par Sarah Duval,
76actu, 23/4/2014
Le tribunal
administratif a accepté la demande du Rectorat. Une famille de Roms
installée à Caucriauville devait être expulsée mardi 22 avril, à 17 h.
L'huissier n'est pas venu.Dans l’attente
La décision a été prise le mercredi 16 avril 2014 par le tribunal administratif de Rouen. À l’époque, deux familles vivaient sur les lieux, avec près de 15 enfants. C’est à la demande du Rectorat que la justice a prononcé l’ordonnance qui autorise l’expulsion. Une famille a préféré partir, tandis que celle de Stelliam Covaci a choisi de rester sur ce terrain. Si ce père de famille, arrivé en France, il y a sept ans, a fait ce choix, c’est qu’il n’est pas seul. Il est soutenu par le Collectif Hébergement, l’urgence, c’est maintenant. Pour Gilbert Delanoue, membre du collectif, la situation est inhumaine.La justice n’a pas tenu compte des lois rappelées par Maître Antoine Mary. On ne peut pas jeter une famille à la rue comme ça, sans lui proposer une autre solution, même provisoire. Le droit au logement est un droit sacré. Les enfants doivent être scolarisés et bénéficier de l’aide de la santé d’Etat. Sur les 11 enfants vivant ici, six ont moins de 13 ans et il y a un bébé de 5 mois. C’est pour leurs enfants qu’ils font ça, ils veulent leur offrir une vie correcte.
La peur de tout perdre
Depuis sept mois, la famille Covaci vit ici. Sans électricité, ni eau courante, elle s’est organisée au quotidien pour ne manquer de rien. Soutenus par les Restos du coeur, Hébergement, l’urgence, c’est maintenant, et d’autres collectifs, les Covaci ont réussi à obtenir de la nourriture, du bois ou encore de l’essence pour pouvoir passer l’hiver. Mirabella doit rentrer en 6ème à la rentrée prochaine. Consciente de la situation, elle craint les jours à venir.C’est triste de devoir partir, on ne sait pas où aller. Nous étions bien ici. En ce moment, je suis à l’école Robespierre. J’espère ne pas devoir changer. Je dois me refaire des amis et me réhabituer à l’école. C’est dur de changer d’école, mais on s’habitue.
Apporter un soutien moral
La famille ne sait pas encore combien de temps elle pourra rester. Ne s’étant pas présenté, l’huissier peut revenir à tout moment. Le collectif reste présent : pour Pierre Sayet, membre du collectif, le soutien moral est primordial.On essaye de leur donner un coup de main. Nous sommes là pour faciliter les échanges entre la famille et l’école. Nous nous occupons également de tout ce qui concerne la santé, la vaccination. L’hiver n’a pas été trop froid, mais ce ne sera peut-être pas le cas l’année prochaine. On veut être présents pour leur apporter du réconfort. Ils ont peur de tout perdre.La famille Covaci n’est pas la seule à être concernée. Au Havre, on estime qu’une quarantaine de personnes par jour dorment dehors.
Place Robert Schuman, 76610 Le Havre, France
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