Mohammed Larbi,El Watan, 27/10/2014
Le Conseil de sécurité des Nations unies examinera aujourd’hui la mise en œuvre du plan de paix au Sahara occidental, rendez-vous ayant été pris lors de sa réunion d’avril dernier lors de laquelle a été décidée une profonde révision du processus en question tel que mené depuis septembre 1991.
Tel qu’envisagée, l’approche en question, devant mettre fin au statu
quo actuel, devra être dévoilée au mois d’avril 2015. Quant au
rendez-vous d’aujourd’hui, qualifié de «cruciale» par le secrétaire
général de l’ONU dans son rapport d’avril dernier, il a bénéficié du
soutien du Conseil de sécurité, tout en annonçant que Christopher Ross
(envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara
occidental) «fera la première évaluation de sa nouvelle approche basée
sur des consultations bilatérales et une navette diplomatique». Qu’en
sera-t-il au juste, d’autant plus que l’instance onusienne a maintenu sa
position et une solution passant pas l’exercice par le peuple du Sahara
occidental de son droit à l’autodétermination.
Sauf que l’envoyé personnel de Ban Ki-moon n’a pu se rendre dans la
région comme cela devait se faire, le Maroc, arguant des questions
d’agenda, s’oppose à sa venue annoncée pourtant depuis le mois de mai.
C’est aussi le cas de Mme Kim Bolduc, nommée représentante spéciale du
secrétaire général pour le Sahara occidental, qui n’a pu prendre ses
fonctions en raison de l’obstruction du Maroc dont les dirigeants
tiennent un tout autre langage, laissant penser à des «relations
constructives» avec le secrétaire général. Aussi, finit-on par se
demander, comment, alors même qu’il y a blocage systématique ?
Faut-il penser toutefois, comme le font certains, que l’ONU n’aura rien
à débattre ou encore «à se mettre sous la dent» ? En d’autres termes,
cela empêchera-t-il l’instance onusienne de dire son appréciation d’une
telle situation qui ne saurait être qualifiée de surprenante, le Maroc
ayant multiplié les entraves, s’opposant même au travail accompli par M.
Ross en demandant qu’il en soit démis ? On connaît la réponse de M.
Ban, mais aussi celle de pays réputés proches de Rabat, mais pas de ses
thèses puisqu’aucun d’entre eux n’a reconnu l’occupation marocaine du
Sahara occidental, comme en attestent les différents votes dans les
enceintes internationales. Un véritable rappel à l’ordre et Rabat s’y
est soumis en renonçant à son exigence.
C’était déjà le signe d’un certain agacement, et ce, d’autant que la
question du Sahara occidental a gagné en audience avec une mobilisation
internationale fortement remarquée. De très nombreuses organisations
internationales se sont emparées de cette question, toutes soutenant le
droit du peuple sahraoui à l’indépendance. Il devient alors de plus en
plus difficile de maintenir le statu quo, celui-ci devenant même
dangereux. C’est bien Christopher Ross qui soulignait, en février 2012,
que «l’absence de solution augmente les risques et le coût pour les
parties prenantes et pour la communauté internationale» et qu’un
règlement de ce conflit «se fait attendre».
C’est sur cette base que des personnalités de renom ont décidé de
s’engager et c’est pour contester le blocage marocain qu’elles s’en sont
retirées. Beaucoup pensent qu’aujourd’hui, les urgences, comme elles
sont considérées au plan international, même si de telles appréciations
sont autant d’aberrations conduisant aux pires injustices, sont partout.
Il devient certain que le Conseil de sécurité aura à prendre acte d’un
blocage délibéré, alors même que sa mission s’inscrit dans le cadre d’un
accord auquel étaient parvenues les parties en conflit, Front Polisario
et Maroc, avant que ce dernier se rétracte, mais sans jamais être suivi
par un quelconque membre de l’ONU.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire