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samedi 26 avril 2014

Repère : La feuille de route de Ban Ki-moon


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Mohammed Larbi, El Watan, 21/4/2014
Un nouveau vote du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental doit intervenir cette semaine, et il devrait rompre, ce qui constitue jusque-là une règle non écrite, et qui consiste à maintenir le statu quo. En d’autres termes bloquer le plan de paix de l’ONU et contrarier la volonté de la communauté internationale soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. 
C’est bien cet ensemble de considérations qui sont aujourd’hui en jeu, surtout qu’elles ont été réaffirmées avec force il y a dix jours par le secrétaire général de l’ONU qui a adressé, aux quinze membres du Conseil de sécurité, un rapport qui tranche dans ses recommandations avec tous les précédents, et il n’en manque pas, la situation étant examinée jusqu’à deux fois par an.

Ban Ki-moon a en effet réitéré l’idée d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) à l’observation des droits de l’homme. Une mission fondamentale en plus de celle qui consiste plus généralement à protéger le peuple sahraoui menacé dans ses droits les plus élémentaires, comme celui à l’existence niée par l’occupant marocain depuis son invasion de ce territoire en 1975, et que l’ONU considère comme étant sous occupation coloniale, et  lui reconnaissant, de ce fait, le droit à l’autodétermination. Il y a lieu de réparer une erreur, puisque, comme le rappellent aussi bien les organisations de défense des droits de l’homme que les mandats fixés à d’autres forces onusiennes, les droits de l’homme y ont figuré en bonne place.

En tout état de cause, l’Union africaine (UA) et de nombreuses ONG ont salué la démarche de Ban Ki-moon, attendant bien entendu la suite, l’enjeu étant important s’agissant du droit d’un peuple à la libre expression. Ban Ki-moon a ainsi voulu briser un certain statu quo qui a fait que le plan de paix de l’ONU n’a permis que le silence des armes, avec un cessez-le-feu en vigueur depuis septembre 1991. Puis, plus rien, si ce ne sont des tentatives vite déjouées, il est vrai, de vouloir priver un peuple de ses droits, comme cette histoire de troisième voie, ou depuis peu d’autonomie, mais sans tenir compte de la volonté du peuple sahraoui.
Comme il est d’usage depuis 1991, les différents rapports donnent lieu à l’élaboration de projet de résolution, mais aussi à des tractations, avant l’adoption par consensus du texte final. 
Qu’en est-il cette fois, surtout lorsque l’on sait que traditionnellement, le Conseil de sécurité entérine les recommandations du secrétaire général de l’ONU ? C’est le black-out, sinon de simples rumeurs quant à des tractations, ce qui n’est pas un fait nouveau en soi tout comme l’élaboration d’un ou plusieurs projets de résolution. A trois jours du vote, pas le moindre signe, d’autant plus que le secrétaire général de l’ONU vient d’établir une véritable feuille de route, avec en quelque sorte une reconduction de la situation actuelle, exception faite pour son volet des droits de l’homme, jusqu’au mois d’avril 2015, date à laquelle, c’est en quelque sorte la mise à plat, ou plus précisément la suite d’un débat qui doit, quant à lui, s’ouvrir au mois d’octobre prochain.
Soit six mois pour mettre fin au statu quo, ce qui devrait contrarier bien des approches qui s’en étaient accommodées jusque-là, et même fortement. Au mépris bien entendu de positions et de principes défendus constate-t-on, au cas par cas. C’est ce cercle d’intérêts que des ONG ainsi que des parlementaires entendent briser en interpellant d’abord les gouvernements de leurs pays respectifs, et les institutions internationales. De gros intérêts seraient ainsi menacés. Certains pays européens notamment ont su se montrer conséquents, refusant de cautionner une occupation, sous quelque forme que ce soit. D’autres ont, par contre, affiché des limites à leur propre discours.

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