Houria Essalmi (Photo DR) |
La Marocaine Houria Essalmi qui avait été élue en mars dernier à Genève membre du Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI), une désignation qu’elle avait qualifiée de «reconnaissance de l’expertise du Maroc et du Conseil national des droits de l’Homme», a eu droit un jour avant que sa candidature ne soit examinée par le Groupe consultatif du Conseil des droits de l’homme à la liste confidentielle des questions qui allaient lui être posées.
Le 9 janvier 2014, un jour avant que Mme Essalmi, une éminente membre du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), ne soit interviewée par des membres de l’ONU, l’ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Hilale,
transmettait dans une note confidentielle (voir ci-bas) au ministre
marocain des affaires étrangères, les questions qui allaient être posées
à la candidate marocaine le 10 janvier.
Dans sa note Hilale faisait même des suggestions de ce que devait dire et faire Mme Essalmi lors de son examen devant l’ONU…
Et effectivement, au mois de mars Houria Essalmi était acceptée au sein de ce groupe de travail de l’ONU.
Cette énième révélation de Chris Coleman, le hacker marocain qui distille depuis le mois d’octobre des documents confidentiels marocains, confirme plusieurs soupçons.
Les autorités marocaines ont réussi à acheter la conscience de
plusieurs fonctionnaires et membres de l’ONU. Toute une frange de la
société civile marocaine, surtout des « militants » des droits de
l’homme, a été retournée par le régime jusqu’au point de tricher et de
bénéficier du travail sale (espionnage ou corruption) effectué par ses
services secrets pour obtenir par exemple la liste des questions de
l’examen de Mme Essalmi.
Dans un article dithyrambique publié par le quotidien ittihadi Libération le 29 mars 2014 faisait ainsi l’éloge de Mme Essalmi :
Le choix de Houria Essalmi, désignée membre du groupe de travail sur les disparitions forcées au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, est un signe de reconnaissance d’un parcours personnel, mais aussi une manière de faire la lumière sur un grand dossier. Une grande consécration, dans la mesure où il s’agit d’un processus qui consiste d’abord à sélectionner des candidats éligibles, à travers le monde, puis à passer un entretien sévère et enfin à être approuvé par le Conseil des droits de l’Homme, en assemblée générale, à Genève. Une consécration d’une jeune femme battante, méticuleuse et calme, mais éprise des valeurs humaines. Sa souplesse, sa flexibilité, sa crédibilité et son abnégation la désignent comme proche de toutes les tendances actives en matière des droits de l’Homme.
On veut bien croire que Mme Essalmi soit une « une jeune femme
battante, méticuleuse et calme », mais « l’entretien sévère »,
n’en était pas un puisqu’elle savait en avance les questions qu’on
allait lui poser.
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