Aufait :
Le Premier ministre Abedlilah Benkirane a estimé que les jeunes du "mouvement du 20 février", dont certains sont en prison selon des associations locales, n'étaient pas "des personnes sacrées", jeudi à Rabat.
Interrogé lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre français sur le fait que la police a procédé à des arrestations au sein de ce mouvement, M. Benkirane a déclaré: "le 20 février, est-ce que vous vous rappelez combien de jeunes sont descendus ? Avons nous arrêté tout ce monde ? Non. Mais les jeunes du 20 février ne vont pas devenir des personnes sacrées !"
"Elles sont descendues dans la rue pour des réformes. La majorité de ces réformes ont été réalisées. La preuve, le 20 février ne sort plus. Bon il y a encore quelque uns qui veulent le ressusciter, on verra. Mais pour l'instant ils ne sortent plus. Si ils ne sortent plus, c'est qu'ils sont convaincus que ce pour quoi ils ont milité quelque part a été exaucé", a-t-il poursuivi.
"Bien sûr, en politique, vous n'avez jamais tout ce que vous voulez. Maintenant c'est vrai il y a des gens qui sont arrêtés de temps en temps, on en entend parler", a reconnu le chef du gouvernement.
"C'est pas le chef du gouvernement qui donne l'ordre d'arrêter, mais j'assume la responsabilité, je suis là pour ça. Et nous avons un ministre de la Justice pour libérer s'il n'y a pas lieu d'arrêter ou pour poursuivre les gens qui, quelque part ont commis un délit, quelque délit que ce soit", a-t-il dit.
"Je ne vais pas vous dire que notre système est parfait. Ne procède de la réelle justice que Dieu. Mais sur cette terre où nous sommes, les choses se passent beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux qu'il y a longtemps", selon lui.
"Combien de personnes ont été été arrêtées dans toute cette histoire depuis que le 20 février existe ? Regardez ce qui s'est passé dans d'autres pays, et sachez comparer le comparable! Ici nous sommes au Maroc. Au Maroc, les choses se sont très bien passées comparativement à ailleurs et continuent de bien se passer", a estimé M. Benkirane.
Selon lui, "les Européens doivent prendre les choses comme ça (...) Nous ne sommes pas une copie de la France, c'est vrai nous sommes de très bons amis, on se donne la main, mais nous sommes le Maroc".
Selon des associations marocaines des droits de l'Homme, plus de 70 militants du 20-F sont actuellement en prison.
Peu avant, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault avait salué le fait que le Maroc avait "engagé des réformes démocratiques" et qu'il soit "un pôle de stabilité" dans le Maghreb.
AFP
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