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Le 28 décembre 2014 à Rabat s’est réuni le Conseil de
coordination national (CNN) d’Attac Maroc pour faire le bilan de l’année qui
s’est achevée et adoptée le programme de 2015. Les participants ont insisté sur
les effets négatifs de la crise du capitalisme mondialisé sur l’économie
marocaine. Les membres du CNN ont également soulevé la poursuite des plans
d’austérité du gouvernement inspirés par les Institutions financières
internationales (IFI). En parallèle à cela, l’État persiste dans ses violations
des libertés publiques et sa criminalisation de la protestation sociale.
Si les caisses de l’État sont vides, c’est la
conséquence du monopole exercé par les multinationales et le capitalisme local
sur les richesses du pays qui n’hésitent à transférer les dividendes à
l’étranger. Au cœur de ce dispositif, la dette et le libre échange constituent
des instruments utilisés par ces classes pour soumettre le pays et sa
population. Les salariés et les classes populaires supportent les coûts de
cette situation. La réduction des dépenses dans les secteurs sociaux et les
services publics le confirme. Les conséquences de ces choix sont
visibles : cherté de la vie, dégradation des conditions de vie,
hausse du chômage et de la pauvreté.
Les mesures de la Loi de finances 2015 (LF2015) ne
devraient pas améliorer cette situation. Le gouvernement vise d’abord à améliorer
« le climat des affaires » en facilitant les conditions
d’investissement, renforcer l’investissement public et la compétitivité (les
profits) du secteur privé et accélérer le rythme de la réalisation des
différents chantiers et stratégies sectorielles. La LF2015 approfondie le
démantèlement des barrières douanières pour les produits importés. Le
gouvernement défend aussi la privatisation des secteurs vitaux que sont la
santé, l’éducation, la distribution de l’eau et de l’électricité, le transport
en commun, la gestion des déchets, le logement, etc…
La LF 2015 alloue à l’Education 46 milliards de DH (MMDH), 13 MMDH pour la Santé et 21 MMDH pour l’Intérieur. 7600 postes budgétaires ont été réservés à ce département, contre 7020 pour l’Education et seuls 2000 pour la Santé. Cette répartition montre les priorités de ce gouvernement…L’Etat a réduit l’investissement dans l’éducation et la santé, tout en ouvrant la grande porte au secteur privé. Ces deux secteurs sont soumis à la logique du marché et du gain rapide.
La LF 2015 s’attaque frontalement au pouvoir d’achat
des Marocains. Le budget de la Caisse de compensation est passé de 56 MMDH en
2012 à 23 MMDH 2015. Cette réduction drastique annonce des hausses de prix et
des services. D’autant plus que les mesures fiscales prévues dans ce texte font
toujours peser sur les classes populaires une pression fiscale considérable,
alors que les riches et les rentiers profitent des « dépenses
fiscales » (exonérations) à hauteur de 35 MMDH.
Un développement alternatif passe par : une
nouvelle répartition des richesses, la réduction des profits du capitalisme
étranger et local, mettre l’économie au service des besoins essentiels des
classes populaires, améliorer le niveau de vie des ces populations, des hausses
des salaires, augmenter les budgets des secteurs sociaux, etc…Tout cela n’est
possible qu’à travers une pression populaire. Les luttes sociales dispersées
doivent être fédérées.
Des citoyens protestent contre la hausse des tarifs de
l’eau et de l’électricité ou pour un logement décent et des services de santé
de qualité, des étudiants exigent un enseignement de qualité et gratuit et exigent
la fin du quadrillage sécuritaire de leurs universités, des diplômés chômeurs
luttent pour le droit au travail, les travailleurs pour de meilleurs salaires
et des systèmes de protection social efficaces, les femmes victimes des
microcrédits dénoncent ce système ou encore les vendeurs ambulant demandent la
fin du chantage exercé par les autorités à leur encontre, etc… En tant
qu’association d’éducation population, Attac Maroc veut renforcer ces
résistances et mieux les outiller. Notre association continuera à soutenir ces
luttes et ces victimes des politiques néolibérales sur le terrain.
Attac Maroc continuera de revendiquer l’annulation de
la dette publique illégitime
et travaille à constituer à un comité d’audit de la dette en vue d’une
mobilisation plus large et d’un débat public autour d’un modèle de
développement alternatif.
A cette occasion, Attac Maroc dénonce le
non-renouvellement de son récépicé légal de la part des autorités. Nous
dénonçons également l’offensive menée par l’Etat contre les libertés publiques
et qui vise tout particulièrement les organisations de lutte à l’instar de
l’Association marocaine des droits de l’homme et les mouvements de résistances
ouvrières et populaires. Attac Maroc continue à œuvrer pour une meilleure
coordination avec les autres organisations militantes dans notre pays pour
créer un front social commun contre les violations des droits humains, sociaux,
économiques, culturels et environnementales.
Rabat, le 28 décembre 2014
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