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samedi 26 avril 2014

Le phénomène "Tcharmil" : psychose ou vrai danger ? La jeunesse réagit : l'Anti-Tcharmil !

  • Par : Yassine Majdi, 4/4/2014
Le phénomène
Crédit photo: DR
Le mot tcharmil a fait la une des titres de presse nationaux durant ces deux dernières semaines. Derrière ce mot se cache un phénoméne inquiétant mélant insécurité et culte du bling-bling

Tout le monde en a parlé et tout le monde s'est passionné pour les adeptes du tcharmil, ces jeunes qui diffusent des images à caractère violent à travers Facebook. Retour sur un phénomène qui a marqué l’actualité marocaine du mois de mars.

Credit photo: DR
Le mcharmel, un style


Le mot tcharmil se rapproche de tcharmila, une marinade où sont mélangées viandes rouges et légumes généralement effectuée par un boucher. Une profession à laquelle les mcharmlines (adeptes du tcharmil) ont emprunté le principal  accessoire : le couteau aiguisé. Ce dernier fait partie intégrante de leur look et inspire la terreur chez leurs supposées victimes.
Autre signe distinctif du mcharmel (singulier de mcharmline), l’envie d’exhiber, sur les réseaux sociaux, le butin arraché  à ses victimes: montres, bracelets, baskets ou colliers. Dans les clichés pris par les mcharmlines, on retrouve parfois une référence (voulue ou inconsciente) à Tony Montana, héros de Scarface, lorsque ces jeunes posent avec du cannabis et étalent leur richesse en exhibant des billets bleus.  

Un mouvement associé à la montée de la criminalité casablancaise
Certains groupes ou pages Facebook dédiés au tcharmil sont actifs depuis l’an dernier mais le « mouvement » n’a été médiatisé qu’en mars dernier. Celui-ci  a profité d’opérations coup de poing menées par des criminels à Casablanca, comme le braquage d’un salon de coiffure à Maarif ou l’agression d’un joueur du Wydad. Résultat le sentiment d'insécurité s'accrut à vitesse grand V.
Une psychose confirmée par les chiffres récemment communiqués par la DGSN concernant la criminalité sur le territoire marocain durant le premier trimestre de l’année contribuent, eux aussi, à la popularité du mouvement. Ceux-ci révèlent que plus de 100 000 personnes ont été arrêtées ou soumises à la procédure de garde à vue. Parmi elles, 313 l’ont été pour violences, 124 pour vol sous la menace et 114 pour détention illégale d’armes blanches. 

Le tcharmil comme technique de drague
La DGSN a réagi au phénomène en arrêtant six individus liés au mouvement. Une annonce qui coïncide avec le séjour du roi dans la capitale économique. Selon Abdellah Said, directeur du service de la police judiciaire de Casablanca, qui s’exprimait au micro de 2M,  les personnes interpellées « utilisaient Photoshop et ne faisaient pas partie des bandes criminelles organisées ». Le responsable sécuritaire a également indiqué  que « le but de cette campagne (ndlr : tcharmil) était de nuire à l’ordre publique ». Mais l’un des interpellés a assuré que son but « était d’impressionner les filles » et ajoute « qu’un administrateur d’une page Facebook a volé les photos qu’il avait publié et les a dévoilée à l’opinion publique. ».
Crédit photo: DR

L’opinion publique s'organise sur les réseaux sociaux
Pour certains média, le tcharmil est un phénomène destiné à servir l’agenda de personnes souhaitant «  perturber le développement de la ville de Casablanca ». Le mouvement aurait commencé à se faire connaitre après «  une réunion entre le directeur général de la sécurité nationale avec tous les responsables sécuritaires de la ville ». Néanmoins, le tcharmil s’étend au-delà de la ville blanche avec des interpellations liées au mouvement qui ont eu lieu, le jeudi 3 avril, à Tiznit.
Côté citoyens, la page Facebook Marche Contre L’Insécurité Ambiante a Casa a été créée et rassemble plus de 19 000 personnes. Aucune date n’a encore été décidée pour la marche. Dans une interview accordée à Medias24, la créatrice de la page a indiqué que « le déclencheur  (ndlr : de la création de la page) a été le meurtre d’une femme de 70 ans » dans la ville blanche. Elle dénonce également la normalisation des faits divers. 
Du côté des politiques la réaction est plus timide. La députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Khadija Rouissi, aurait interpellé le ministre de l’intérieur, Mohamed Hassad, en lui demandant « d’intervenir  en urgence afin de protéger les citoyens ». Le ministre ne s’est toujours pas exprimé concernant le phénomène.
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La criminalité est devenue un fléau quasi généralisé. 

1-Causes? 

La misère, le chômage, la marginalisation, l'exclusion, le licenciement abusif, "un enseignement" sans lendemain...

2 -Solutions?
- la réponse makhzenienne: la répression aveugle. Face à la misère généralisée du peuple, une misère politique makhzenienne, une politique dégradante (voir la photo d'en bas)
- La réponse marxiste: remédier aux vrais problèmes par un changement radical. Pour mieux comprendre, il suffit d'aller à la rencontre de la camarade Khadija Ryadi le 26 avril 2014 à Agadir

  • A Sidi Bettach, pas loin de Benslimane, un jeune a été arrêté pour sa "coupe de cheveux", il fut emmené au centre de la gendarmerie dans des conditions dégradantes. 
    Photo de Ali Fkir.Il fut tondu. Il a rendu l'âme. La gendarmerie avance le "suicide". Suicide ou non, c'est un crime impardonnable. Le patron de la gendarmerie du coin serait le fils d'un général. Pour plus de détails: http://www.almassae.press.ma/.../%D8%A7%D9%84%D8%AF%D8%A7...
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     Par Dire Li Bghiti via ‎أورلاند خو نينجا‎

    Arrêté lors de la rafle ''anti-tchermile'', un mineur raconte comment un policier a versé délibérément de l'eau de Javel sur son survêtement avant de lui raser le crâne avec une tondeuse.
    ''J'en ai pleuré !'' a-t-il dit.

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    • Blogs 360

    • "Anti-tcharmil": La jeunesse s'arme de livres

      Par Bouthaina Azami le 22/04/2014 
      Livre
      © Copyright : DR
       
      La jeunesse se soulève contre le "Tcharmil" et le tort que lui a causé ce mouvement et les amalgames qui en ont résulté.
      "Antitcharmil ou l’incitation à la lecture, une opportunité de sensibilisation pour montrer que le Maroc n’incorpore pas uniquement la catégorie de jeunes en détresse émotionnelle, ceux qui véhiculent la terreur entre les internautes à des fins personnelles". 
       C'est ainsi que le mouvement "#antitcharmil ou l'incitation à la lecture" présente ses motivations, celles qui lui ont donné naissance sous l'impulsion, notamment, de Wahid Rouhli. Inciter à la connaissance, au partage du savoir, au dialogue par le livre à échanger, discuter, faire connaître à l'autre: une belle initiative.

      Sur la page Facebook du groupe, les internautes publient des photos d'eux en compagnie de leurs livres préférés ou de celui qu'ils sont en train de découvrir. Car, disent encore les initiateurs du mouvement antitcharmil, il s'agit " d’inviter tous les jeunes à balayer leurs bibliothèques et ressortir toutes leurs lectures pour se prendre en photo avec et mettre en avant la vraie richesse culturelle et intellectuelle". Et les internautes ont répondu. En panne d'idée de lecture? Consultez les dizaines de photos qui circulent sur cette page: nul doute que vous réussirez à trouver votre bonheur.

      Inciter les jeunes à aller vers la culture mais, aussi, donner une autre image de la jeunesse insultée, cataloguée, victime de préjugés depuis la scandaleuse découverte du mouvement "Tcharmil" qui fête la délinquance, la drogue, l'alcool, le trafic, le vol. Le crime y est "tendance". Mais les jeunes ont réagi, et de diverses manières. Il y a ce mouvement antitcharmil qui met en scène une belle jeunesse qui ne manque pas de rassurer chacun. Une jeunesse assoiffée de culture et qui trouve son bonheur dans la lecture, l'élévation et le débat intellectuels. Il y a, aussi, cette lettre ouverte du Collectif des jeunes engagés qui dénonce les amalgames et la discrimination dont ils ont le sentiment de faire aujourd'hui l'objet: "Du débat légitime sur l’insécurité nous sommes passés à une forme de discrimination, de "mise au ban" d’une partie de la jeunesse puis à la caricature, où l’amalgame a été fait entre "looks" et banditisme"…

      Les réseaux sociaux, les médias, les faiseurs d’opinion ont une responsabilité

      "Les réseaux sociaux, les médias, les faiseurs d’opinion ont une responsabilité, celle de ne pas tomber dans l’intox et la rumeur, et de parler avec autant de verve de la jeunesse qui avance, qui se bat, qui a la rage de vaincre, les décideurs, les élus, les gouvernants ont une responsabilité : créer les conditions de l’insertion de la jeunesse , toute la jeunesse ; nous-mêmes -jeunes- avons une responsabilité, vis-à-vis de nos parents, de la société, de notre Pays…Nous en sommes conscients, nous ne nous dérobons pas , mieux nous y sommes prêts ! Pour cela nous souhaitons dans un premier temps -par ce texte- dire que désigner la jeunesse comme responsable du malaise social est stigmatisant et injuste, dire que nous voulons vivre dans une société où il fait bon vivre ensemble, y vivre tous ensemble -et y participer- dire qu’il serait dangereux de dresser la société contre sa jeunesse, la jeunesse contre la société, une partie de la jeunesse contre une autre, enfin (re)dire, sans rien nier des difficultés, des manques, des inégalités que connait notre Pays, Nous Tous Jeunes du Maroc…Nous sommes Tous vos enfants!", peut-on ainsi lire dans cette lettre qui interpelle le citoyen, se veut à la fois pétition et appel à mobilisation pour défendre la jeunesse. Cette jeunesse qui prend aujourd'hui la parole et qu'il s'agit d'écouter et de mettre en avant.
      Le Collectif des jeunes engagés appelle d'ailleurs à l'insertion des jeunes du mouvement Tcharmil et lance une initiative pour rassembler, le 10 mai, les jeunes pour un "défilé de looks", avec le soutien de Droit de Cité et Marocains Pluriels et sous ce thème éloquent: "Koulna Chabab Maghrebi". Un défilé qui fêtera la jeunesse marocaine plurielle et fera l'objet d'un clip dont elle sera la vedette. Une jeunesse plurielle et unie.

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