Rabat. Lors de la conférence de presse du Comité de soutien à Ali Lmrabet,
qui s’est tenu aujourd’hui à Rabat au siège de l’AMDH, il a été
question du ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur, Charki Draïss, qui s’est défilé après avoir promis de rencontrer les membres du comité.
Les participants ont convenu que plus personne au gouvernement ne
peut prendre aujourd’hui une décision sur Lmrabet. Ni le chef du
gouvernement, ni le ministre de la justice et des libertés, ni le
ministre de l’intérieur. « Ordre a été de laisser mourir le
journaliste », a déclaré l’un des intervenants.
La décision de renouveler ou non ses papiers d’identité se trouvant, selon les participants, au Palais.
Mais la grande surprise a été l’intervention d’Ali Lmrabet par Skype depuis Genève.
Le journaliste a révélé que contrairement aux informations distillées
en catimini par le ministère de l’intérieur aux organes de presse
mercenaires qui assurent depuis un mois que Lmrabet peut renouveler son
passeport à Barcelone « sur simple demande », il a fait les démarches nécessaires auprès du consulat du Maroc à Barcelone.
Lmrabet a envoyé par Skype à Rabat la copie d’un mail qu’il a expédié au consul général du Maroc à Barcelone en date du 9 juillet, le même jour de la parution d’un article dans le quotidien Le Temps où l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies, Mohamed Aujjar, déclare : « Je suis formel : En Espagne, on lui délivrerait un passeport en deux ou trois jours ».
Dans son mail, dont une copie a été distribuée aux journalistes et
activistes des droits de l’homme présents au siège de l’AMDH à Rabat,
Lmrabet écrit au consul : « Je vous écris pour savoir si
vous êtes prêt à me renouveler mon passeport biométrique à Barcelone
comme l’avance l’ambassadeur Aujjar. Et si c’est le cas, de me fixer un
rendez-vous à votre convenance pour que je puisse prendre les
dispositions ».
Jusqu’à aujourd’hui, le journaliste assure n’avoir reçu aucune réponse.
De même, il a fait également distribuer la copie d’un mail dans lequel une journaliste de la radio publique catalane Catalunya Radio, Marta Prat Piñan,
lui confie qu’elle a en vain essayé de joindre et l’ambassade du Maroc à
Madrid et le consul général du Maroc à Barcelone pour confirmer ou
infirmer l’affirmation de l’ambassadeur Aujjar.
« Si je révèle aujourd’hui ces mails, c’est pour vous
prouver que je ne suis pas dans les habits de l’extrémiste et du
comploteur que le ministère de l’intérieur veut m’affubler », a déclaré le journaliste.
Les choses sont claires maintenant. Même au consulat du Maroc à
Barcelone, où il résiderait en dépit de toutes les preuves apportées et
publiées, on ne veut pas lui renouveler son passeport.
Alors, il réside où Ali Lmrabet ?
Qu’est-ce qu’ils vont inventer maintenant pour justifier leur refus de renouveler les papiers d’identité du journaliste ?
Hamid Sibari pour Demain online
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