Y Goaër, 3/9/2014
Débuter une lettre par une photo pourrait
paraître étonnant. Elle a été prise lors de votre visite, monsieur
Blatter, en Palestine en mai 2014. Vous
y déclariez : « Je suis sûr que le football aidera à construire des
ponts entre la population de Palestine et celle d’Israël. »
Monsieur le Président de la FIFA,
Monsieur le Président de l’UEFA
Le jeune homme souriant à qui vous serrez chaleureusement la main s’appelle Mohammad Ahmad Al-Qatari. Il est mort assassiné par l’armée israélienne le 8 août dernier alors qu’il manifestait contre l’agression israélienne à Gaza, près de Ramallah. Les circonstances de sa mort sont racontées par le site Ma’an News, média palestinien non gouvernemental, le 9 août : « Mohammad Ahmad Al-Qatari, 20 ans, du camp de réfugiés d’Al-Ama’ari, a été touché par deux balles aux jambes lors d’affrontements avec les forces israéliennes… Selon plusieurs témoins… les forces d’occupation… l’ont fait monter tout en sang dans une ambulance de l’armée israélienne qui l’a conduit à l’intérieur de la colonie de "Bsegut ou Pisgat Ze’ev".
La surprise est venue un peu plus tard, quand les forces d’occupation israéliennes ont informé la liaison militaire Palestinienne qu’ils détiennent le corps d’un jeune homme qu’ils ont remis à une ambulance palestinienne… Ce qui confirme que les forces d’occupation ont exécuté le jeune Mohammad, une fois à l’intérieur de la colonie. Selon la famille, les médecins légistes palestiniens ont confirmé qu’il avait reçu une balle dans le cœur d’une courte distance. »
Ahmad al Qatari ne jouera pas pour le club de Shabab al-Amari avec lequel il venait de signer son premier contrat professionnel.
« Ahed Zaqqout était une légende du football palestinien. Il est mort sous les bombes pendant la guerre de Gaza à laquelle le foot et le sport aussi ont payé leur tribut. » C’est par ces termes que l’AFP relate le 30 juillet la mort de cet entraineur célèbre à Gaza. Et l’AFP continue : « Ahed Zaqqout, 49 ans, était une des grandes figures du football palestinien. Dans les Territoires, où la passion pour ce sport est immense, le football ne peut échapper au conflit israélo-palestinien, à ces guerres qui tuent aussi les sportifs ou aux restrictions imposées par Israël aux mouvements des hommes et des femmes de Cisjordanie et de Gaza. » Ahed faisait partie de l’équipe palestinienne qui avait rencontré une équipe française que vous avez menée, Monsieur Platini, en 1994 à Jéricho. C’était sa fierté comme l’a raconté son épouse Mayada à l’AFP.
Sur le football et le sport en général, l’AFP continue : « Pour pouvoir jouer, à l’extérieur ou à domicile, l’équipe nationale doit constamment composer avec les refus de visas des autorités israéliennes. Les 12 équipes professionnelles de Cisjordanie ne peuvent rencontrer les 12 de Gaza, et disputent deux championnats distincts. La fédération dit ne pas pouvoir encore évaluer les pertes dans le milieu sportif. Mais ce seraient des dizaines de joueurs qui auraient été blessés et ne pourraient jouer, sans parler des personnels administratifs, également touchés ou occupés à dégager les ruines de leur vie, ni de la dévastation infligée aux équipements sportifs. »
Publié en 2013, un livret recense les violations de l’occupation israélienne contre la Fédération Palestinienne de Football : une centaine de cas relevés pendant ces cinq dernières années. Les violations sont réparties sur différentes catégories : le blocage des projets d’infrastructure, le bombardement et la destruction de plus de 14 clubs et terrains de jeux dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie ; la mise en place des restrictions sur le mouvement des athlètes entre Gaza et la Cisjordanie ; l’interdiction de voyager en dehors de la Cisjordanie et de Gaza pour les joueurs, les managers, les entraineurs et les arbitres ; l’interdiction d’entrée sur les territoires des invités étrangers et des équipes sportives internationales. Le joueur de l’équipe nationale, Sameh Mara’aba est en prison depuis le 28 avril 2014 sans qu’Israël éprouve le besoin de justifier son arrestation. Le Congrès de la FIFA a décidé le 11 juin de former une commission neutre pour surveiller les violations israéliennes contre le sport Palestinien. Toutefois, il n’a pris aucune mesure concrète, laissant ces violations impunies. En Palestine, pour le football et le sport en général, c’est vraiment la guerre. Les paroles ne suffisent plus. L’heure est à de réelles pressions sur le gouvernement israélien pour que cessent ces exactions et que les footballeurs palestiniens retrouvent une réelle liberté de pratiquer leur sport.
Nous vous demandons de suspendre les équipes israéliennes de la FIFA et de l’UEFA tant que le gouvernement israélien ne vous donnera pas de réelles garanties sur ces points.
Le football pourrait être un pont pour la Paix.
Dans l’attente de vos réponses, nous vous adressons, Monsieur le Président de la FIFA, Monsieur le Président de l’UEFA, nos salutations les plus distinguées.
Yves Goaër Membre du Conseil National de l’AFPS 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris
Le jeune homme souriant à qui vous serrez chaleureusement la main s’appelle Mohammad Ahmad Al-Qatari. Il est mort assassiné par l’armée israélienne le 8 août dernier alors qu’il manifestait contre l’agression israélienne à Gaza, près de Ramallah. Les circonstances de sa mort sont racontées par le site Ma’an News, média palestinien non gouvernemental, le 9 août : « Mohammad Ahmad Al-Qatari, 20 ans, du camp de réfugiés d’Al-Ama’ari, a été touché par deux balles aux jambes lors d’affrontements avec les forces israéliennes… Selon plusieurs témoins… les forces d’occupation… l’ont fait monter tout en sang dans une ambulance de l’armée israélienne qui l’a conduit à l’intérieur de la colonie de "Bsegut ou Pisgat Ze’ev".
La surprise est venue un peu plus tard, quand les forces d’occupation israéliennes ont informé la liaison militaire Palestinienne qu’ils détiennent le corps d’un jeune homme qu’ils ont remis à une ambulance palestinienne… Ce qui confirme que les forces d’occupation ont exécuté le jeune Mohammad, une fois à l’intérieur de la colonie. Selon la famille, les médecins légistes palestiniens ont confirmé qu’il avait reçu une balle dans le cœur d’une courte distance. »
Ahmad al Qatari ne jouera pas pour le club de Shabab al-Amari avec lequel il venait de signer son premier contrat professionnel.
« Ahed Zaqqout était une légende du football palestinien. Il est mort sous les bombes pendant la guerre de Gaza à laquelle le foot et le sport aussi ont payé leur tribut. » C’est par ces termes que l’AFP relate le 30 juillet la mort de cet entraineur célèbre à Gaza. Et l’AFP continue : « Ahed Zaqqout, 49 ans, était une des grandes figures du football palestinien. Dans les Territoires, où la passion pour ce sport est immense, le football ne peut échapper au conflit israélo-palestinien, à ces guerres qui tuent aussi les sportifs ou aux restrictions imposées par Israël aux mouvements des hommes et des femmes de Cisjordanie et de Gaza. » Ahed faisait partie de l’équipe palestinienne qui avait rencontré une équipe française que vous avez menée, Monsieur Platini, en 1994 à Jéricho. C’était sa fierté comme l’a raconté son épouse Mayada à l’AFP.
Sur le football et le sport en général, l’AFP continue : « Pour pouvoir jouer, à l’extérieur ou à domicile, l’équipe nationale doit constamment composer avec les refus de visas des autorités israéliennes. Les 12 équipes professionnelles de Cisjordanie ne peuvent rencontrer les 12 de Gaza, et disputent deux championnats distincts. La fédération dit ne pas pouvoir encore évaluer les pertes dans le milieu sportif. Mais ce seraient des dizaines de joueurs qui auraient été blessés et ne pourraient jouer, sans parler des personnels administratifs, également touchés ou occupés à dégager les ruines de leur vie, ni de la dévastation infligée aux équipements sportifs. »
Publié en 2013, un livret recense les violations de l’occupation israélienne contre la Fédération Palestinienne de Football : une centaine de cas relevés pendant ces cinq dernières années. Les violations sont réparties sur différentes catégories : le blocage des projets d’infrastructure, le bombardement et la destruction de plus de 14 clubs et terrains de jeux dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie ; la mise en place des restrictions sur le mouvement des athlètes entre Gaza et la Cisjordanie ; l’interdiction de voyager en dehors de la Cisjordanie et de Gaza pour les joueurs, les managers, les entraineurs et les arbitres ; l’interdiction d’entrée sur les territoires des invités étrangers et des équipes sportives internationales. Le joueur de l’équipe nationale, Sameh Mara’aba est en prison depuis le 28 avril 2014 sans qu’Israël éprouve le besoin de justifier son arrestation. Le Congrès de la FIFA a décidé le 11 juin de former une commission neutre pour surveiller les violations israéliennes contre le sport Palestinien. Toutefois, il n’a pris aucune mesure concrète, laissant ces violations impunies. En Palestine, pour le football et le sport en général, c’est vraiment la guerre. Les paroles ne suffisent plus. L’heure est à de réelles pressions sur le gouvernement israélien pour que cessent ces exactions et que les footballeurs palestiniens retrouvent une réelle liberté de pratiquer leur sport.
Nous vous demandons de suspendre les équipes israéliennes de la FIFA et de l’UEFA tant que le gouvernement israélien ne vous donnera pas de réelles garanties sur ces points.
Le football pourrait être un pont pour la Paix.
Dans l’attente de vos réponses, nous vous adressons, Monsieur le Président de la FIFA, Monsieur le Président de l’UEFA, nos salutations les plus distinguées.
Yves Goaër Membre du Conseil National de l’AFPS 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris