[30/07/2014]
Soupçonné d’activités terroristes,
Ali Aarrass, père de famille belgo-marocain, a été extradé de l’Espagne
vers le Maroc en 2008. Ali sera alors arrêté à Rabat, puis maintenu au
secret pendant 12 jours durant lesquels il sera sévèrement torturé par
les services de renseignement marocains. Sous la base d’aveux arrachés
sous la torture, Ali a été condamné en 2011 à 15 ans d’emprisonnement.
Sa sœur Farida revient sur l’importance d’être soutenue au niveau
international dans le combat que mène sa famille pour la justice.
Chaque jour, Ali court le risque que la situation se dégrade,
qu’il soit de nouveau maltraité. Lorsqu’il porte des accusations,
lorsqu’il s’exprime. Il m’appelle de temps en temps, s’il n’a pas de
problèmes. Les gens qui le soutiennent lui donnent la force de
continuer. Il a écrit : « Le pire qui puisse arriver à un prisonnier,
c’est de sombrer dans l’oubli. »
L’être humain a une énorme capacité à souffrir – c’est juste qu’on l’ignore avant que quelque chose comme ça vous tombe dessus.
L’être humain a une énorme capacité à souffrir – c’est juste qu’on l’ignore avant que quelque chose comme ça vous tombe dessus.
Les 6 choses à connaître sur l’utilisation de la torture dans le monde. Il
est très difficile de vivre sans ne rien savoir de son frère, en
imaginant qu’il est torturé, en sachant qu’il va mal. La détention au
secret [lorsqu’il est interdit aux détenus d’avoir des contacts avec
quiconque en dehors de la prison] est fatale : c’est dans cette
situation que tout peut arriver. Nous n’avons pas eu de nouvelles de mon
frère pendant des mois. Il a tenté de nous écrire des lettres mais
elles ne sortent pas de la prison.
LE SOUTIEN NOUS DONNE DE LA FORCE
Depuis
son arrestation, je consacre tout mon temps et mon énergie dans le but
d’obtenir justice pour mon frère. Au début, je pensais que les autorités
allaient comprendre qu’il y avait une erreur, et puis j’ai vite réalisé
qu’il s’agissait d’une affaire très grave.
J’ai pris les choses en main, pour éviter que cela ne repose sur les épaules de mes parents.
Cela nous affecte tous profondément. Mon père a 84 ans et il a un cancer. Il ne veut pas mourir sans voir son fils libéré. Ma mère a 73 ans et elle a une force incroyable. D’après elle, pleurer ne changera rien, ce qui compte, c’est de lutter pour la justice.
Peu à peu, j’ai rencontré de plus en plus de gens prêts à m’aider. Au fur et à mesure que le nombre de personnes alertées du cas d’Ali augmentait, la peur s’estompait. Un nombre croissant de personnes – des responsables politiques, des avocats, des militants – s’intéressent à l’histoire de mon frère. Ils comprennent qu’il s’agit d’une grave injustice.
Les personnes qui nous apportent leur soutien, c’est le bon côté de ce combat. La force qu’elles nous insufflent, c’est comme de donner de l’eau à quelqu’un d’assoiffé qui traverse le Sahara. Elles sont – vous êtes – l’eau dont nous avons besoin pour vivre, l’air dont nous avons besoin pour respirer. C’est de là que je tire ma force
Cela nous affecte tous profondément. Mon père a 84 ans et il a un cancer. Il ne veut pas mourir sans voir son fils libéré. Ma mère a 73 ans et elle a une force incroyable. D’après elle, pleurer ne changera rien, ce qui compte, c’est de lutter pour la justice.
Peu à peu, j’ai rencontré de plus en plus de gens prêts à m’aider. Au fur et à mesure que le nombre de personnes alertées du cas d’Ali augmentait, la peur s’estompait. Un nombre croissant de personnes – des responsables politiques, des avocats, des militants – s’intéressent à l’histoire de mon frère. Ils comprennent qu’il s’agit d’une grave injustice.
Les personnes qui nous apportent leur soutien, c’est le bon côté de ce combat. La force qu’elles nous insufflent, c’est comme de donner de l’eau à quelqu’un d’assoiffé qui traverse le Sahara. Elles sont – vous êtes – l’eau dont nous avons besoin pour vivre, l’air dont nous avons besoin pour respirer. C’est de là que je tire ma force
NOUS NE NOUS SENTONS PAS SEULS
Ali
est réaliste. Il sait qu’il doit encore passer six années derrière les
barreaux, mais il est aussi optimiste. Même s’il est enfermé, le fait de
savoir que l’ONU et Amnesty International travaillent sur son dossier
lui donne une énorme satisfaction.
Il se sent vraiment soutenu et sait que nous ne baisserons pas les bras – qu’il est avec nous chaque jour. Il dit que son cas devrait servir d’exemple, pour qu’il n’y ait plus d’extraditions, plus de torture. « Je veux que mon injustice soit la dernière de ces injustices », me dit-il.
Je salue votre action, en faveur de mon frère et contre la torture. Continuez, votre travail est essentiel. Poursuivez le combat, parce que les vies de nombreuses personnes injustement incarcérées en dépendent. Nous ne nous sentons pas seuls, nous vous sommes très reconnaissants.
Il se sent vraiment soutenu et sait que nous ne baisserons pas les bras – qu’il est avec nous chaque jour. Il dit que son cas devrait servir d’exemple, pour qu’il n’y ait plus d’extraditions, plus de torture. « Je veux que mon injustice soit la dernière de ces injustices », me dit-il.
Je salue votre action, en faveur de mon frère et contre la torture. Continuez, votre travail est essentiel. Poursuivez le combat, parce que les vies de nombreuses personnes injustement incarcérées en dépendent. Nous ne nous sentons pas seuls, nous vous sommes très reconnaissants.
LIRE/TELECHARGER NOS DOCUMENTS
La torture en 2014, 30 ans d'engagement non tenus
Index AI : ACT 40/004/2014
Date de publication : 13 mai 2014
Index AI : ACT 40/004/2014
Date de publication : 13 mai 2014
Maroc : la torture au Maroc et au Sahara occidental
Index AI : MDE 29/004/2014
Date de publication : 13 mai 2014
Index AI : MDE 29/004/2014
Date de publication : 13 mai 2014
Partout, agissez contre la torture. Signez pour Claudia Medina, torturée par les forces gouvernementales mexicaines. SIGNEZ
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