraient servir aussi au développement régional. Managem (holding SNI) qui est la société mère de la Société métallurgique d'Imider (SMI) a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 35,6 % au premier semestre de 2011. «Nous avons de simples doléances, d’abord l’infrastructure routière, l’eau potable et l’électrification pour tous et enfin une bonne école et un centre sanitaire pour que nos femmes et enfants soient à l’abri des aléas, et enfin, pourquoi pas, du travail pour ceux qui en veulent, après tout ce sont nos terres qui sont exploitées ici», fait remarquer un jeune trentenaire, dans un dialecte marqué d’un accent amazigh.
Pour expliquer aux usagers de la route reliant Ouarzazate à Tinghir, ces indignés lèvent d’abord les trois doigts de la main, signe d’appartenance à l’amazighité, et commencent à expliquer, autant que faire se peut, qu’il s’agit d’une « hogra » qu’ils subissent depuis quatre mois déjà, dans l’indifférence de la part des responsables de la mine et des autorités. Déterminés, les habitants d’Imider font clairement savoir qu’ils ne céderont pas d’un iota, face à l’intimidation et à la cooptation des autorités. « Nous sommes des Marocains, et nous avons des droits. Pourquoi donc, le Makhzen vient-il nous voir quand il a besoin de nous, c’est-à-dire pour voter, que ce soit lors du scrutin constitutionnel et législatif ?», crie à haute voix un jeune.
Et si ces modestes villageois amazighs réclament une justice sociale, les associations et autres acteurs politiques et syndicaux de Tinghir soulèvent une autre question : celle de l’environnement. La nappe phréatique, source hydrique des fellahs de l’oasis, est dans un état de dégradation, tellement polluée et asséchée. L’administration de la mine est surtout accusée d’avoir délaissé les déchets contaminés à l'air libre. « Notre petite ville est menacée par la pollution de cette mine qui ne nous sert plus à rien sinon à salir notre ville et altérer les poumons de nos enfants de cyanure et de mercure, produits chimiques utilisés dans le traitement de l'argent. Une nouvelle approche s’impose dans la gestion des mines du sud-est. Que ce soit à Bouâzar, Imini ou encore à Imider, l’on doit penser que l’environnement naturel, écologique et social ne supporterait plus ces fuites en avant. Une taxe s’avère nécessaire en faveur des démunis de cette
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région. Autrement, la situation sociale risque de s’envenimer », a-t-il plaidé.
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NDLR : Un jeune militant, Moustapha Ouchtoubane, a payé cher sa lutte : Arrêté, incarcéré, condamné à 4 ans de prison. Voir :

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