Le 1er mai 1995, sous le pont du Carrousel
à Paris, Brahim Bouarram est jeté à la Seine. Il est mort, noyé, parce
qu’il était un Arabe.
Les tueurs venaient du défilé du Front National, repus de discours et
de mots d’ordre de la haine bestiale. Violence et haine dans le
langage et dans les actes, deux constantes dans la structure même du
Front National.
Leur banalisation électorale est une voie royale à la préférence
nationale, source de toutes les formes de provocations communautaristes.
Le nouveau maire de Béziers a déjà ouvert le feu dans ce sens par
l’amalgame laïcité/islamophobie. Opposer des écoliers entre eux, des
parents, des populations des mêmes quartiers entre elles, c’est à cela
que se résume la politique de la haine, en France et en Europe.
La droite du « pain au chocolat », c’est du pain béni pour cette
politique dont elle se nourrit à son tour pour une large part. Une des
preuves caricaturales de ce choix, s’il en faut, est le choix délibéré
de l’ancien Président de la République à prendre parmi ses proches
conseillers un poids lourd de l’extrême qui s’assume en tant que tel.
C’est pourquoi nous militons tous les jours et nous le redisons
chaque année à la mémoire de Brahim Bouarram et de celles de toutes
les victimes du racisme. Nous sommes en droit d’attendre du gouvernement
actuel un projet de société conforme au moins à ses propres
valeurs, à ses principes fondamentaux, aux convictions de justice de
ses militant(e)s. Sans une politique qui prenne le contre-pied de
celle menée jusqu’à maintenant, en matière d’immigration notamment, il
n’y aura pas d’avancées significatives pour la République globalement.
A ce titre, le droit à l’égalité et l’égalité des droits,
reste pour nous, le levier le plus pertinent pour combattre le racisme
sous toutes ses formes. Le droit de vote des étrangers est aussi un
moyen d’élargissement de la démocratie en général, son abandon sonne à
nos yeux comme une faute historique de la majorité politique
actuelle et du Président de la République en particulier.
C’est pourquoi il n’y a pas de dynamique forte contre les
discriminations dues à la nationalité, à la religion ou du quartier de
résidence comme c’est le cas trop souvent.
Nous restons persuadés qu’une démocratie qui n’avance pas recule,
elle laisse ainsi le vide à ses ennemis ou à ses détracteurs directs ou
dissimulés.
Faisons de ce 1er mai 2014, un jour d’éveil contre l’oubli de Brahim
Bouarram et de toutes les victimes du racisme. Un jour de résistances
solidaires contre les pratiques et les politiques de la violence et de
la haine du Front national. Un jour de combat pour le droit à l’égalité
et l’égalité pour tous.
Rassemblement le 1er mai 2014,
de 11 à 12 heures,
Pont du Carrousel
à Paris.
Premiers signataires :
ATMF, MRAP, LDH, AMF, ATF, AIDA, GISTI, DIEAL, ACORT, Collectif national contre le racisme et pour la justice, Coordination contre le racisme et l’islamophobie, ASDHOM, MCTF, AFAPREDESA, FTCR, CRLDHT, REMCC, FETAF, ACDR, UJEP, ATTAC, Sortir du colonialisme, ACDA, Sortir du colonialisme, Droits devant, Association Femmes Plurielles, Voie Démocratique, Gauche Unitaire
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