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jeudi 2 avril 2015

Sahara occidental: “Le Conseil de sécurité est devenu une partie du problème”



©APS©APS
Un ministre sahraoui évoque la complicité de certains pays qui en sont membres

“Le Conseil de sécurité est devenu une partie du problème”
Les dernières décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) sont “un rappel à l’ordre à l’intention du Conseil de sécurité des Nations unies”, mais également “un message très fort au Maroc”. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie (Rasd), Mohamed Salem Ould-Salek, lors d’une conférence de presse qu’il a animée au siège de l’ambassade de la Rasd à Alger.

La sortie du chef de la diplomatie sahraouie intervient dans un contexte de manœuvres et de tentatives marocaines, à l’exemple de la tenue récente du Forum de Crans-Montana dans une ville sahraouie occupée (Dakhla), en vue d’imposer le fait accompli colonial. Elle survient, en outre, quelques semaines avant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Sahara occidental.
Pour le conférencier, le blocage de l’application du plan de règlement au Sahara occidental et de “la décolonisation pacifique” est le résultat de “l’attitude d’intransigeance du Maroc et le reniement de ses engagements”. Mais, a-t-il ajouté, “le problème le plus grave est que, par l’attitude complice de certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU, celui-ci est devenu une partie du problème”. Au cours du débat, le conférencier apportera plus de précisions, désignant Paris comme “la principale partie qui bloque la décolonisation” au sein du Conseil de sécurité.
Interpellé sur l’attitude de l’Espagne et des États-Unis, il a soutenu que “Madrid suit toujours (ce que dit) la France” et que “les Américains ont d’autres préoccupations et ne sont pas contre le référendum d’autodétermination”.
Par ailleurs, le ministre a fait part d’un problème de “démocratie et de droits de l’Homme” au sein de l’instance décisionnelle de l’ONU, le justifiant notamment par “la privation d’un peuple de s’exprimer” et “le silence entourant les nombreuses atteintes aux droits de l’Homme” dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine. “Nous attendons que le Conseil de sécurité assume ses responsabilités et honore ses engagements, comme le demande l’Union africaine, en sa qualité de partenaire de l’ONU”, a déclaré M. Ould-Salek, en faisant référence à la résolution du Conseil de paix de l’UA, adoptée à l’unanimité le 27 mars dernier, à Addis-Abeba.
Dans ce cadre, le diplomate s’est étalé sur la dernière offensive africaine pour l’organisation “rapide” d’un référendum au Sahara occidental, mais aussi pour donner à la Minurso “un mandat en matière de droits de l’Homme” et pour trouver une solution à l’exploitation illégale des ressources naturelles du territoire sahraoui. Plus loin, il reviendra sur “la profonde préoccupation” de l’UA, après “4 décennies” de conflit maroco-sahraoui et “50 ans” d’engagement onusien de décoloniser l’ancienne colonie espagnole, rappelant “le rôle de l’OUA/UA, en tant que garant du plan de paix, adopté en juin 1983 à Addis-Abeba, qui a servi de base de propositions de règlement d’août 1988, pour la relance du processus de paix au Sahara occidental”. “Le régime de Mohammed VI veut se soustraire des engagements pris par Hassan II et des accords signés par les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario”, a averti le ministre.
Ce dernier a, cependant, observé que Rabat acceptera de revenir sur les rails de la légalité internationale “lorsque le Conseil de sécurité lui dira : ça suffit !”
liberte-algerie.com

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