L’ex-capitaine Mustapha Adib a remis son uniforme de l’armée de
l’air. Dans une photo publiée sur sa page Facebook on voit l’ancien
officier habillé avec l’uniforme des FAR. Sauf que cette fois-ci, il ne
s’agit plus d’uniforme de gala, c’est un uniforme de combat.
Adib se prépare-t-il à une énième bataille symbolique contre le Makhzen ? On n’en sait rien.
Mais le cas de Mustapha Adib est symptomatique de la monarchie prédatrice qui existe au Maroc.
Le capitaine Mustapha Adib était un jeune militaire idéaliste qui
croyait que le jeune souverain Mohamed VI était différent du défunt
tyran Hassan II.
Ayant eu connaissance que ses chefs volaient l’essence de l’armée
pour le revendre au marché noir, il les a dénoncés. Mal lui en a pris.
Il ne s’attendait pas à des félicitations du régime, ni à une promotion
mais avait l’espoir que sa dénonciation servirait au régime pour
nettoyer la saleté des écuries d’Augias laissée par Hassan II.
Au lieu de le remercier pour ce véritable acte patriotique, le régime, c’est-à-dire Mohamed VI, celui qui nous dit qu’au Maroc « on est patriote ou on est traître »,
ordonna qu’on le poursuive en justice. Pour traîtrise ? Non ! Pour
corruption ? Non ! Pour porter atteinte au moral de cette armée
corrompue ? Non ! Pour non respect de la hiérarchie militaire ? Non !
Pourquoi alors ? Pour avoir dénoncé la corruption de l’armée au quotidien Le Monde.
Voyant que le régime ne bougeait et qu’il était devenu une proie pour
ses supérieurs hiérarchiques qui lui en voulaient de les avoir
dénoncés, la seule possibilité qui lui restait était de révéler la
corruption au grand jour.
Car le Palais ne voulait pas que cette affaire s’ébruite, il n’avait
nullement envie de sévir contre les corrompus. Un militaire corrompu est
un militaire qui ne s’engage jamais dans une aventure contre le régime.
Adib a été condamné à deux ans et demi de prison ferme. Il a purgé
entièrement sa peine. Il est ensuite parti à l’étranger pour étudier et
quand il a voulu s’installer au Maroc, on lui a fait comprendre qu’il
n’avait pas sa place au Maroc. Après plusieurs refus d’embauche, la
« minabilité » du régime est allée jusqu’à lui refuser un certificat
d’indigence dont ont droit tous les Marocains sans ressources, qui lui
aurait permis de se faire soigner par exemple.
Il s’est depuis installé en France.
Et après certains disent ne pas comprendre pourquoi l’ex-capitaine
Mustapha Adib s’est lancée dans une croisade contre les dirigeants
marocains qu’il qualifie, à juste titre, de « voleurs ».
Dans leur étroitesse d’esprit et leur petitesse morale, certains
hauts responsables, civils et militaires, n’aiment pas l’activisme
d’Adib en France. Ils auraient préféré qu’il ravale son indignation et
se taise. Et pourquoi pas, comme ils le font eux, qu’il baisse aussi son
pantalon.
Et bien non, le Maroc compte encore quelques nobles enragés pour qui
le mot « principes », « dignité » et « patriotisme » ont encore un sens.
Et puis, il faut mieux être revanchard que corrompu et voleur.
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