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dimanche 31 août 2014

France : Ils ont un emploi, un contrat mais vivent à la rue






|  Par Thomas Saint-Cricq
Ils gagnent entre 800 et 1 800 euros de salaire par mois. Et pourtant, ils dorment à la rue, en centre d'urgence ou dans des squats. Six travailleurs sous contrat et qui sont SDF racontent à Mediapart leur quotidien à la recherche d'un logement. Selon une étude de l'Insee, près de 16 000 sans domicile fixe posséderaient un emploi régulier. .
Travailler le jour, galérer la nuit. En France, près de 16 000 sans domicile fixe posséderaient un emploi régulier. Cette estimation est tirée d’une enquête de l’Insee auprès des personnes ayant fréquenté un centre d’hébergement géré par une association, soit 66 000 personnes en 2012.
Cette situation de mal-logement est encore plus criante à Paris. Dans l’agglomération parisienne, un SDF sur trois est en contrat de travail, affirme une étude complémentaire publiée en juin 2014 avec l'APUR (l'Atelier parisien d'urbanisme). Des chiffres confirmés par les services de communication de l’association Emmaüs concernant les personnes accueillies dans leurs structures.
Parmi cette population de travailleurs, 40 % d'entre eux indiquent être en CDI. Ce sont donc plusieurs milliers de personnes, aux revenus et à l’emploi stables qui dorment chaque soir dans un centre d’hébergement ou dans les rues de la capitale. Les 50 000 logements sociaux construits dans l’agglomération parisienne depuis 2001, soit près de 4 000 appartements chaque année, n’ont pas permis d’accueillir cette population qui est restée stable depuis dix ans d’après l’étude.
Selon l’APUR, les prix du mètre carré dans le marché privé ont quadruplé à Paris entre 1998 et 2012, poussant davantage les classes moyennes à se tourner vers le parc locatif social. Avec désormais plus de 140 000 demandes annuelles, le nombre de logements sociaux à offrir chaque année se réduit considérablement. La mairie estime aujourd’hui à sept ans les délais d’attribution d’un logement social dans la capitale. Des délais énormes qui provoquent la frustration des populations les plus fragiles.
« Quand on élabore une demande de logement avec une personne dans la rue, on doit tout prendre en compte : les besoins, les ressources, les charges, la situation sociale. Mais les services à qui on transmet le dossier, eux, ne peuvent faire qu’en fonction des places disponibles… et aujourd’hui il y a saturation. Ça peut créer un sentiment d’injustice ou de manque d’écoute chez les personnes accueillies », déplore Ingrid Albert, assistante sociale de l’association les Enfants du Canal.
Pour remédier à ces situations de détresse, le gouvernement a mis en place, début 2007, le droit au logement opposable (DALO). Le dispositif oblige, dans chaque département, le préfet à proposer un logement dans un délai de six mois aux personnes dont le dossier est considéré comme prioritaire, et parmi elles de nombreux sans domicile fixe. À Paris, en 2013, sur 6 009 décisions jugées prioritaires, 5 494 personnes restaient encore à reloger.
Comment gère-t-on l’attente, la lourdeur administrative, ou tout simplement le regard des collègues quand on est un travailleur à la rue ? Six employés, rencontrés en tête-à-tête au cours de l’été, ont accepté de raconter leur quotidien. 
Témoignages :
http://www.mediapart.fr/journal/france/270814/ils-ont-un-emploi-un-contrat-mais-vivent-la-rue

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