Sonia Baker, 26/7/2014
En perte de vitesse dans le dossier du Sahara Occidental, le Maroc s’offre les services d’un groupe de lobbying sioniste pour tenter d’inverser la situation. Il s’agit de la fameuse organisation israélite Aipac (The American Israel Public Affairs Committee).
Une forte délégation du Makhzen s’est déplacée en avril dernier à Washington où elle a rencontré des membres de ce groupe de pression sioniste très influent aux Etats-Unis. Ces officiels marocains ont en effet demandé clairement l’aide de l’Aipac dans le dossier du Sahara Occidental. Le Maroc a engagé les services de ce groupe sioniste pour l’aider à influencer le gouvernement américain afin de continuer à occuper les territoires sahraouis et à massacrer la population en toute impunité. Le Maroc et Israël, qui entretiennent depuis longtemps des relations indirectes, s’échinent désormais ensemble à saper le travail de la commission Tom Lantos du Congrès américain chargée d’examiner les nombreux cas d’exactions commises par l’armée marocaine dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Le recours par le Maroc au lobbying sioniste est intervenu juste après une lettre envoyée par Rep Frank Wolf et Jim McGovern, qui co-président cette commission, au secrétaire d’Etat John Kerry, relative à la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Dans cette lettre, la commission Tom Lantos a bel et bien exprimé son soutien à la surveillance onusienne des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis. Elle appuie ainsi la demande déjà exprimée d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) à la protection des droits de l’Homme. La commission du Congrès a également appelé l’administration américaine à obliger le Maroc à mettre fin immédiatement au harcèlement, à l'intimidation et à l'arrestation et à la détention arbitraires des indépendantistes sahraouis. Comme elle a demandé la libération des Sahraouis jetés en prison pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression et d'association. «Les Sahraouis, comme beaucoup de Palestiniens, vivent sous occupation internationalement reconnue et ont longtemps été privés de leurs droits fondamentaux. Bien que les situations diffèrent à bien des égards, les Palestiniens et les Sahraouis sont soumis à une discrimination systématique, un perpétuel déplacement et de routines violations des droits de l'Homme», a écrit la commission Tom Lantos qui inquiète le Makhzen par le sérieux de son travail. Le pouvoir marocain veut ainsi éviter l’aboutissement du travail de cette commission en concluant un deal avec le groupe sioniste qui encourage la poursuite des massacres et de la colonisation des territoires palestiniens. S’il existe des liens étroits entre le pouvoir marocain et Israël, la «coopération» entre eux connaît ainsi un nouveau développement avec l’implication désormais de l’Aipac dans le dossier du Sahara Occidental.
En perte de vitesse dans le dossier du Sahara Occidental, le Maroc s’offre les services d’un groupe de lobbying sioniste pour tenter d’inverser la situation. Il s’agit de la fameuse organisation israélite Aipac (The American Israel Public Affairs Committee).
Une forte délégation du Makhzen s’est déplacée en avril dernier à Washington où elle a rencontré des membres de ce groupe de pression sioniste très influent aux Etats-Unis. Ces officiels marocains ont en effet demandé clairement l’aide de l’Aipac dans le dossier du Sahara Occidental. Le Maroc a engagé les services de ce groupe sioniste pour l’aider à influencer le gouvernement américain afin de continuer à occuper les territoires sahraouis et à massacrer la population en toute impunité. Le Maroc et Israël, qui entretiennent depuis longtemps des relations indirectes, s’échinent désormais ensemble à saper le travail de la commission Tom Lantos du Congrès américain chargée d’examiner les nombreux cas d’exactions commises par l’armée marocaine dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Le recours par le Maroc au lobbying sioniste est intervenu juste après une lettre envoyée par Rep Frank Wolf et Jim McGovern, qui co-président cette commission, au secrétaire d’Etat John Kerry, relative à la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Dans cette lettre, la commission Tom Lantos a bel et bien exprimé son soutien à la surveillance onusienne des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis. Elle appuie ainsi la demande déjà exprimée d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) à la protection des droits de l’Homme. La commission du Congrès a également appelé l’administration américaine à obliger le Maroc à mettre fin immédiatement au harcèlement, à l'intimidation et à l'arrestation et à la détention arbitraires des indépendantistes sahraouis. Comme elle a demandé la libération des Sahraouis jetés en prison pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression et d'association. «Les Sahraouis, comme beaucoup de Palestiniens, vivent sous occupation internationalement reconnue et ont longtemps été privés de leurs droits fondamentaux. Bien que les situations diffèrent à bien des égards, les Palestiniens et les Sahraouis sont soumis à une discrimination systématique, un perpétuel déplacement et de routines violations des droits de l'Homme», a écrit la commission Tom Lantos qui inquiète le Makhzen par le sérieux de son travail. Le pouvoir marocain veut ainsi éviter l’aboutissement du travail de cette commission en concluant un deal avec le groupe sioniste qui encourage la poursuite des massacres et de la colonisation des territoires palestiniens. S’il existe des liens étroits entre le pouvoir marocain et Israël, la «coopération» entre eux connaît ainsi un nouveau développement avec l’implication désormais de l’Aipac dans le dossier du Sahara Occidental.
Effacer les échecs
Le Maroc a toujours fait appel à des groupes de pression, notamment
juifs, pour maintenir le Sahara Occidental sous son contrôle. Mais c’est
la première fois qu’il traite directement avec l’Aipac, qui n’est autre
que la plus puissante organisation sioniste dans le monde. Et cette
récente rencontre entre les responsables marocains et l'Aipac semble
faire partie de cette campagne de lobbying à large échelle entreprise
par le gouvernement marocain pour améliorer son image, écorchée par les
révélations sur l’existence de la torture dans les territoires sahraouis
occupés. Ainsi, le Makhzen veut vendre l’idée selon laquelle le peuple
marocain a bien choisi «la réforme sur la révolution» dans le sillage du
printemps arabe. Pour ce faire, le pouvoir marocain s’est d’ailleurs
offert en 2012 les services du Centre américain pour la politique
marocaine, pour une bagatelle de 1,4 million de dollars. Une somme
considérable pour un pays surendetté et au déficit financier abyssal.
Malgré les efforts notamment financiers déployés par le Makhzen pour
assurer un soutien du Capitole et des médias traditionnels américains à
son plan d’autonomie, la commission Lantos continue son travail en
publiant récemment une nouvelle lettre dans laquelle elle condamnait les
violations des droits de l'Homme au Sahara Occidental et appelait à un
élargissement du mandat de la Minurso, une mesure totalement rejetée par
le Maroc. L’Aipac qui a défendu avec succès l'occupation par Israël des
territoires palestiniens durant 46 ans et assuré plus de 30 milliards
de dollars d'aide militaire des Etats-Unis, indépendamment des pressions
budgétaires, va-t-elle réussir à amadouer les membres du Congrès pour
qu’ils abandonnent leurs critiques à l’égard du Maroc sur la question du
Sahara Occidental ? Le Maroc, qui voit bien l'impunité dont jouit
Israël en dépit de ses violations flagrantes des droits de l'Homme en
Palestine, contourne ainsi les entreprises traditionnelles de lobbying
en faveur des groupes comme l'Aipac. Ce rapprochement en dit long sur
les relations entre le Maroc et Israël, et explique en partie
l’hostilité du Makhzen à l’égard de l’Algérie, qui fait partie des rares
pays arabes qui n’entretiennent pas de relations avec l’Etat sioniste.
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