Des associations marocaines de défense des enfants s’insurgent contre la décision du tribunal d’Agadir qui a condamné un pédophile à « seulement » 8 mois de prison. Une peine qu’elles trouvent légère vis à vis des dispositions du Code pénal.
Le tribunal d’Agadir a condamné lundi 10 août dernier un pédophile à 8 mois de prison pour maltraitance d’enfant et harcèlement sexuel. Le pédophile en question est un propriétaire de magasin dans la région de Taroudant qui avait à plusieurs reprises harcelé sexuellement une jeune fille de 10 ans qui vivait dans le même quartier que lui. Le suspect a été arrêté la semaine dernière après que la mère de la victime l’a dénoncé à la police de Taroudant et a porté plainte contre lui.Selon MoroccoWorld News, le propriétaire du magasin aurait reconnu avoir abusé de la jeune fille dans sa boutique, et avoir pris des photos d’elle, nue. Il aurait également admis qu’il avait fait du chantage en menaçant sa victime de poster ses photos sur les médias sociaux si elle alerte ses parents.
«Pas de demi-mesure pour un pédophile reconnu coupable»
Des associations marocaines de protection des enfants qui ont condamné la décision du tribunal, juge cette peine légère et la considère comme un pas en arrière dans la lutte contre la pédophilie et l’abus sexuel au Maroc. Contactée par Telquel.ma , Najat Anwar , présidente de l’association « Touche Pas à mon Enfant » affirme qu’«il ne peut pas y avoir de demi-mesure pour un pédophile reconnu coupable des ses actes».Ou il est innocent, et le juge décide de l’acquitter ou il est coupable et le juge décide de le condamner à la peine la plus sévère. Il n’y a pas de juste milieu, un pédophile reste un pédophile. Dans ce cas, le juge a estimé que l’accusé a été reconnu responsable d’abus sexuel à l’égard d’un enfant, donc il doit être condamné à la peine la plus lourde et sévère.Le code pénal marocain condamne l’agression sexuelle contre un mineur à une peine allant de deux à 30 ans de prison. En effet l’article 484 du Code pénal, stipule : « Est puni de l’emprisonnement de deux à cinq ans, tout attentat à la pudeur consommé ou tenté sans violences sur la personne d’un mineur de moins de dix-huit ans, (…) de l’un ou de l’autre sexe ». De même l’article 486 punit «le viol sur mineure d’une peine de dix à vingt ans». Les peines vont jusqu’à 30 ans lorsque les coupables sont des « ascendants » ou « tuteur » de la victime ou encore « s’ils sont fonctionnaires ou ministres d’un lieu de culte »
Pour la présidente de l’association «Touche pas à mon Enfant», une condamnation sévère des pédophiles vise à décourager les pédophiles et à protéger les enfants qui « se retrouvent après traumatisés à vie ».
Même son de cloche du côté de Salah Eddine Gnaoui président de l’association «Nahmi Weldi» (Protéger mon enfant). Dans une déclaration au site arabophone Al Yaoum24 le responsable associatif a affirmé que cette décision du tribunal encourageait la pédophilie et les abus sexuels au Maroc.
Salah Eddine Gnaoui a poursuivi en ajoutant que la victime a assisté au procès et semblait profondément troublée psychologiquement.
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