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mercredi 7 janvier 2015

Les agents secrets marocains traquent les jihadistes en Espagne


Un expert espagnol confiait la semaine dernière que la coopération anti-terroriste entre le Maroc et l’Espagne a atteint « un niveau jamais vu ». Et c’est le moins que l’’on puisse dire. La presse ibérique révèle la participation d’agents secrets marocains à des opérations de traque des jihadistes chez le voisin du Nord. La coopération est si avancée que les deux royaumes réfléchissent ensemble à de nouvelles techniques d’enquête. Détails.

Les agents de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) participent en Espagne à des opérations de traque des jihadistes, révèle El Pais, citant des sources officielles espagnoles. Non armés, leurs tâches consistent essentiellement à recueillir des informations et assister aux coups de filets. La dernière opération menée le 16 décembre dernier a abouti à l’arrestation de deux hommes à Castillo et quatre autres à Melilla et Barcelone qui contactaient les jeunes via Whatsapp pour les endoctriner et les envoyer combattre sous la bannière de l’Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

Police espagnole également au Maroc
Selon le quotidien espagnol, c’est la première fois que des sources officielles locales reconnaissent la présence des services secrets marocains sur le territoire ibérique. En effet, la constitution d’équipes mixtes se fait généralement très discrètement. C'est souvent lors des démantèlements de cellules jihadistes que la presse apprend que certaines opérations sont menées conjointement. « Il ya seulement deux ans, cela était impensable. C’est une preuve de confiance et cette manière de coopérer semble efficace », assure un responsable du Commissariat général d’information de la police.
Par ailleurs, El Pais révèle également qu’un commissaire de police espagnol a récemment été au Maroc, prenant part à des opérations anti-terroristes en lien avec des cellules établies en Espagne. « La collaboration est totale. Nous avons avancé jusqu’à des niveaux que nous avions jamais imaginés. Ils [les Marocains, ndlr] sont aussi intéressés que nous. Nous savons clairement que nous sommes menacés et devons travailler ensemble », a déclaré un responsable opérationnel de la police.

Rabat et Madrid réfléchissent à de nouveaux outils et techniques d’enquête
Et cet élan de coopération bilatérale est le même sur le plan juridique. « Nous avons besoin de couper ce flux de combattants vers la Syrie et l’Irak qui s’étend ces derniers temps aux mineurs. Ce qui nous met en face d’une situation d’une extrême gravité non seulement en raison de la croissance constante de l’Etat islamique qui génère un effet incontrôlable d’appels dans nos pays, mais aussi le risque élevé pour notre sécurité et l’importance des droits en jeu lorsque les victimes sont des mineurs », a déclaré le procureur en chef de l'Audiencia Nacional, Javier Zaragoza. D’après lui, la coopération policière et juridique entre Rabat et Madrid est à « un de ses meilleurs moments » et les deux pays devraient en profiter.
En vue d’améliorer leur coopération dans le cadre de la lutte anti-terroriste, le Maroc et l’Espagne envisagent de renouveler leurs accords bilatéraux jugés « un peu obsolètes ». « Nous voulons inclure de nouveaux outils et techniques d'enquête telles que la constitution d'équipes communes d'enquête ou de l'utilisation d'agents infiltrés permettant l'accélération des canaux de transfert et d'échange d'informations », a confié Javier Zaragoza.
En Espagne actuellement, tous s’accordent pour dire que Madrid doit à Paris, cette étroite collaboration avec Rabat sur le dossier de la lutte anti-terroriste. Car, c’est depuis la crise franco-marocaine initiée par le mandat d’arrêt émis contre le patron des services secrets marocains, Abdelatif Hammouchi, que Rabat et Madrid ont mis les bouchées doubles dans leur coopération, même si le président de Melilla, Juan José Imbroda, ne cesse de dire que le désaccord entre les gouvernements français et marocains n’est qu’« apparent ».

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