Fatimatou Dahouar, El Watan, 8/8/2015
Elle a commencé la lutte dès l’âge de15 ans. Fatimatou Dahouar, militante sahraouie, est l’une des plus anciennes portées disparues ayant passé 16 sinistres années dans des prisons marocaines.
La militante sahraouie Fatimatou Dahouar a participé à toutes les
manifestations de protestation contre l’occupation marocaine depuis 1972
à Tantan, sa ville natale. Elle se souvient du moindre détail de son
parcours militant et des tortures qu’elle a subies avec ses camarades.
«La demeure familiale à Tantan était le repère des révolutionnaires
sahraouis.
A l’époque, dans les années 70’, c’était la lutte clandestine», dira-t-elle à l’issue d’une rencontre à l’occasion de l’université d’été des cadres du Polisario à Boumerdès. «En 1975, après l’invasion marocaine, les kidnappings et rapts se sont multipliés. J’étais parmi les personnes portées disparues. C’était un certain 24 février 1976. Les militaires marocains m’ont arrêtée avec 37 autres femmes et plus d’une quarantaine d’hommes. Ils nous ont entassés dans un garage de stockage de semoule.
Puis, on nous a déplacés vers Agadir, dans un centre de torture où on a passé 4 mois et 10 jours», se rappelle-t-elle. Les jours noirs entachés de sang commencent. Chaque jour de violents interrogatoires. «Au mois de juillet 1976, on nous a déplacés vers une autre prison secrète, à Agadez. Nous y avions passé cinq (5) atroces années. Nous étions coupés du monde, entre malnutrition et des conditions inhumaines. C’était la mort lente dans des cellules à 12 personnes.
Dans cette prison, nous avons trouvé aussi des prisonniers politiques marocains, libanais, tunisiens et d’autres nationalités. On nous rouait de coups avec des bâtons sur toutes les parties du corps. 28 prisonniers ont perdu la vie. La nourriture qu’on nous donnait était pleine de cafards. Pour nous humilier encore plus, les geôliers passaient d’abord nos plats à des chiens qui refusaient de les manger», se souvient-elle. En octobre 1980, le Front Polisario a eu vent de l’endroit où se trouvaient Fatimatou et ses camarades, mais pas pour longtemps.
Le cauchemar recommence. «Dans la nuit, on nous a vite déplacés vers une autre prison à Megouna, au sommet d’une montagne. C’est là qu’on a passé 10 ans d’emprisonnement jusqu’en 1991. 30 autres femmes et 50 hommes d’El Ayoun furent ramenés à cette prison. Pendant les 4 premières années de détention (1980-84), nous avions goûté à toutes les méthodes de torture même sur les parties intimes. Même les morts n’ont pas échappé à cette barbarie.
On leur cassait la colonne vertébrale pour s’assurer qu’ils étaient vraiment morts», dira Fatimatou, les yeux rougis. Dans cette prison, elle a entamé une grève de la faim avec ses camarades femmes durant 12 jours. En juin 1991, les détenus ont été libérés dans un état squelettique suite à plusieurs tentatives d’une commission onusienne qui a divulgué l’affaire. Libre, Fatimatou Dahouar, la militante chevronnée reprend la lutte même sous surveillance. «Malgré toutes les souffrances, nous sommes toujours debout et déterminés à continuer le combat jusqu’à l’indépendance de notre patrie», conclura-t-elle.
A l’époque, dans les années 70’, c’était la lutte clandestine», dira-t-elle à l’issue d’une rencontre à l’occasion de l’université d’été des cadres du Polisario à Boumerdès. «En 1975, après l’invasion marocaine, les kidnappings et rapts se sont multipliés. J’étais parmi les personnes portées disparues. C’était un certain 24 février 1976. Les militaires marocains m’ont arrêtée avec 37 autres femmes et plus d’une quarantaine d’hommes. Ils nous ont entassés dans un garage de stockage de semoule.
Puis, on nous a déplacés vers Agadir, dans un centre de torture où on a passé 4 mois et 10 jours», se rappelle-t-elle. Les jours noirs entachés de sang commencent. Chaque jour de violents interrogatoires. «Au mois de juillet 1976, on nous a déplacés vers une autre prison secrète, à Agadez. Nous y avions passé cinq (5) atroces années. Nous étions coupés du monde, entre malnutrition et des conditions inhumaines. C’était la mort lente dans des cellules à 12 personnes.
Dans cette prison, nous avons trouvé aussi des prisonniers politiques marocains, libanais, tunisiens et d’autres nationalités. On nous rouait de coups avec des bâtons sur toutes les parties du corps. 28 prisonniers ont perdu la vie. La nourriture qu’on nous donnait était pleine de cafards. Pour nous humilier encore plus, les geôliers passaient d’abord nos plats à des chiens qui refusaient de les manger», se souvient-elle. En octobre 1980, le Front Polisario a eu vent de l’endroit où se trouvaient Fatimatou et ses camarades, mais pas pour longtemps.
Le cauchemar recommence. «Dans la nuit, on nous a vite déplacés vers une autre prison à Megouna, au sommet d’une montagne. C’est là qu’on a passé 10 ans d’emprisonnement jusqu’en 1991. 30 autres femmes et 50 hommes d’El Ayoun furent ramenés à cette prison. Pendant les 4 premières années de détention (1980-84), nous avions goûté à toutes les méthodes de torture même sur les parties intimes. Même les morts n’ont pas échappé à cette barbarie.
On leur cassait la colonne vertébrale pour s’assurer qu’ils étaient vraiment morts», dira Fatimatou, les yeux rougis. Dans cette prison, elle a entamé une grève de la faim avec ses camarades femmes durant 12 jours. En juin 1991, les détenus ont été libérés dans un état squelettique suite à plusieurs tentatives d’une commission onusienne qui a divulgué l’affaire. Libre, Fatimatou Dahouar, la militante chevronnée reprend la lutte même sous surveillance. «Malgré toutes les souffrances, nous sommes toujours debout et déterminés à continuer le combat jusqu’à l’indépendance de notre patrie», conclura-t-elle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire