Les autorités de la ville de Souk Sebt (région Tadla-Azilal,
centre du Maroc) ont interdit l’universitaire Mohamed Sassi d’animer une
conférence sur la démocratie et les médias. La conférence organisée par
la section locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a
fini par avoir lieu au siège local de l’USFP.
Des dizaines de défenseurs des droits humains et membres du Mouvement
du 20 février (M20F) et du Comité de soutien à l’AMDH ont manifesté
leur mécontentement devant la salle polyvalente de la ville de Souk Sebt
qui devait accueillir la conférence en question interdite sur
instruction des autorités locales.
Les manifestants ont par la suite entamé une marche vers le siège local de l’USFP qui a fini par accueillir la conférence.
La militante AMDH, Naima Ouhli présente sur les lieux considère que l’Etat marocain est entrain de revenir aux années de plomb en déclarant « nous
pensions que l’interdiction était temporaire mais nous nous trompions.
C’est une situation qui présage un très mauvais avenir ». Et d’ajouter : « cette attitude porte préjudice à la fois à l’Etat marocain et aux droits humains. L’Etat marocain doit se ressaisir ».
Mohamed Sassi, membre du bureau politique du Parti socialiste unifié (PSU) s’est étonné de l’interdiction en déclarant : « cette interdiction est incompréhensible ». Sassi a également exprimé ses préoccupations à l’égard de l’attitude des autorités. « Ce type d’agissement produit des effets dangereux et sape l’espoir des jeunes dans un changement pacifique et progressif ».
De son côté, le militant M20F Abdelwahed Saadi considère que l’AMDH paie le prix de son soutien au M20F et déclare : « cette
interdiction est un exemple de règlement de compte politique pratiqué
par le régime marocain. L’AMDH qui a ouvert ses bras au M20F en paie le
prix aujourd’hui ». Et d’ajouter : « Ce comportement témoigne
d’une véritable crise au sein de l’Etat marocain qui craint la tenue
d’une conférence par ci et une réunion par là ! ».
Rappelons que depuis quelques mois, l’AMDH se voit systématiquement
interdire ses activités sur l’ensemble du territoire marocain après un
violent discours prononcé à son encontre par le ministre marocain de
l’intérieur, Mohamed Hassad, au sein du parlement, accusant l’association de dénigrer les efforts du Maroc en matière de droits de l’homme.
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