لمن كتعود زبرك يا داود خالد الجامعي
Par Khalid Jamaï, 17/9/2009
Choquante, inadmissible, humiliante, indécente est la photo publiée à la une du quotidien « El Jarida El Oula ».
Photo qui nous fait remonter au temps d’un Moulay Ismail et de ses horreurs/
لقد تسيب المخزن*
Désormais, nul ne peut plus affirmer que dans « Le plus beau pays du monde » existe une autorité judicaire ou une quelconque séparation de pouvoirs
Nul doute que nous sommes revenus aux temps obscurs où on exhibait les prétendus criminels dans les rues, nus ou à demi nus, enchaînés sous les huées et les insultes de la populace
Je ne dis pas le peuple, car grande est la différence entre les deux termes.
La populace est sanguinaire, impitoyable, aveugle et pend avec la même facilité qu’elle applaudit et dont, très vite, on peut flatter les plus bas instincts
Ce qui s’est passé à Fès est immonde, innommable.
Spectacle jailli de la nuit des temps qui a déjà fait le tour du monde grâce aux milliers de sites, à leurs têtes : Face book, Yoo tub et autre Hespress.
Le monde découvrira une nouvelle facette de la nouvelle ère
Facette cauchemardesque.
Ceux qui ont été exhibés, sous les regards hilards de certains policiers sensés représenter la loi et la justice, sont des concitoyens qui ont des droits qui doivent être respectés intégralement.
Selon les lois qui régissent, en principe, ce pays, ces citoyens doivent jouir de la présomption d’innocence. En un mot, ils sont innocents car aucun tribunal ne les a encore déclarés coupables et condamnés et ce , à la suite d’un procès équitable.
C’est dire que ceux qui ont ordonné, organisé et participé à cette exhibition doivent répondre de leurs actes devant la justice, ces actes constituant autant de violations de la loi.
Ils sont coupables de s’être substitués au procureur du roi, au juge d’instruction, au juge assis et ont fait fi de tous les droits de la défense.
Ce comportement n’a rien à envier à celui qui régnait au temps de la Siba.
Que l’on se rappelle, sous le règne de Moulay Hfid, le dissident Jilali Ben Ben Driss surnommé Bou Hmara, dit aussi le rogui qui, après avoir été exhibé dans une cage, fut torturé une dernière fois et exécuté par dépeçage en public, puis livré aux fauves.
Qu’on accepte, aujourd’hui, ces pratiques, et demain, nous autres citoyens et citoyennes, nous nous retrouverons à subir le même sort.
Ainsi, s’installe la Siba.
Ainsi s’installe la Fitana.
و الفتنة أشد من القتل**
Ainsi, s’installe la Siba.
Ainsi s’installe la Fitana.
و الفتنة أشد من القتل**
Et dire qu’il y a è peine quelques semaines, le souverain prononçait un discours dont le thème central a été la nécessité de réformer en profondeur la justice et d’instaurer une véritable séparation des pouvoirs.
و لكن لمن كتعود زبرك يا داوود ***
* L’anarchie est désormais au sein du mahgzen
**L’anarchie est pire l’assassinat
*** Expression qui peut traduite par « Tu laboures la mer
و لكن لمن كتعود زبرك يا داوود ***
* L’anarchie est désormais au sein du mahgzen
**L’anarchie est pire l’assassinat
*** Expression qui peut traduite par « Tu laboures la mer
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