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mercredi 7 janvier 2015

Les mesures d’austérité prévues dans la Loi de finance 2015 font supporter la crise aux classes populaires









 

Attac Marococ                                                                  
Contre la mondialisation libérale                                                                          

Membre du réseau CADTM                                                             
 

 Communiqué du Conseil de coordination national

Le 28 décembre 2014 à Rabat s’est réuni le Conseil de coordination national (CNN) d’Attac Maroc pour faire le bilan de l’année qui s’est achevée et adoptée le programme de 2015. Les participants ont insisté sur les effets négatifs de la crise du capitalisme mondialisé sur l’économie marocaine. Les membres du CNN ont également soulevé la poursuite des plans d’austérité du gouvernement inspirés par les Institutions financières internationales (IFI). En parallèle à cela, l’État persiste dans ses violations des libertés publiques et sa criminalisation de la protestation sociale.  
Si les caisses de l’État sont vides, c’est la conséquence du monopole exercé par les multinationales et le capitalisme local sur les richesses du pays qui n’hésitent à transférer les dividendes à l’étranger. Au cœur de ce dispositif, la dette et le libre échange constituent des instruments utilisés par ces classes pour soumettre le pays et sa population. Les salariés et les classes populaires supportent les coûts de cette situation. La réduction des dépenses dans les secteurs sociaux et les services publics le confirme. Les conséquences de ces choix sont visibles : cherté de la vie, dégradation des conditions de vie, hausse du chômage et de la pauvreté.   
Les mesures de la Loi de finances 2015 (LF2015) ne devraient pas améliorer cette situation. Le gouvernement vise d’abord à améliorer « le climat des affaires » en facilitant les conditions d’investissement, renforcer l’investissement public et la compétitivité (les profits) du secteur privé et accélérer le rythme de la réalisation des différents chantiers et stratégies sectorielles. La LF2015 approfondie le démantèlement des barrières douanières pour les produits importés. Le gouvernement défend aussi la privatisation des secteurs vitaux que sont la santé, l’éducation, la distribution de l’eau et de l’électricité, le transport en commun, la gestion des déchets, le logement, etc…

La LF 2015 alloue à l’Education 46 milliards de DH (MMDH), 13 MMDH pour la Santé et 21 MMDH pour l’Intérieur. 7600 postes budgétaires ont été réservés à ce département, contre 7020 pour l’Education et seuls 2000 pour la Santé. Cette répartition montre les priorités de ce gouvernement…L’Etat a réduit l’investissement dans l’éducation et la santé, tout en ouvrant la grande porte au secteur privé. Ces deux secteurs sont soumis à la logique du marché et du gain rapide.
La LF 2015 s’attaque frontalement au pouvoir d’achat des Marocains. Le budget de la Caisse de compensation est passé de 56 MMDH en 2012 à 23 MMDH 2015. Cette réduction drastique annonce des hausses de prix et des services. D’autant plus que les mesures fiscales prévues dans ce texte font toujours peser sur les classes populaires une pression fiscale considérable, alors que les riches et les rentiers profitent des « dépenses fiscales » (exonérations) à hauteur de 35 MMDH.      
Un développement alternatif passe par : une nouvelle répartition des richesses, la réduction des profits du capitalisme étranger et local, mettre l’économie au service des besoins essentiels des classes populaires, améliorer le niveau de vie des ces populations, des hausses des salaires, augmenter les budgets des secteurs sociaux, etc…Tout cela n’est possible qu’à travers une pression populaire. Les luttes sociales dispersées doivent être fédérées.
Des citoyens protestent contre la hausse des tarifs de l’eau et de l’électricité ou pour un logement décent et des services de santé de qualité, des étudiants exigent un enseignement de qualité et gratuit et exigent la fin du quadrillage sécuritaire de leurs universités, des diplômés chômeurs luttent pour le droit au travail, les travailleurs pour de meilleurs salaires et des systèmes de protection social efficaces, les femmes victimes des microcrédits dénoncent ce système ou encore les vendeurs ambulant demandent la fin du chantage exercé par les autorités à leur encontre, etc… En tant qu’association d’éducation population, Attac Maroc veut renforcer ces résistances et mieux les outiller. Notre association continuera à soutenir ces luttes et ces victimes des politiques néolibérales sur le terrain. 
Attac Maroc continuera de revendiquer l’annulation de la dette publique illégitime et travaille à constituer à un comité d’audit de la dette en vue d’une mobilisation plus large et d’un débat public autour d’un modèle de développement alternatif.  
A cette occasion, Attac Maroc dénonce le non-renouvellement de son récépicé légal de la part des autorités. Nous dénonçons également l’offensive menée par l’Etat contre les libertés publiques et qui vise tout particulièrement les organisations de lutte à l’instar de l’Association marocaine des droits de l’homme et les mouvements de résistances ouvrières et populaires. Attac Maroc continue à œuvrer pour une meilleure coordination avec les autres organisations militantes dans notre pays pour créer un front social commun contre les violations des droits humains, sociaux, économiques, culturels et environnementales.    
Rabat, le 28 décembre 2014

 

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