Par le bureau executif de l' ASDHOM, Paris, 17/9/2009
asdhom@asdhom.org
Le fleuron de l’économie marocaine fait parler de lui et de la plus détestable des manières. L’Office Chérifien des Phosphates (OCP) s’appuie sur les forces de l’ordre pour empêcher et mater un sit-in pacifique que tentaient d'organiser les ouvriers de la société SMSI-Régie (société appartenant au groupe OCP) devant son siège social de Khouribga.
Ces ouvriers, soutenus par des syndicalistes et des défenseurs des droits humains, voulaient juste attirer l’attention des responsables de l’OCP, de l’opinion publique et des autorités marocaines sur le drame que vivent les 850 ouvriers licenciés abusivement par la société SMSI-Régie. Forts du soutien du syndicat UMT (Union Marocaine du Travail) et d’autres associations démocratiques de la société civile telle l’AMDH qui a organisé le 13 septembre 2009 une caravane sur Khouribga, les ouvriers ont mené une série d’actions pour réclamer la réintégration des licenciés.
L’OCP n’a que faire de leurs doléances. Il leur tourne le dos et leur refuse le dialogue social. Il est même allé un peu plus loin le mardi 15 septembre quand il a fait appel aux services des forces de l’ordre. Ces derniers n’ont pas fait dans le détail. L’assaut s’est soldé par plusieurs bléssés parmi les ouvriers et leurs familles venues les soutenir. 44 arrestations ont été opérées dont 4 parmi les délégués syndicaux UMT présents au sit-in.
Conduits au commissariat, les ouvriers y ont subi de longs interrogatoires, insultes et intimidations. Après les avoir dissuadés de la poursuite de leur mouvement revendicatif, les autorités locales ont procédé à la libération des 40 ouvriers arrêtés et ont signifié aux 4 délégués syndicaux la comparution devant la tribunal de 1ère instance le mardi 29 septembre 2009. Il s’agit de : OUASSIF Jilali, BELOUAFI Rachid, BOUKDIR Abderrahman et FAKHORI Omar.
L’ASDHOM considère que ces licenciements sont injustes et abusifs. Elle apporte tout son soutien aux 850 familles brisées et se joint à tous les syndicalistes et les défenseurs des droits humains qui se sont courageusement mobilisés pour réclamer la réintégration des ouvriers licenciés.
L’ASDHOM dénonce vigoureusement la violence des forces de l’ordre à l’égard des manifestants et leurs familles et demande d’abandonner immédiatement les poursuites judiciaires engagées contre les quatre militants syndicaux.
L’ASDHOM interpelle les responsables marocains à quelque niveau que ce soit pour veiller au respect de la dignité de ces travailleurs et pour engager un vrai dialogue social avec leurs représentants afin de trouver une solution à leur calvaire.
L’ASDHOM ne ménagera pas ses efforts pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale à la situation sociale des ouvriers licenciés de SMSI-Régie qui ne cesse de se dégrader et faire porter la responsabilité à l’Etat Marocain, propriétaire du groupe OCP, qui ne respecte pas ses engagements en matière de liberté syndicale.
asdhom@asdhom.org
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