Par 1/9/ 2014
Les
valses des nominations continuent sur Al Jazeera. En effet, la chaîne
d'info qatarie a nommé, il y a quelques jours, le Marocain Hassan Al
Rachidi au poste de directeur régional Afrique et Moyen-Orient. Cette
direction est responsable de l'émission El Hassad El Maghribi (le JT du
Maghreb), mais aussi de toutes les informations régionales venues
d'Afrique. Le journaliste marocain possède un long parcours professionnel derrière lui. Né en 1957, il a fait des études de droit à la faculté de Rabat, avant de se lancer dans la presse écrite. En juin 1980, il était l'un des premiers journalistes à avoir rejoint la radio méditerranéenne Medi1 Radio. Il quitte alors le Maroc pour un nouveau départ aux Pays-Bas où il travaille à la télévision pour la chaîne arabophone Orbite. En Italie, il travaille en tant que directeur de programmes avant de rejoindre la chaîne de télévision qatarie, dans laquelle il exerce depuis 11 ans. Sur Al Jazeera, il s'est d'abord fait connaître pour ses news puis pour ses couvertures de guerre en Somalie, Ethiopie, Sierra Leone, Congo, Afghanistan, etc. Mais en 2008 alors qu'il dirige le bureau d'Al Jazeera à Rabat Hassan Al Rachidi a été arrêté par les autorités marocaines pour la diffusion des informations des incidents entre policiers et manifestants à Sidi Ifni, le 7 juin 2008. On lui reprochait d'avoir déclaré qu'il y avait eu des morts, chose que les autorités ont catégoriquement démentie. A l'époque, le directeur d'Al Jazeera à Rabat est arrêté sur instructions du procureur du roi, le journaliste d'Al Jazeera avait annoncé le décès de six à dix personnes lors de ces incidents. Un traitement qui a conduit inéluctablement à la fermeture du bureau d'Al Jazeera à Rabat en octobre 2010 et qui était censé couvrir toute la zone du Maghreb. Les autorités marocaines ont suspendu les activités du bureau d'Al-Jazeera à Rabat et retiré leurs accréditations à ses journalistes, dont Al Rachidi. Une décision qui «traduit l'hésitation du Maroc à continuer le processus d'ouverture», selon l'Organisation marocaine des droits de l'homme. Le ministère de la Communication marocain a déclaré à cette poque dans un communiqué que cette suspension «fait suite à de multiples manquements aux règles du journalisme sérieux et responsable». L'antenne d'Al Jazeera à Rabat comptait quatre journalistes marocains. Deux d'entre eux n'avaient pu obtenir leur accréditation et leurs deux confrères viennent donc de se voir retirer la leur, c'était le cas de Al Rachidi et du directeur du bureau d'Al Jazeera à Rabat, à l'époque, Abdelkader Kharroubi. Les autorités marocaines reprochent à Al Jazeera la manière dont elle «traite les dossiers relatifs aux islamistes et à l'affaire du Sahara (occidental)», a indiqué un responsable du gouvernement sous le couvert de l'anonymat. «L'image du Maroc est systématiquement écornée par le refus de l'objectivité et de l'impartialité», a déclaré à l'AFP Khalid Naciri, le ministre marocain de la Communication à l'époque.
L'arrivée de Rachidi, à la tête d'Al Jazeera Afrique Moyen-Orient, va t-elle changer les choses pour le Maroc dans le traitement de l'information sur le Sahara occidental? Ce qui est en tout cas sûr c'est que le Makhzen voit d'un mauvais oeil la nomination de Al Rachidi à un poste aussi important dans la télévision qatarie.
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