Il s’appelait Charles Paul Alphonse Ndour et il n’avait que 25 ans.
Parti du Sénégal en direction d’El Dorado européen il se retrouve coincé
au Maroc à quelques kilomètres de l’Europe. A Tanger, plus
précisément.
Charles Paul Alphonse Ndour |
Vendredi dernier, il a été égorgé par un marocain dans le quartier où il
résidait dans des conditions infrahumaines. L’agresseur faisait partie
d’un groupe mobilisé par la police marocaine pour agresser les immigrés
subsahariens et provoquer la polémique. Le Maroc dans les circonstances
actuelles, traverse une mauvaise passe dans l’affaire du Sahara
Occidental. Le pays a besoin d’attirer l’attention des européens sur
lui, leur rappeler le problème de l’immigration. Leur rappeler aussi que
le Maroc peut à tout moment lâcher prise et laisser des milliers
d’africains regagner les côtes espagnoles comme il l'a fait le 11 août.
Le Maroc, depuis qu’il a perdu le soutien de la France, ne peut plus se
permettre de défier la communauté internationale en poursuivant la
colonisation du Sahara Occidental et les violations des droits de
l’homme dans ce territoire considéré comme territoire non-autonome.
Alors, Rabat sort ses cartes de pression : l’immigration, le terrorisme,
la drogue.
L’assassinat du jeune Ndour n’est pas un cas isolé: entre 2013 et 2014,
plus de 14 migrants ont été tués soit par la police marocaine soit par
des citoyens marocains poussés par les services de sécurité. Une
violence envers les populations noires, associée à un racisme permanent
et toujours impuni, est devenue récurrente au pays de Mohammed VI.
Ces immigrés ont un point commun : ils sont tous originaires de
l’Afrique de l’Ouest, le jardin secret de la France. Ils sont venus du
Sénégal, Côte d'Ivoire, Gambie, Cameroun... Tout comme le Maroc, ces
pays ont des liens forts tissés avec l’Hexagone. Au nom de ces liens,
ils ont abandonné leurs ressortissants à la merci des tortionnaires
marocains. Ils se trouvent au Maroc comme des orphelins. Leurs pays
refusent de demander des explications au Maroc sur le traitement que ce
pays réserve à leur citoyens. Au nom de la Françafrique.
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