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dimanche 9 novembre 2014

Maroc: La tension sociale à son paroxysme




Libération, 8 /11/ 2014 

Pour cause de non-respect du Code du travail par le patronat, 38.901 conflits individuels et 226 grèves observés en seulement neuf mois

Les relations sociales entre employeurs et employés demeurent tendues. Les premiers neuf mois de l'année 2014 ont enregistré 38.901 conflits individuels dont 1.112 dans le secteur agricole et le déclenchement de 226 grèves dans 188 établissements avec la participation de 14.187 salariés causant la perte de 158.906 journées de travail.

Les statistiques du ministère de l'Emploi et des Affaires sociales, indiquent que 37.789 conflits individuels ont été enregistrés dans le secteur de l'industrie, du commerce et des services contre 33.572 en 2013, soit une hausse de 12,56%. Le secteur des services tient la palme avec 13.996 conflits, soit 34,04%, suivi par le secteur de l'industrie et des professions libérales (28,76%) et le secteur du BTP avec 7.580 cas. Le commerce arrive en dernier avec 5.282 conflits, soit 13,98%.

27,79% de ces conflits ont été déclenchés suite à des licenciements, 19,12% pour non versement des indemnités du congé annuel, 5,32% pour retard ou non versement de salaires et 5,79% pour non déclaration à la sécurité sociale.

Les mêmes statistiques ont révélé que le secteur de l'industrie, du commerce et des services a enregistré l'observation de 196 débrayages dans 160 entreprises contre 164 dans 140 sociétés au cours de l'année dernière, soit une hausse de 19,51%. Ces grèves ont été marquées par la participation de 12.497 salariés sur un total de 26.768, soit un taux de participation de 68,46% ce qui a causé la perte de 144.438 journées de travail. La répartition géographique place la région du Grand Casablanca en tête avec 57 grèves (29,08%) suivie par l'Oriental avec 25 (12,76%) et la région de Doukkala avec 21 cas (10,71%).

Le secteur de l'industrie figure en première place avec 77 débrayages dans 58 établissements (39,29%) suivi par les services avec 63 dans 53 établissements (32,14%) et le BTP avec 31 dans 27 établissements (15,82%). Le secteur du commerce a enregistré, quant à lui, 24 cas dans 21 établissements (12,24%).

Les services du ministère de l'Emploi ont également révélé que le retard ou le non versement des salaires demeure la première cause du déclenchement de grèves (99 cas soit 24,81%) suivi par les licenciements (68 grèves soit 17,04%) et l'atteinte aux acquis sociaux (12,78%). La couverture sociale arrive en dernier avec 10,28%. L'année 2014 a été également marquée par l'augmentation du nombre de grèves dans le secteur agricole. En effet, les neuf premiers mois de l'année ont enregistré 30 grèves dans 28 établissements agricoles contre 28 déclenchées l'année dernière, soit une hausse de 7,14%. Ces débrayages ont connu la participation de 1.690 salariés sur 3.349 et la perte de 14.468 journées de travail pour protester contre les licenciements ou le non versement des salaires. La région du Gharb vient en tête avec 13 grèves, soit 44% suivie par la région du Souss-Massa-Draâ avec 12 cas (40%) et l'Oriental avec 3 grèves (12%).

Des relations socioprofessionnelles tendues qui sont appelées à s'envenimer davantage vu la hausse du nombre d'entreprises qui ferment leurs portes et la volonté du patronat de licencier plus de salariés. Selon des chiffres révélés par Heuler Hermès, société française leader en matière d'assurance-crédit, 7.600 entreprises marocaines ont fait faillite en 2014 pour cause d'arriérés de paiement de l'Etat. D'autres vont suivre puisque le nombre de défaillances prévues pour 2015 pourrait être en hausse de 10%. A cela, il faut ajouter les déclarations de la patronne des patrons, Meryem Bensalah, annonçant que 67% des chefs d'entreprises n'envisagent pas de recruter au cours de ce trimestre et que 17% d'entre eux pensent à réduire les effectifs de leurs salariés.

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