Alors que le Maroc se fait le chantre des droits de l’homme en
organisant le Forum mondial des droits de l’homme à Marrakech fin
novembre, Naâma Asfari entame sa cinquième année de détention arbitraire
après avoir été torturé et condamné sur la base d’aveux forcés.
Ce défenseur des droits de l’homme sahraoui a été arrêté à Laayoune,
dans la région du Sahara occidental sous occupation marocaine, le 7
novembre 2011, la veille du démantèlement du camp de Gdeim Izik. Ce camp
avait été érigé un mois plus tôt par des milliers de Sahraouis pour
protester contre les discriminations économiques et sociales dont ils
s’estiment victimes de la part du gouvernement chérifien. Lors du
démantèlement du camp par les forces de sécurité, des affrontements
éclatent avec les manifestants. Neuf soldats marocains sont tués selon
les autorités marocaines. En représailles, les forces de sécurité se
livrent à des vagues d’arrestation assorties de torture.
Naama Asfari est arrêté dans la violence, puis il est interrogé et
torturé pendant cinq jours, d’abord au poste de police puis à la
gendarmerie de Laayoune. Le 12 novembre 2011, il est brièvement présenté
au tribunal pour signer un registre sous la contrainte, puis il est
transféré avec d’autres codétenus sahraouis à la prison de Salé à Rabat,
pour être poursuivis par la justice militaire, en dépit de leur qualité
de civils.
Le 16 février 2013, Naâma Asfari et ses 23 codétenus sont condamnés
par le tribunal militaire à l’issue de neuf jours de procès inéquitable
marqué notamment par la prise en compte d’aveux arrachés sous la
torture. Aucune expertise médicale ni enquête n’a été diligentée
concernant les allégations de sévices formulées à plusieurs reprises par
la quasi-totalité des accusés.
Naâma Asfari écope d’une peine de trente ans d’emprisonnement. Un verdict qui n’est pas susceptible d’appel.
Contexte
Signez la pétition
Monsieur François Hollande
Président de la République
Monsieur le Président,
Sur la base d’informations communiquées par l’ACAT-France, je vous
exprime ma réprobation face au maintien en détention arbitraire du
défenseur des droits de l’homme sahraoui Naâma Asfari et de ses codétenus condamnés dans la même affaire.
Du 27 au 30 novembre 2014, se tiendra au Maroc le Forum mondial des
droits de l’homme. A cette occasion, je vous demande de rappeler au
Royaume chérifien ses engagements internationaux souscrits en matière de
droits de l’homme et notamment en matière de torture et de procès
équitable, en l’exhortant publiquement à :
- libérer immédiatement Naâma Asfari et ses coaccusés ;
- les rejuger devant une juridiction civile si les poursuites à leur encontre n’ont pas été motivées uniquement par leurs opinions politiques et leur militantisme en faveur des droits de l’homme ;
- diligenter une enquête sur leurs allégations de torture et de mauvais traitements.
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