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lundi 28 juillet 2014

Le Makhzen et les libertés publiques

Jacob Cohen (Photo Islam&Info)
Par Jacob Cohen (Photo Islam&Info)
Le régime chérifien n’a eu de cesse depuis 1956 de renforcer son pouvoir à tout prix, face aux organisations politiques, et ce au détriment même des intérêts supérieurs de la nation. Il a préféré s’allier après l’indépendance aux ex-puissances coloniales pour briser tous les mouvements progressistes qui souhaitaient une monarchie constitutionnelle, de crainte de devoir partager le pouvoir, renonçant du même coup à récupérer les territoires marocains encore sous occupation. Nous n’aurions pas eu aujourd’hui les problèmes des présides et du Sahara occidental.
A l’époque c’était Hassan II chef des FAR qui avait mené cette politique. On peut dire que nous vivons dans une espèce de continuité « hassanienne » n’ayant pour seuls objectifs que de monopoliser le pouvoir et de renforcer les privilèges qui vont avec.
On ne reviendra pas sur les méthodes du défunt monarque. Notons tout de même la collaboration étroite qu’il avait instituée avec les experts sionistes en matière de sécurité et de répression. Le Maroc est devenu le chouchou de l’Internationale judéo-sioniste. On a les alliés qu’on mérite.

Avec le nouveau roi, on nous a fait une storytelling d’enfer. Jeune, ouvert, dynamique, ami des pauvres. N’en jetez plus ! L’illusion a duré un certain temps grâce à la complaisance de l’Occident dont on connaît plus ou moins ceux qui tirent les ficelles. Les Sayanim ne sont jamais très loin. Ce sont probablement ces « experts » qui ont montré au jeune monarque comment étrangler financièrement un média un peu trop indépendant, comment on amène certains grands journalistes qui auraient fait la fierté de notre pays à s’exiler, comment on envoie au pilon toute une production pour avoir franchi une « ligne rouge » imaginaire, comment on abat le bras arbitraire de la Justice pour faire quelques exemples.
Les « ennuis » récents infligés à Ali Anouzla et à son site d’information en sont une illustration. Le Makhzen ne reculera devant rien ni personne en cas de réelle menace contre sa mainmise sur les secteurs essentiels du pays. Ses « conseillers » qui veillent sur la bonne marche du Royaume depuis Paris, New York, et d’autres capitales moins avouables, ont dû lui suggérer de montrer une relative magnanimité, mais le message est passé.
Une nouvelle preuve de l’arbitraire implacable du régime « hassanien » nous est donnée avec son acharnement à empêcher coûte que coûte, c’est-à-dire en violant les propres règles de son administration, une nouvelle association de tout simplement exister, d’avoir une existence légale comme la loi l’y autorise. Car dans notre beau pays, si moderne et si tourné vers un avenir radieux, la « loi » c’est le roi. Il fait et il défait. Il applique ou il rejette. Selon son bon vouloir. Et sous les applaudissements d’une élite hypocritement admirative qui attend l’aumône de quelques retombées royales.
Cela aurait pu être un progrès dans la marche du Royaume vers la modernité que la création de FREEDOM NOW puisque c’est d’elle qu’il s’agit. En l’occurrence un « Comité pour la protection de la liberté et d’expression au Maroc ».
Vous comprendrez de quoi il s’agit en lisant le début de leur dernier communiqué :
« Après avoir refusé de réceptionner son dossier légal de constitution en tant qu’association, et après avoir empêché son sit-in de solidarité avec les journalistes d’Al-Jazeera détenus dans les prisons égyptiennes, les autorités de Rabat poursuivent leurs agissements systématiquement abusifs à l’encontre de « Freedom Now: Comité pour la protection de la liberté de la presse et d’expression au Maroc ». En effet, ces autorités ont empêché la tenue d’une conférence débat sur le thème «Situation de la liberté de la presse et d’expression, trois ans après la Constitution de 2011 », qui devait être organisée par Freedom Now dans la soirée du jeudi 10 Juillet, au siège du club des avocats à Rabat. »
Que l’on ne s’y trompe pas. Ceci est un message à une certaine élite marocaine qui détourne le regard face à cette situation. 
Le pays s’enfonce délibérément dans la médiocrité, la lâcheté, la tromperie, le sous-développement. On vous aura averti.
Jacob Cohen
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