maroc immigration
un monde pour tous
Il a quitté son village avec le sourire et ses parents avec les
larmes. Sa mère l’a serré fort et lui a dit : « sois fort mon fils, tu
sais comme je t’aime, reviens-moi vite… »
Puis il est parti vers l’inconnu, vers une terre qu’on disait riche
d’humanité et de progrès ; il voulait fuir la misère pour revenir aux
siens avec un peu plus de lumière. Puis il
est parti, vers l’inconnu… il pensait emprunter les routes du paradis,
il a atterri en enfer. Il s’est embarqué avec des inconnus, il a payé le
prix cher pour traverser ; il pensait acheter un ticket pour le bonheur
et il s’est embarqué dans le train de la mort. Enfant de la chaleur, il
ne connaissait pas le froid, enfant du désert, il ne connaissait pas la
mer, enfant des terres, il ne savait pas nager.
Piégé entre ciel et mer, il y a eu une terrible vague, et la barque a
basculé, il est tombé dans les eaux profondes. Enfant des plaines, il
ne savait pas nager. Dans son angoisse, en se débattant désespéré, il a
pensé à son village, à ses frères et sœurs, à ses amis, à son père et
surtout à sa mère. Dans son ultime souffle, il a eu quelques larmes, et
il a dit en s’étouffant : « pardonne-moi maman, je n’ai pas réussi à
vous aider, et je meurs sans t’avoir revue. » Le pauvre… c’était plus
difficile qu’il ne croyait, la forteresse Europe était inaccessible.
Quel destin ! il est né dans les terres sèches et il est mort en pleine
mer.
Il est mort à cause d’un monde impitoyable, il est mort à cause d’un
système meurtrier, il est mort en voulant vivre… Hommage à toi, héros
inconnu des temps modernes…
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