La cause sahraouie vient de franchir une
étape importante. Depuis son annexion par le Maroc en 1975, le Sahara
occidental n’a pas connu un soutien si important, si considérable que
celui enregistré cette année.
Fouad Irnatene,Elmoudjahid.dz, 19/11/2014
D.R |
Les intervenants de ces deux pays se sont félicités de ce changement de position. Les Parlements respectifs ont accepté, et c’est une première, de prolonger la demande de soutien au peuple sahraoui formulée par les syndicalistes. Un acquis irréversible ! Mais les deux pays scandinaves sont interpellés sur un autre point important : la nécessité d’accorder de l’aide aux Sahraouis qui vivent dans les camps. De leur côté, les responsables suisses, fidèles à leur perpétuelle neutralité, ont cette fois-ci pris position en faveur des Sahraouis. «La justesse de la cause oblige», dit, tout fier, un étudiant helvétique venu assister au rendez-vous de Madrid.
Quant au représentant du parti socialiste, celui-ci a appelé au «renfort de la collaboration communautaire». Et affirme sous les acclamations d’une salle pleine comble qu’«il faut en finir avec cette normalisation que veut le Maroc». Lui emboîtant le pas, l’ancien maire de Genève préconise la multiplication d’actions pour «urger» la tenue du référendum d’auto-détermination. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les Allemands ont fait des propositions pour tenir une des prochaines éditions de l’Eucoco. À tour de rôle, les manifestants de Madrid ont dénoncé les «répressions commises en toute impunité par le Maroc, notamment dans les territoires occupés». L’appel est lancé. L’ONU, particulièrement le Conseil de sécurité, est interpellée afin d’agir vite, et prendre les mesures nécessaires pour que le royaume «se conforme aux principes fondamentaux de la légalité internationale». En deux jours de travaux intenses, les communicants ont affirmé que la question sahraouie relève du «strict respect du droit humain».
L’autre point sur lequel ils étaient unanimes a trait au forcing devant s’exercer sur les autorités marocaines pour faciliter le travail aux professionnels des médias. L’embargo médiatique du royaume «nous empêche de connaître toute la réalité sur les souffrances et sévices dont sont victimes les Sahraouis, lesquels relèvent d’un crime caractérisé», dénonce un syndicaliste portugais. Dans la même optique, les Français ont fait part de la «passivité» des médias de leur pays où, dit-on, la question sahraouie n’est traitée que par «inadvertance».
Quant à Pierre Galand, président de l’Eucoco depuis 1975, celui-ci a estimé que le problème sahraoui, si complexe soit-il, sera réglé à la seule condition que l’Onu soit à la hauteur de ses engagements.
Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a récemment souligné que «notre région a besoin également que s’accomplisse la mission de décolonisation du Sahara occidental qui incombe à l’ONU, en application des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies et à la veille du quarantenaire de l’avis de Cour internationale de justice qui a consacré l’autodétermination comme passage obligé de la solution à promouvoir au bénéficie du peuple de ce territoire».
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France.
Fouad Irnatene
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