Un député du PJD a publié des photos faisant état de violences, par la police, contre un citoyen ayant « grillé » un stop.
Une nouvelle victime des forces de l’ordre ? Le 21 mai, le député du PJD Abdessamad Al Idrissi a posté, sur son profil Facebook, des clichés montrant un homme couvert d’ecchymoses sur le visage et avec du sang desséché sur le nez.
Contacté par Telquel.ma, le concerné, Karim R., raconte sa version
des faits. Selon lui, tout a commencé le 21 mai, vers 16 heures. Karim,
qui sortait de la société qu’il dirige à Meknès, ne respecte pas le stop
en route. Un agent des forces de l’ordre l’invite à continuer d’avancer
mais un autre l’arrête et lui reproche de ne pas avoir respecté le Code
de la route.
S’ensuit alors un échange tendu sur la véracité de l’ordre
du premier policer qu’il lui a dit d’avancer qui se transforme
rapidement en échange d’insultes. Le chef d’entreprise est alors, selon
sa version des faits, menotté et est ensuite passé à tabac par les
policiers. Au lieu d’être conduit vers l’hôpital le plus proche, Karim
est emmené par les agents des forces de l’ordre au commissariat où il
retrouve son avocat qui, après trois heures, est autorisé à emmener son
client dans un centre de soin.
Affaire à suivre
Mais Karim R. ne recevra pas de soins puisqu’il quittera l’hôpital
pour rejoindre, à nouveau, le commissariat, où il aurait été interrogé
par les agents des forces de l’ordre. C’est à ce moment qu’Abdessamad Al
Idrissi intervient. Le représentant du parti de la lampe était arrivé à
l’hôpital où il a pris des photos qui seront, plus tard, publiées sur
son profil Facebook : « La police agissait de manière inadmissible. L’homme était dans un état critique »,
commente le représentant du PJD. Après avoir évalué la situation de
Karim R., il appelle le procureur général du roi et son camarade du PJD,
à savoir le ministre de la Justice, Mustapha Ramid.
Après deux nouvelles heures au poste de police, les agents de
l’autorité reçoivent l’ordre d’emmener Karim R. à l’hôpital, où il va
passer la nuit. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il attend encore
son certificat médical afin de pouvoir plainte contre les policiers pour
les violences dont il les accuse.
L’avocat de Karim R., maitre Saïd Yadan, affirme que la police nie
toute violence contre son client. Selon l’avocat, les policiers ont
affirmé que Karim R. s’est lui-même infligé des coups. Abdessamad Al
Idrissi, qui est aussi membre du bureau exécutif du forum Al Karama des
droits de l’Homme, ONG proche du PJD, compte suivre le dossier. Il
refuse d’assurer que c’est un cas de torture, mais il nous informe que
le doute est permis. « C’est ce que l’enquête qui a été ouverte est appelé à trancher », conclut-il.
Les autorités n’ont pas communiqué à ce sujet.
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