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Surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés
Par Aniss Z., El Watan, 26/4/2014
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© D. R.
Mme Kerry Kennedy, présidente de l’ONG américaine...
Durant la période allant de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité, le 25 avril 2013, et le 18 mars 2014, la répression par le Maroc des manifestations pacifiques a touché 912 personnes dans les territoires sahraouis occupés.
La présidente de l’ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et
les droits de l’homme (RFKennedy Center), Mme Kerry Kennedy, a exhorté
une nouvelle fois le Conseil de sécurité de l’ONU à recommander, dans sa
prochaine résolution sur le Sahara occidental, l’introduction du
mécanisme de surveillance des droits de l’homme au sein de la Minurso.
Dans une nouvelle lettre adressée jeudi à l’ensemble des membres du Conseil de sécurité, Mme Kennedy a affirmé que les rapports périodiques sur le Sahara occidental établis par l’ONG qu’elle préside indiquent que le Maroc «continue, jusqu’à ce jour, à violer systématiquement les droits fondamentaux du peuple sahraoui, alors que seul un mécanisme de surveillance permanent et indépendant pourrait garantir la responsabilisation pour ces violations».
Cette lettre de Mme Kennedy a été adressée au Conseil de sécurité qui se réunira le 29 avril en cours pour voter un projet de résolution sur le Sahara occidental dont le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum (Minurso) devra être prorogé jusqu’au 30 avril 2015. Regrettant que ce projet de résolution ne prévoit pas de mécanisme de surveillance des droits de l’homme du peuple sahraoui, Mme Kennedy a, alors, demandé à cet organe de décision de l’ONU de modifier ce projet de document en y incluant un tel mécanisme, rappelant que la Minurso est la seule mission onusienne de maintien de la paix qui demeure privée de la prérogative de surveillance des droits de l’homme.
Déficit de soutien du Conseil de sécurité
En effet, a-t-elle expliqué dans sa lettre, la mise en place du mécanisme de surveillance des droits de l’homme «est la meilleure façon de s’assurer que les droits du peuple sahraoui soient protégés tandis que les deux parties au conflit continueront de chercher une solution politique» à la question sahraouie. Par ailleurs, Mme Kennedy a avancé que s’il n’y a pas suffisamment de soutien par certains membres du Conseil de sécurité à un mandat de surveillance des droits de l’homme au sein de la Minurso, il est impératif toutefois que la résolution contienne des termes qui reflètent l’inquiétude croissante de la communauté internationale concernant les violations de ces droits au Sahara occidental, et qu’elle prévoie, en outre, un mécanisme de suivi et d’établissement de rapports sur les droits de l’homme d’une manière continue.
Pas loin que ce jeudi, le Conseil des ministres sahraoui a une nouvelle fois condamné la recrudescence de la répression à l’encontre des civils à Al Ayoun, Smara, Dakhla, Boujdour et autres villes. Il a, en outre, condamné, lors d’une réunion présidée par le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, la campagne d’«expulsion systématique» menée par les autorités marocaines contre de nombreux observateurs internationaux indépendants en leur interdisant l’accès aux territoires occupés, a rapporté l’agence de presse sahraouie SPS.
Saluant la «persévérance des femmes à organiser la conférence internationale de solidarité dans la capitale d’El Ayoun occupée en dépit du blocus», le Conseil des ministres a mis en garde contre les «politiques d’escalade dangereuses» adoptées par «l’occupant marocain et cautionnées par le souverain marocain qui s’est rendu à la ville occupée de Dakhla au moment où le Conseil de sécurité examinait le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental». Rappelant la situation «dramatique» des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines, le Conseil des ministres a évoqué la campagne nationale et internationale pour leur libération.
Le droit international bafoué
Malgré la résolution adoptée par le Conseil de sécurité en avril 2013 qui a appelé à l’amélioration de la situation des droits de l’homme des Sahraouis et à la mise en place des «mesures indépendantes et crédibles» garantissant le plein respect de ces droits, le Maroc a, rappelle-t-on, continué de violer massivement les droits de l’homme. Rien que durant la période allant entre l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité, le 25 avril 2013, jusqu’au 18 mars 2014, la répression des manifestations pacifiques a touché 912 personnes (458 femmes, 399 hommes, 28 enfants et 27 handicapés). Cette période a recensé également 52 enlèvements dont des femmes et des enfants, qui ont été tabassés et/ou torturés avant d’être relâchés, tandis que des attaques et agressions ont été commises contre les défenseurs sahraouis des droits de l’homme et des blogueurs sahraouis alors que 197 maisons ont été saccagées. Quant aux poursuites judiciaires, elles ont concerné 108 prisonniers politiques sahraouis durant cette même période.
A ce propos, des responsables d’ONG sahraouies préviennent que l’aggravation de la précarité des conditions de vie et la situation alarmante des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental «vont nourrir l’émergence, chez les civils sahraouis, d’un sentiment non seulement de perte de confiance mais aussi de désespoir pouvant être, à l’avenir, un catalyseur d’une riposte violente de leur part pouvant déstabiliser la paix dans le nord-ouest africain».
Il est à rappeler que dans son rapport adressé au Conseil de sécurité il y a une quinzaine de jours, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a tenu lui aussi à relever la nécessité d’une «surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l’homme» du peuple sahraoui. C’est bien la première fois qu’un responsable de l’ONU s’implique autant dans le dossier sahraoui. M. Ban a également affirmé que le dossier du Sahara occidental est un problème de décolonisation en figurant dans la liste des territoires non autonomes depuis 1963 et que les efforts entrepris par l’ONU grâce à son envoyé personnel pour le Sahara occidental, à son représentant spécial et à la Minurso resteront «extrêmement utiles jusqu’à l’instauration du statut définitif» des territoires sahraouis occupés par le Maroc.
Les membres du Conseil de sécurité, à leur tête la France et les Etats-Unis, s’opposeront-ils encore cette fois à une avancée du dossier allant dans les sens du respect du droit international ?
Dans tous les cas, la composante du Conseil de sécurité porte l’entière responsabilité des malheurs et des souffrances du peuple sahraoui.
Dans une nouvelle lettre adressée jeudi à l’ensemble des membres du Conseil de sécurité, Mme Kennedy a affirmé que les rapports périodiques sur le Sahara occidental établis par l’ONG qu’elle préside indiquent que le Maroc «continue, jusqu’à ce jour, à violer systématiquement les droits fondamentaux du peuple sahraoui, alors que seul un mécanisme de surveillance permanent et indépendant pourrait garantir la responsabilisation pour ces violations».
Cette lettre de Mme Kennedy a été adressée au Conseil de sécurité qui se réunira le 29 avril en cours pour voter un projet de résolution sur le Sahara occidental dont le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum (Minurso) devra être prorogé jusqu’au 30 avril 2015. Regrettant que ce projet de résolution ne prévoit pas de mécanisme de surveillance des droits de l’homme du peuple sahraoui, Mme Kennedy a, alors, demandé à cet organe de décision de l’ONU de modifier ce projet de document en y incluant un tel mécanisme, rappelant que la Minurso est la seule mission onusienne de maintien de la paix qui demeure privée de la prérogative de surveillance des droits de l’homme.
Déficit de soutien du Conseil de sécurité
En effet, a-t-elle expliqué dans sa lettre, la mise en place du mécanisme de surveillance des droits de l’homme «est la meilleure façon de s’assurer que les droits du peuple sahraoui soient protégés tandis que les deux parties au conflit continueront de chercher une solution politique» à la question sahraouie. Par ailleurs, Mme Kennedy a avancé que s’il n’y a pas suffisamment de soutien par certains membres du Conseil de sécurité à un mandat de surveillance des droits de l’homme au sein de la Minurso, il est impératif toutefois que la résolution contienne des termes qui reflètent l’inquiétude croissante de la communauté internationale concernant les violations de ces droits au Sahara occidental, et qu’elle prévoie, en outre, un mécanisme de suivi et d’établissement de rapports sur les droits de l’homme d’une manière continue.
Pas loin que ce jeudi, le Conseil des ministres sahraoui a une nouvelle fois condamné la recrudescence de la répression à l’encontre des civils à Al Ayoun, Smara, Dakhla, Boujdour et autres villes. Il a, en outre, condamné, lors d’une réunion présidée par le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, la campagne d’«expulsion systématique» menée par les autorités marocaines contre de nombreux observateurs internationaux indépendants en leur interdisant l’accès aux territoires occupés, a rapporté l’agence de presse sahraouie SPS.
Saluant la «persévérance des femmes à organiser la conférence internationale de solidarité dans la capitale d’El Ayoun occupée en dépit du blocus», le Conseil des ministres a mis en garde contre les «politiques d’escalade dangereuses» adoptées par «l’occupant marocain et cautionnées par le souverain marocain qui s’est rendu à la ville occupée de Dakhla au moment où le Conseil de sécurité examinait le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental». Rappelant la situation «dramatique» des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines, le Conseil des ministres a évoqué la campagne nationale et internationale pour leur libération.
Le droit international bafoué
Malgré la résolution adoptée par le Conseil de sécurité en avril 2013 qui a appelé à l’amélioration de la situation des droits de l’homme des Sahraouis et à la mise en place des «mesures indépendantes et crédibles» garantissant le plein respect de ces droits, le Maroc a, rappelle-t-on, continué de violer massivement les droits de l’homme. Rien que durant la période allant entre l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité, le 25 avril 2013, jusqu’au 18 mars 2014, la répression des manifestations pacifiques a touché 912 personnes (458 femmes, 399 hommes, 28 enfants et 27 handicapés). Cette période a recensé également 52 enlèvements dont des femmes et des enfants, qui ont été tabassés et/ou torturés avant d’être relâchés, tandis que des attaques et agressions ont été commises contre les défenseurs sahraouis des droits de l’homme et des blogueurs sahraouis alors que 197 maisons ont été saccagées. Quant aux poursuites judiciaires, elles ont concerné 108 prisonniers politiques sahraouis durant cette même période.
A ce propos, des responsables d’ONG sahraouies préviennent que l’aggravation de la précarité des conditions de vie et la situation alarmante des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental «vont nourrir l’émergence, chez les civils sahraouis, d’un sentiment non seulement de perte de confiance mais aussi de désespoir pouvant être, à l’avenir, un catalyseur d’une riposte violente de leur part pouvant déstabiliser la paix dans le nord-ouest africain».
Il est à rappeler que dans son rapport adressé au Conseil de sécurité il y a une quinzaine de jours, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a tenu lui aussi à relever la nécessité d’une «surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l’homme» du peuple sahraoui. C’est bien la première fois qu’un responsable de l’ONU s’implique autant dans le dossier sahraoui. M. Ban a également affirmé que le dossier du Sahara occidental est un problème de décolonisation en figurant dans la liste des territoires non autonomes depuis 1963 et que les efforts entrepris par l’ONU grâce à son envoyé personnel pour le Sahara occidental, à son représentant spécial et à la Minurso resteront «extrêmement utiles jusqu’à l’instauration du statut définitif» des territoires sahraouis occupés par le Maroc.
Les membres du Conseil de sécurité, à leur tête la France et les Etats-Unis, s’opposeront-ils encore cette fois à une avancée du dossier allant dans les sens du respect du droit international ?
Dans tous les cas, la composante du Conseil de sécurité porte l’entière responsabilité des malheurs et des souffrances du peuple sahraoui.
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