ENQUÊTE - Alors que la question fait débat au lendemain de la
diffusion des extraits de "Much Loved", le film "déjà" polémique de
Nabil Ayouch, une étude menée par le ministère de la Santé dont les
résultats viennent d’être publiés par Médias24 lève le voile sur la réalité de cette pratique au Maroc. Les chiffres à retenir.
19.000 prostituées réparties dans quatre villes
Dans
le cadre de son étude, le ministère de la Santé a interrogé un
échantillon de 300 à 400 travailleuses du sexe à Agadir, Fès, Rabat et
Tanger sur leur quotidien en questionnant leur statut matrimonial ainsi
que la nature de leurs pratiques sexuelles et le profil de leurs
clients.
L’étude estime à 19.000 le nombre de prostituées dans ces
quatre grandes villes. Rabat arrive en tête avec quelque 7.333
prostituées.
62% à 73% des travailleuses sont actuellement divorcées ou veuves
Sur
ces 19.000 prostituées, très peu sont mariées (entre 0 et 2%). Elles
sont à peine plus à vivre en concubinage. La majorité des femmes
interrogées vivent donc seules mais soutiennent financièrement (dans 50 à
80% des cas) une ou plusieurs personnes.
La moitié des
travailleuses du sexe rapporte en outre avoir fréquenté les bancs de
l’école. Une majorité des prostituées qui ont été scolarisées se sont
arrêtées aux portes du collège.
Une première relation sexuelle entre 15 et 19 ans
Cela
a été le cas pour 58,5 à 66% des femmes interrogées. À noter qu’une
proportion non négligeable des sondées (de 11,6 à 19,3%) déclare avoir
eu son premier rapport avant 14 ans.
Près d'une travailleuse du
sexe sur deux se déclare "incapable d’un autre travail" et plus d’un
quart dit "se faire plus d’argent qu’avec n’importe quel autre travail".
Entre 75 et 95% des prostituées démarchent leurs clients par téléphone
À
l’exception de Fès (44%), la majorité des interviewées déclarent ne pas
recourir à l’aide d’un intermédiaire pour trouver des clients. Elles
sont 18% à Agadir et à Rabat, 35% à Tanger et 43% à Fès à faire appel à
une agence ou un proxénète.
Dans une grande majorité des cas (jusqu’à 98% à Agadir), la relation sexuelle a lieu chez le client.
Entre 15 et 25% des travailleuses n’utilisent pas de préservatifs
La
majorité des sondées déclarent en outre n’avoir recouru
qu’occasionnellement à l’usage du préservatif durant les 30 jours
précédant l’enquête. Tanger fait exception à cette règle : 58% des
travailleuses tangéroises disent utiliser systématiquement un
préservatif.
Celles qui ont des rapports non protégés avancent
deux principales raisons : l’indisponibilité du préservatif et la
réticence du partenaire à le porter.
La prévalence du VIH chez les
travailleuses du sexe est par ailleurs assez faible. À Agadir où elle
est la plus élevée, elle dépasse tout juste les 5%.
70 à 96% des clients de prostituées au Maroc sont marocains
Sur
les six mois précédant l’enquête, l’écrasante majorité des clients des
travailleuses du sexe sont des Marocains vivant au Maroc. Ils sont
suivis par les MRE (entre 1,2 et 22% selon les régions). Les clients
originaires des pays du Golfe (entre 0,8 et 6%) viennent en 3ème
position.
Dans la majorité des cas, le tarif d’une relation varie ente 100 et 500 dirhams.
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