Bruxelles 1 août 2014
La consternation est
totale au sein des détenus et des familles des 17 détenus restants
du dossier Belliraj. Aucun de ces détenus figure parmi les 13 000
détenus graciés a l'occasion de la fête du trône du roi Mohamed
VI. Un même constat vaut pour d'autres détenus impliqués dans des
dossiers politiques épineux.
Nous, familles des détenus
restants du dossier Belliraj, déplorons cette démarche qui enfonce
une fois de plus les détenus de ce dossier dans une injustice
implacable et flagrante. Une effervescence sans précédent régnait
aux sein des détenus et leurs familles dans l'attente de cette grâce
royale de ce trente juillet, jour de la fête du trône et deuxième
jour de Aid El fitr.
Près de 13 000 détenus
en ont bénéficié, a l'exception des nôtres.
Nous nous joignons à la
joie de ces 13000 détenus graciés et à celle de leurs familles.
Mais nous tenons à rappeler qu'une fois de plus la grâce royale se
dévoile comme étant une pratique moyenâgeuse, arbitraire et
politique au-dessus d'une vraie justice. La grâce royale semble être
devenue la manière pour résoudre les problèmes insolvables de la
surpopulation carcérale au Maroc. S'agit-il de vider une partie les
prisons pour faire de la place pour la masse de nouveaux arrivants ?
Nous n'avons pas de mots
pour exprimer notre déception d'un système qui nous vise
personnellement ainsi que nos enfants.
Un système qui nous
pousse en tant que familles dans un désarroi total, et un précipice
de non retour. Nous sommes en tant que familles réduits à une
clochardisation systématique en l’absence de nos proches. Après
plus sept ans de détention il n'y a aucune volonté réelle de la
part des autorités pour mettre terme a une injustice reconnue par
toutes les instances pour les droits de l'homme tant nationales
qu'internationales.
Nous avons finalement
compris que nous n'avons plus aucun recours. Qu'il nous faudra passer
à d'autres actions (comme une grève générale de la faim, a durée
illimitée) qui nous semblent être les seuls moyens pour nous
sortir, ainsi que nos enfants, de cet acharnement qui vise a nous
exterminer.
Rachida Belliraj et Luk
Vervaet
contact : Comité des
familles des détenus européens au Maroc
http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/
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