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Par Salma Raiss,9/12/2012
Par Salma Raiss,9/12/2012
Manifestation des militants pour les droits de l'Homme à Rabat./DR |
Le monde célèbre aujourd’hui, la Journée internationale des droits de l’Homme. Cette journée est l’occasion, chaque année, de commémorer l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948, mais surtout, de réaffirmer son actualité et sa pertinence, et plaider pour que chaque individu, où qu’il se trouve, puisse exercer pleinement tous ses droits fondamentaux.
Le 10 décembre 1948, l'Assemblée générale des Nations Unies adoptait la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Depuis 64 ans, cette Déclaration se veut une source d’espoir pour tous les hommes et femmes qui, à travers le monde, militent vaillamment, pour les droits de l’Homme, et aspirent à un avenir meilleur où ces droits correspondront enfin à une réalité palpable.
Or,
la réalité va à l’encontre de ces aspirations, et aujourd’hui, force
est de constater que la pauvreté, les conflits, le terrorisme, la
violence, les préjugés et une piètre conduite des affaires publiques,
constituent autant de violations persistantes des droits de l'Homme
partout dans le monde.
Grands témoins de cette triste réalité, les
bouleversements historiques survenus dans le monde arabe ces deux
dernières années, au cours desquelles des millions de personnes sont
descendues dans la rue pour réclamer le changement. Tout comme dans
d’autres parties du monde, les militants des droits de l’Homme se sont
exprimés à travers le mouvement mondial des indignés pour protester
contre les inégalités économiques, politiques et sociales.
Au Maroc, les ONG s’indignent
Campagnes
d’expulsion d'immigrés subsahariens, détention des membres du Mouvement
du 20 février, violences perpétrées à l’égard des manifestants,
situation misérable dans les prisons et conditions de détentions
inhumaines selon le dernier rapport du Conseil national des droits de
l'Homme, usage excessif de la torture selon le rapport final de Juan
Mendez, responsable de l’ONU, liberté de la presse, fonctionnement de la
justice… Tous ces faits, et bien d’autres, font état d’une régression
au niveau des droits humains au Maroc.
Face à cette situation, les
associations militant pour les droits de l’Homme et à leur tête
l’Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), s’indignent et
appellent le gouvernement à faire montre de “volonté politique véridique
quant à l'application de ses engagements en matière de droits humains”.
Pour
déplorer toutes ces pratiques qui portent atteinte aux droits de
l’Homme, un collectif d’ONG, réunissant 18 associations, a décidé de
célébrer, à sa manière cette journée, par le lancement d’une campagne
réclamant la libération des détenus politiques du Mouvement du 20
février (M20F). Ainsi que l’organisation d'un sit-in à Rabat.
L’objectif
nodal est de faire “pression sur l’Etat” pour qu’il libère tous les
prisonniers dits politiques, à travers une mobilisation nationale et
internationale.
Dans un rapport, la Coalition marocaine des
associations des droits de l’Homme a énuméré 70 personnes arrêtées,
appartenant au M20F, que les tribunaux du Royaume ont condamnées à des
peines d’emprisonnement oscillant entre quelques mois et 12 ans.Des avancées indéniables
Nonobstant
les manquements et lacunes, certaines avancées en matière de
consolidation et de protection des droits civils, sociaux et politiques,
restent incontestables.
Nul ne saurait nier les efforts déployés
par le Maroc depuis les années 90, dont l'adoption d'un nouveau Code de
la famille et la mise en place de l'Instance Equité et Réconciliation
(IER), vouée à la réparation des préjudices moraux et corporels causés
aux victimes des années de plomb.
De même et dans le cadre de son
interaction avec les efforts consentis sur l'échiquier international, le
Royaume, en ratifiant nombre de conventions internationales et en
faisant sienne leur concrétisation, s'est indubitablement démarqué et
emprunté de bons rails.
En 2011, le Maroc a également réitéré son
engagement à combler les carences en adoptant par voie référendaire une
nouvelle Constitution, hautement saluée en interne et en externe, du
fait qu'elle a placé la jouissance du citoyen de ses droits économiques,
sociaux et culturels comme principal objectif.
Lutte de la population d'Imider
A
l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme, le
groupe “Argent” organise un sit-in au niveau du centre d’Imider et sur
le Mont Albane dans la région de Tinghir. Ce sit-in sera accompagné
d’une grève de la faim de 24 heures pour déplorer la situation
désastreuse de la population et dénoncer la persistance des violations
des droits humains que connait la région.
Cette manifestation rentre
dans le cadre des formes pacifiques de protestation, observées depuis
août 2011, par les habitants de la région, et qui viennent compléter le
mouvement de lutte des générations passées, pour une stabilité et des
conditions de vie décentes.
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