Par Ali Lmrabet, 7/1/2015
Douze personnes, peut-être plus dans les prochaines heures puisque
quatre blessés se trouvent dans un état d’urgence absolue, ont été
assassinées aujourd’hui au siège de l’hebdomadaire satirique Charlie hebdo, à Paris.
Parmi eux des personnes que je connaissais personnellement, qui
avaient dormi, mangé et discuté chez moi à Rabat jusqu’à l’aube au début
de ce siècle.
Tous ces gens, inclus les deux policiers, dont l’un a été abattu de
sang froid d’une balle dans la tête, ne méritaient pas de mourir de la
sorte par des types qui se disent « musulmans » et se réclament,
disent-ils, de l’Islam.
Quel Islam ? Et au nom de qui et de quoi ces terroristes se sont
érigés en gardiens du temple d’une religion qui appartient à tous et pas
à une ultra-minorité qui veut nous imposer ses strictes règles du jeu ?
Tuer des gens désarmés, dans leurs bureaux, leur rédaction, leur
journal, voilà donc aujourd’hui le principal fait d’armes de gens qui se
réclament d’un jihad qui est loin, très loin de celui de nos aînés qui
prenaient des risques face à des puissances armées pour défendre leur
pays, leur religion, leur mode de vie et l’honneur de la tribu et dont
le combat était d’autant plus légitime et noble qu’il se menait à
l’intérieur de nos frontières violées par l’étranger.
Aujourd’hui, je n’ai pas envie de dire que je n’étais pas toujours d’accord avec les caricatures publiées par Charlie hebdo,
parce que cela reste du domaine du droit à la liberté d’expression et
d’opinion de tout un chacun. Une liberté fondamentale qui peut déranger,
fâcher et outrer, certes, et ceux qui en sont les victimes ont
parfaitement le droit d’être dérangés, fâchés et outrés, mais ce qu’ils
ne peuvent pas faire c’est tuer, ôter la vie octroyée par dieu
et empêcher quiconque de s’exprimer comme ça lui chante.
Personne n’a le droit de nous imposer la vision rigoriste d’une
religion que nos parents, grand-parents, aïeuls et ancêtres ont pratiqué
ou pratiquent encore depuis toujours sans avoir attendu ces incultes
prophètes de mauvais sang.
Que nos amis Charb, Tignous, Wolinski, Cabu, et d’autres que je ne connais pas, reposent en paix et nous pardonnent pour ce crime bête et méchant commis en notre nom mais à notre insu.
Ali Lmrabet
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