À l'attention : Ministre de la justice du Maroc,
et ministre des Affaires Etrangères de France
L’affaire des
trois Franco-Maghrébins partis au Maroc avec un ami marocain se dévoile petit à
petit, à mesure qu’apparaissent de nouveaux éléments.
L’année dernière une « bande de
quatre» malfrats sévissait dans les environs de Tanger, véritable association
de malfaiteurs vivement recherchée par la police.
Arrive à Tanger une "bande de quatre"
amis qui souhaite passer des vacances tranquilles au Maroc : Abdel-Aziz, un
Franco-Algérien qui compte y rencontrer Karima, une jeune Marocaine qu’il a
connue sur facebook, Yassine un Franco- Tunisien, Tarek un Franco-Marocain et
un ami marocain.
Le 5 décembre 2013 des membres de la DST les arrêtent
brutalement pour "trafic d’armes à feu". Traités comme des
malfaiteurs, pendant cinq jours ils sont sauvagement torturés à Casablanca : têtes
plongées dans l'eau, crachats, suspension par les pieds, décharges électriques
dans les testicules à l'aide de batteries de voiture …
Y a-t-il eu réelle confusion entre les deux bandes
? On en doute lorsque l'on apprend qu’après avoir été torturés, durant leur
garde à vue à Casablanca, ils ont été confrontés à une personne qui avait été
violemment agressée par une bande de 4 malfrats : aucun des quatre détenus en
garde à vue n’est reconnu comme l’un des agresseurs que cette personne avait
vue au moment du braquage.
Donc, dès le début de
l’affaire, la police sait qu’ils ne sont pas les malfrats recherchés.
Au lieu d’avouer son erreur, n’ayant aucune preuve
de leur culpabilité, la police a continué de les torturer, pour les forcer à
s'accuser les uns les autres à avouer un trafic de stupéfiants. En les
torturant il était facile de faire avouer n’importe quoi ! Ramenés à Tanger, le
juge les informe qu’en appel Abdel-Aziz et Yassine sont condamnés à 2 ans de
prison ferme. Tarek, condamné à un an de prison, bénéficiera de la grâce royale
le 20 août lors de l’Aïd. Quant à l’ami marocain il est libéré deux semaines
après l’arrestation.
« Désespéré en apprenant qu’il aura à passer deux
ans dans cette prison pour fausses accusations, Abdel-Aziz tente de se
suicider, heureusement empêché par ses codétenus. Il est asthmatique il a été
traité comme un chien » écrit Souad la sœur d’Abdel-Aziz
Tous les trois mois, une de ses deux sœurs, ou sa
mère fait le déplacement pour apporter les médicaments indispensables et
soutenir ce fils et frère parti en vacances qui se trouve en prison pour trafic
de drogue qu’il n’a avoué que sous la torture, mais sinon qu’ il a toujours
nié.
Souad l’ainée des deux sœurs d’Abdel-Aziz compte d’abord sur la
justice marocaine pour rétablir la vérité.
«J’en suis au 4ème avocat. Ils ne servent à rien.
Ils ont toujours menti en me disant: "Ça y est, il va bientôt passer
devant le juge et de là il sortira". Ils nous ont coûté 18 000€. Le consul
leur demande d’arrêter la grève de la faim. Maigre assistance consulaire ! Le
juge leur demande une caution de 40 000€ "réduite" à 20 000 dont la
famille, flairant l’arnaque, n’a payé qu’une partie. Les gardiens volent
plusieurs fois l’argent que la famille envoie et lors de chaque visite
demandent à être payés pour qu' «il soit bien traité». Et le déplacement en
avion coûté cher. La famille Redaouia voudrait bien prendre un avocat français
mais elle a dépensé toutes ses économies, pour rien !
Souad finit par s’adresser à Amnesty, à l’ACAT, à
des associations de droits de l’Homme, à la presse, au président de la
République. Les associations de Droits de l’Homme ne réagissent pas, à part le
Comité de soutien aux familles des prisonniers européens détenus au Maroc, et
Solidarité Maroc 05.
Début juin 2014 les prisonniers entament une grève
de la faim, seul moyen pour crier leur innocence. Depuis plus de 4 mois ils
obligent ainsi l’administration pénitentiaire à assurer un minimum de suivi
médical et leur fournir ce qu’il faut pour, malgré tout, rester en vie (sucre,
un peu d’eau, etc.), ce qui rend furieuse cette administration qui réagit par
des menaces : vols de leurs biens, transfert vers une prison plus éloignée
s’ils n’arrêtent pas cette grève. Vie misérable pourtant jalonnée d’espoirs
(deux grâces royales, transfert en France) mais aussi de désespoirs et
d’incompréhension, puisqu'ils sont toujours exclus.
Le 8 septembre les quatre
malfrats de Tanger sont reconnus et arrêtés. Deux de ces malfrats sont des
policiers !
(“Arrestation de 4 personnes recherchées dans une
affaire d’association de malfaiteurs, d’enlèvements et de tentative
d’extorsion” http://www.medias24.com/SOCIETE/14157-Tanger-de
deux-policiers-arretes-nouvelle-piste-pour-le-braquage-du-fourgon-blinde.html)
Mais rien ne change pour eux. Ils restent en
prison. Ils ne font pas partie des libérés suivants. Pourquoi ? C’est le
désespoir !
La police ne chercherait-elle pas à «couvrir» les
deux collègues en continuant à « punir » des innocents ?
Qu’ont-ils fait que les deux
autres n’ont pas fait ? Pourquoi ne sont-ils pas libérés, puisque la vraie
bande des quatre, arrêtée, a reconnu les braquages et autres méfaits dont ils
sont accusés.
Il faut lever le silence sur
cette injustice, partout, par tous les moyens ! Le fait de n’être que de
simples citoyens français et non des militants n’est pas une raison pour être
oubliés des associations et des militants des droits de l’Homme qui doivent
lutter pour la libération de ces deux garçons, en prison depuis plus de 10 mois
alors que les vrais coupables, et parmi eux des membres de la police sont
arrêtés.
Qu’attend le gouvernement
marocain pour appliquer les principes les plus élémentaires de justice et
libérer ces deux garçons qui n’ont commis aucun méfait
!
!
Pour signer,
cliquer sur :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire