La police marocaine s’en prend à un activiste africain
Le président du conseil des migrants subsahariens au Maroc, Sadio
Baldé a été arrêté lundi 17 Novembre à l’aéroport Mohammed V de
Casablanca pour passeport invalide , a t-on appris.
Amadou Sadio Baldé, président du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM)
depuis 2007 a été interpellé à l’aéroport Mohammed V de Casablanca
alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour un séminaire important à
Bordeaux.
Alors que tous les invités de nationalité marocaine ont pu se rendre
en France sans difficulté, M. Baldé s’est vu interdit de vol pour
« passeport invalide ».
M. Baldé d’origine d’origine guinéenne a indiqué que son passeport
était bien valide et qu’il s’en serait servi pour une demande de visa à
l’ambassade de France.
« Le seul motif de cette arrestation, c’est mon militantisme pour la défense des droits des migrants au Maroc depuis 2007 », a-t-il signifié.
Le président des migrants a été conduit à la préfecture de police de
Casablanca où il était détenu » jusqu’au mercredi 19 novembre en
attente d’un procès fixé au 3 décembre.
Source : Koaci.comURL courte: http://www.demainonline.com/?p=35546
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Migrations
Julie Chaudier 19/11/2014
Amadou Sadio Baldè, militant guinéen au sein du Conseil des
migrants subsahariens au Maroc, est retenu depuis lundi à la préfecture
de Casablanca. Il a été arrêté à l'aéroport Mohammed V alors qu'il
s'apprêtait à prendre l'avion pour Bordeaux où il était invité par le
Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) pour
s'exprimer dans le cadre d'une conférence sur "Migrations et Esclavage
moderne".
Amadou Saldio Baldè (à droite) militant actif des droits des migrants dispose d'une carte de résident au Maroc. /DRBaldé
Tous les invités de nationalité marocaine ont pu se rendre en France sans difficulté, mais Amadou Sadio Baldè, Guinéen résidant régulièrement au Maroc et vice-président du Conseil des migrants subsahariens, a été arrêté à l’aéroport de Casablanca, lundi 17 novembre. « Amadou Sadio Baldè est accusé de posséder un faux passeport, alors que le consulat de Guinée assure le contraire ! », indique Hicham Rachidi, président de l’association de défense des droits de migrants Gadem. Aujourd'hui, mercredi 19 novembre, il est toujours retenu à la préfecture de police de Casablanca sans avoir encore reçu le soutien d’un avocat.
Le militant associatif a été arrêté au moment où il s’apprêtait à prendre l’avion pour Bordeaux où il était invité par la Ville, le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France) et l’association pour le développement et l’Innovation à s’exprimer lors d’une conférence intitulée « Migrations et esclavage moderne : quand l'absence de droits porte atteinte à la dignité humaine », cette après-midi même, dans le cadre de la Quinzaine de l'égalité, la diversité et la citoyenneté organisée par la ville. Il devait s’exprimer sur : "L’esclavage moderne et les conséquences des frontières avancées de l’Europe en Afrique ou comment lutter contre la traite humaine et l’esclavage moderne".
Zèle de la police ?
Houria Zaidi, conseillère municipale à Bordeaux et présidente de l’association pour le développement et l’Innovation accompagnait Amadou Sadio Baldè lors de son arrestation. « Il avait un passeport neuf, avec seulement le visa d’un mois accordé par le consulat français de Casablanca. La police lui a dit qu’il n’avait pas de tampon d’entrée sur le territoire, alors il a présenté son ancien passeport où se trouvait le tampon. Elle a continué en affirmant que son nouveau passeport était un faux, alors que le consulat français a fait une longue étude de son dossier avant de lui accorder son visa. Si le passeport avait été faux, il l’aurait su ! », s’insurge-t-elle.
« En principe, la police n’avait même pas à demander à voir le tampon d’entrée puisqu’Amadou Sadiou Baldè a été régularisé. Il a pu prouver ses 5 ans de résidence sur le territoire et possède une carte de résident », estime Stéphane Julinet, membre du Gadem.
Petit à petit, la tension est montée, « la police a souligné que monsieur Baldè transpirait, comme si ça le rendait coupable », se rappelle Houria Zaidi. Elle a trouvé de l’argent dans le sac du Guinéen. « On lui a tout pris sans lui donner de reçu », note-elle. Depuis, le militant est retenu à la préfecture de Casablanca et a reçu hier la visite de son épouse.
Les associatifs, cibles des autorités
En octobre 2012, un an avant le lancement de la nouvelle politique migratoire, les associations de migrants avaient subi des pressions de la police. Camara Laye, coordinateur du Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc (CMSM) avait été arrêté, ainsi que Marcel Amyeto, réfugiés Congolais et fondateur de l’ODTImmigré, et Pascal Mpélé, secrétaire général de l’association de migrants ALECMA.
Depuis, les associatifs n’ont plus été inquiétés. Au contraire, « même les associations de migrants qui n’ont pas l’agrément officiel de l’Etat sont reçues et écoutées par le ministère des MRE et des Affaires de la migration », précise Stéphane Julinet. Seul bémol : le ministère de l’Intérieur a refusé de régulariser automatiquement tous les membres des associations de migrants. « Nous ne parvenons pas à savoir s’il s’agit d’une énorme erreur ou d'un indice de plus du raidissement du ministère de l’Intérieur qui commence à se faire sentir un peu partout », s’interroge le militant.
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