Association Marocaine des Droits Humains – Bureau
Central –
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L’Association Marocaine
des Droits Humains
– sous le mot d’ordre :
« Ensemble pour la libération des détenus
du Mouvement du 20 février et de tous les détenus politiques »
1.
L’Association
Marocaine des droits humains célèbre la Journée mondiale des droits de l’Homme
qui coïncide cette année avec le 64e anniversaire de la Déclaration des droits
de l’Homme ; cet anniversaire a lieu deux années après le déclenchement des premières révolutions et
des soulèvements contre la prévarication, le despotisme et la dictature au
Maghreb et dans les pays du monde arabe en général et dont la première
étincelle a été amorcée par l’immolation par le feu du martyr Bouazizi en
Tunisie le 17 décembre 2010.
2.
Le
monde célèbre cet anniversaire de l’humanité alors que plusieurs régions de
par le monde vivent au rythme de luttes, de protestations et de soulèvements
contre la détérioration croissante des droits humains et contre les grandes
régressions qui menacent les acquis de l’humanité du fait des politiques
suivies par les États sous l’effet de la crise économiques mondiale et les
violations des droits économiques, sociaux et culturels des citoyennes et des
citoyens qui en découlent. Les peuples de la région arabe et maghrébine
continuent leur lutte pour contrecarrer les tentatives des nouveaux
responsables d’instaurer, après les soulèvements, des systèmes aussi
despotiques que ceux contre lesquels ils se sont soulevés. Dans d’autres
régions, les événements se sont transformés en guerre civile dont les victimes
sont les innocent(e)s citoyen(ne)s. Le Mouvement mondial suit aussi de près les
menaces exercées par l’impérialisme et les forces hostiles aux droits humains
en général à l’encontre du droit à l’autodétermination des peuples concernés et
les régressions que connaissent leurs droits acquis par maints sacrifices ce
qui constitue une source de grande inquiétude et de préoccupation pour tous les
défenseurs des droits humains ce qui exige la prudence, la méfiance et
l’intensification de la lutte du Mouvement démocratique et des droits humains
contre toutes les formes d’impérialismes qui violent les droits des peuples à
l’autodétermination et au développement et contre les forces hostiles aux
droits humains.
3.
Quant
au niveau national, le Mouvement du 20 février a persévéré dans sa lutte
contre le despotisme et la prévarication pour la liberté, la dignité, l’égalité
et la justice sociale en dépit de la recrudescence de la répression contre ses
activistes et les attaques contre ses manifestations pacifiques et ses
revendications légales par la violence ; les arrestations, les accusations
infondées, les procès inéquitables et punitifs dans une atmosphère caractérisée
en général cette année par la continuité des violations graves des droits
humains, la torture systématique et la détention politique, la violation des
libertés individuelles et collectives en général et la régression quant à
plusieurs acquis dans ce domaine alors que l’État persévère dans ses
tergiversations pour ne pas mettre en œuvre les recommandations de l’IER et
viole de nombreux engagements qu’il a pris vis-à-vis de la communauté
internationale pour la mise en application des dispositions des conventions
ratifiées et de se conformer aux recommandations des comités onusiens
concernés. Cette année a, de même, connu dans de nombreuses régions des
protestations d’habitants pour leurs droits économiques et sociaux et contre la
marginalisation, l’exclusion et la dilapidation des ressources naturelles dans
leurs régions et revendiquent une politique de développement.
4.
L’Association
célèbre, cette année, la
Journée mondiale des droits humains sous le mot d’ordre «Ensemble
pour la libération des détenus du Mouvement du 20 février et de tous les
détenus politiques». Ce mot d’ordre reflète la forte adhésion de
l’Association à la campagne lancée par la Coalition Marocaine
des instances des droits de l’homme et le Conseil national d’appui au Mouvement
du 20 février du 10 au 17 décembre sous le même mot d’ordre, exprime sa
condamnation des campagnes répressives systématiques menées contre les
activistes du Mouvement du 20 février et dénonce l’incarcération de plusieurs
détenus politiques dans les prisons marocaines et la persistance de la
détention politique en dépit de la publication des recommandations de
l’Instance Équité et Réconciliation il y a plus de six ans.
5.
Les
violations continuelles des droits humains que les rapports de nombreuses parties ont dévoilée avec en
tête les rapports des instances et des coalitions des droits humains marocaines
ainsi que les organisations internationales, les rapports du Conseil national
des droits de l’homme sur la torture, les traitements cruels, inhumains ou
dégradants atténuent l’importance des acquis réalisés cette année par le
mouvement des droits humains à travers la décision du Maroc de ratifier la Convention
internationale pour la protection de toutes les personnes contre les
disparitions forcées et les 3 protocoles annexes des conventions et pactes déjà
ratifiés et dont les procédures dans tous les cas attendent les mesures
pratiques et leur publication dans le Bulletin officiel et l’harmonisation de
la législation locale et ses dispositions et leur mise en application.
6.
Cette
année s’est caractérisée par l’investiture du nouveau gouvernement après les
élections anticipées imposées par la dynamique populaire revendiquant une
constitution démocratique, la dissolution du Parlement et du Gouvernement. L’AMDH
a adressé au Gouvernement un mémorandum de revendications avant qu’il n’annonce
son programme et a demandé en vain une rencontre avec le chef du
Gouvernement. Après la présentation du programme du Gouvernement devant le
Parlement, l’AMDH a émis 30 marques concernant son non-respect des engagements
du Maroc en matière des droits humains.
L’AMDH a suivi et évalué, pendant une
année, les différents programmes et politiques du Gouvernement et a suivi et
soutenu de nombreux cas ayant subi des violations dans le cadre de ses responsabilités
résidant dans la sauvegarde et la promotion des droits humains. Elle a noté
cette année ce qui suit :
7.
Concernant les conventions : De nombreux engagements du Maroc concernant
la ratification des conventions internationales n’ont pas été appliqués ;
le Gouvernement a pris la décision par pour ratifier la Convention internationale pour la protection de toutes les
personnes contre les disparitions forcées, le protocole annexe de la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le
protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits
civils et politiques ; toutefois, cette décision attend toujours sa mise en
application et le Maroc n’a pas exécuté ses engagements concernant :
La ratification du Deuxième protocole facultatif
se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant
à abolir la peine de mort.
L’adhésion à la Convention de Rome sur la Cour Pénale
internationale
Il n’a tout de même pas ratifié de nombreuses
conventions de l’Organisation internationale de travail avec en tête la Convention n° 87 sur la
liberté syndicale, le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Le Maroc se doit encore de lever les réserves
sur de nombreuses conventions internationales dont Convention sur l’élimination
de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, Convention contre
la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et la Convention des droits
de l’enfant…
En outre, de nombreuses conventions n’ont
toujours pas été publiées dans le Bulletin officiel et la législation locale
n’a pas été harmonisée avec elles.
Le Gouvernement n’a toujours pas déposé auprès
des instances onusiennes quelques rapports périodiques qui acquièrent le
caractère obligatoire dès leur dépôt ou il a accusé du retard concernant les
délais déterminés conformément aux dispositions des conventions.
L’AMDH considère que l’engagement du Maroc à
respecter les droits humains tels qu’ils sont universellement reconnus exige sa
ratification de toutes les conventions internationales, la levée des réserves sur les conventions
ratifiées, la promulgation réelle dans la Constitution de la
primauté des conventions internationales sur la loi marocaine sans conditions, l’harmonisation
de la législation locale avec les conventions ratifiées, la mise en application
des recommandations des comités onusiens et le respect des droits humains dans
la réalité.
8.
Au niveau législatif : L’AMDH considère que de nombreuses lois ne sont pas en harmonie
avec en tête la
Constitution marocaine qui exige le respect de la démocratie
lors de la rédaction du projet qui doit être du ressort des représentant des
différentes forces vives du pays et la ratification doit se faire par un
référendum démocratique et intègre ; son contenu démocratique doit
insister particulièrement sur la souveraineté populaire et que le peuple est la
source de tous les pouvoirs ; elle doit reconnaitre explicitement les
valeurs et les normes des droits humains universels, et notamment l’égalité avec
en tête l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les droits, reconnaitre
le Gouvernement comme appareil disposant de toutes les prérogatives, le
Parlement comme institution disposant de toutes les prérogatives législatives
et de contrôle, la justice comme pouvoir, la séparation des trois pouvoirs
législatif, exécutif et judiciaire, reconnaitre toutes les libertés dont la
liberté de croyance, la langue amazighe en tant que langue officielle aux cotés
de la langue arabe sans retardement ni préférence. Réaffirmant sa revendication
d’une constitution démocratique comme portail pour l’édification de l’État de
droit, l’AMDH considère que l’amendement de la Constitution du 1er
juillet 2011 a
conservé l’essence despotique de la Constitution en dépit du fait qu’elle a souligné
des droits et des libertés et qu’elle a reconnu l’identité amazighe pour la
première fois. Elle a aussi enregistré le retard notable pour l’élaboration des
lois organiques citées dans la
Constitution et dont l’absence constitue autant d’entraves ce
qui fait que les textes du volet relatif aux droits et libertés sont des textes
théoriques inapplicables.
9.
L’AMDH a suivi cette année les textes législatifs émis et a enregistré le rôle joué
par le mouvement des droits humains en s’opposant à la rédaction du premier
projet de la loi sur les garanties fondamentales, accordées aux militaires et
qui considère que les militaires ne sont absolument pas pénalement responsables ;
ce projet a donc été révisé pour alléger cette immunité du fait de cette lutte.
Cette année s’est aussi caractérisé par la publication de la loi sur la
désignation des hauts fonctionnaires qui renforce les pouvoirs du roi à travers
l’importance stratégique et économique des institutions mentionnées par rapport
à celles destinées au chef du Gouvernement.
10.
Concernant le dossier des violations graves des droits humains
relatives à la répression politique, qui ont éminemment préoccupé, en 2004
et 2005, le mouvement des droits humains marocains, l'opinion publique dans
notre pays et l'Instance Équité et Réconciliation, qui a conclu ses travaux par
le rapport final présenté au roi le 30 novembre 2005, l’AMDH revendique
toujours la mise en œuvre de ses recommandations dans leur totalité et sans
atermoiements, tout en rappelant que les travaux de l’IER ont un caractère
positif, mais restent partiels et exprime son mécontentement en raison du fait
que sept années entières se sont écoulées après la présentation du rapport de
l'IER dissoute et après avoir chargé le Conseil consultatif des droits de
l'homme (avant sa dissolution, à son tour, pour être supplanté par le Conseil
national des Droits Humains) et les autorités exécutives pour mettre en œuvre
les résolutions et recommandations de l’IER mais en vain. Ceci s’est manifesté
dans le fait que le sort de toutes les personnes enlevées n’a pas été dévoilé,
l'identité des dépouilles n’a pas été déterminée pour les livrer aux familles
qui le souhaitent ; la vérité sur les violations est restée
incomplète ; la couverture financière allouée à la réparation des dommages
est faible et les critères adoptés ne sont pas transparents ; les
dispositions nécessaires à la préservation de la mémoire n’ont pas été
respectées ; l'État n’a pas présenté ses excuses officielles et publiques
aux victimes et à la société ; les détenus politiques restants n’ont pas
été libérés, leur nombre s’est plutôt accru par de nouvelles
détentions politiques ; le retardement de l’opérationnalisation des
recommandations relatives aux réformes constitutionnelles, juridiques et
institutionnelles à même d’éviter que les violations graves se répètent dans
l'avenir et notamment des recommandations qui n’exigent aucun effort financier,
technique ou procédural telles l'adhésion à la Cour Pénale
Internationale et l'abolition de la peine de mort qui ne requièrent que de la
volonté politique.
11.
Considérant
ce qui précède, l'AMDH revendique la mise en œuvre immédiate, sans
atermoiement supplémentaire, des résolutions et recommandations de l’IER et
estime valeureux le succès de la marche nationale symbolique organisée à Rabat
le 02 décembre 2012 par le Mouvement des droits humains revendiquant un pouvoir
judiciaire capable de mettre un terme à l’impunité.
L'AMDH réaffirme que le dossier des violations graves, en rapport avec la
répression politique, ne peut être résolu en l’absence d’une solution
démocratique et de principe basée sur la vérité complète ; sa résolution
exige de mettre un terme à l'impunité, l'équité dans tous ses aspects (la
réparation individuelle et collective, la préservation de la mémoire et la
présentation des excuses par l'État), l’édification de l'État de droit qui
constitue le fondement pour que ces violations graves cessent à jamais et
remédier aux violations graves en matière des droits civils et politiques
parallèlement à celles résultant de crimes économiques.
L’AMDH enregistre également des contradictions
entre le discours de l’État marocain avançant qu’il a tourné la page des
violations graves et la réalité des nouvelles violations résidant dans les
enlèvements, la torture, les procès inéquitables et l’atteinte à
l’inviolabilité du domicile par des perquisitions arbitraires ce qui montre que
son discours pour mettre un terme à ces violations n’est que palabre pour la
consommation extérieure.
12.
Pour
ce qui est des violations relatives au dossier de la lutte anti-terroriste, l'AMDH réitère sa condamnation de toute
forme de terrorisme visant la sécurité et la vie d’innocent(e)s citoyen(ne)s,
et qui viole le droit à la vie et à la sécurité personnelle et physique ;
elle revendique également le respect des droits humains et des droits de la
défense lors de la confrontation sécuritaire et judiciaire du terrorisme et le
non-recours à la peine de mort. Elle appelle à ce que le traitement de ce
phénomène prenne en considération ses causes et en assurant les conditions
nécessaires au respect de tous les droits civils, politiques, économiques,
sociaux et culturels de tou(te)s les citoyen(ne)s, à une large et profonde
diffusion de la culture des droits humains et de l’esprit rationnel et au
désengagement vis-à-vis des intérêts de l'impérialisme et du sionisme.
De ce fait, l’AMDH suit de près les
conditions dans lesquelles vivent les détenus de ladite Salafiyya Jihadiyya
dans les différentes prisons marocaines qui se détériorent de plus en plus et
les violations continuelles de leurs droits fondamentaux, et notamment la
torture et les sévices collectifs. Considérant que ces détenus n’ont pas
bénéficié de procès équitables, l'AMDH a revendiqué à plusieurs reprises à
refaire leurs procès ou les libérer. Suite aux nombreuses grèves de la faim que
ces détenus ont observées – et celles de nombreux autres détenus – durant cette
année, l’AMDH a adressé constamment des lettres au ministère de la Justice et au Délégué
général de l’administration pénitentiaire pour l’ouverture d’un dialogue avec
ces détenus, de considérer leurs revendications et pour que l’administration
respecte les règles minima pour le traitement des détenus.
D’autre part, l'AMDH - qui a auparavant
critiqué la coopération des services secrets marocains et américains sur les
dossiers de terrorisme avec tout ce qui en a découlé comme violation flagrante
des droits humains et qui a condamné la détention et la torture des détenus
durant et après les événements du 11 septembre 2001 selon plusieurs rapports
internationaux – revendique que soit mis un terme à l’impunité des responsables
américains impliqués dans les crimes contre l'humanité commis, dans la torture
et la détention de centaines de personnes durant plusieurs années dans le
tristement célèbre lieu de détention de Guantanamo et qu’ils subissent un
procès international.
13.
Quant
aux violations en rapport avec le conflit sur le Sahara, l'AMDH rappelle sa position générale
résidant dans l’appel à une solution démocratique du conflit et le traitement
global de toutes les violations graves en rapport avec ce dossier, quelle que
soit leur origine et ce en tenant compte du droit des peuples de la région à la
paix, au développement et à la démocratie. Durant cette année, l’AMDH a suivi
principalement les affaires suivantes: la situation des détenus sahraouis en
raison de leurs opinions ou leur activité politique, la poursuite du sit-in des
ex-prisonniers militaires du Polisario ; elle a enregistré le désintérêt
du Gouvernement vis-à-vis des recommandations soulignées dans le rapport de
l’AMDH concernant les événements de Laâyoune lors du sit-in des habitants dans
le camp de « Gdim Izik » en 2010 et lors de son démantèlement ;
elle suit également avec grande inquiétude la situation des détenus arrêtés
avant, durant et après ces événements ou en rapports avec eux et dont la
plupart ont été sévèrement torturés et déférés devant le tribunal militaire -
en violation flagrante de leur droit à un procès équitable - et sont
toujours emprisonnés sans procès
pendant une durée dépassant les deux années. Ainsi, l’AMDH demande une nouvelle
fois leur libération immédiate et l’ouverture d’une enquête concernant ce
qu’ils ont subi comme violations flagrantes de leurs droits.
14.
Concernant
le droit à la vie,
l’AMDH revendique toujours que des enquêtes soient ouvertes ou complétées
concernant de nombreux décès causés par les différentes formes de torture
exercées par les autorités, et notamment les cas des citoyens « Ahmed
Sakkam » de Tanger et « Laâsri Cherkaoui » décédés dans les
locaux des autorités et d’activistes et participants aux protestations avec en
tête les martyrs du Mouvement du 20 février ; l’AMDH exige toujours la
vérité totale concernant leurs décès et la sanction des auteurs de crimes ayant
causé la mort ainsi que pour les citoyens qui vivaient l’injustice et
l’humiliation et se sont immolés par le feu (Fadwa Laroui, Hamid kanouni, de
jeunes enchômagés, Khalid El Adlouni …)
L’AMDH a
exprimé son inquiétude quant à la poursuite des condamnations à mort prononcées
et revendique seule ou dans le cadre de la Coalition marocaine contre
la peine de mort la suppression de cette peine cruelle et inhumaine et déplore
que le Maroc continue à s’abstenir de voter en faveur de la recommandation pour
le gel des exécutions dans la troisième commission de l’assemblée générale des Nations-Unies.
D’autre
part, l’AMDH a suivi un bon nombre de pratiques ayant conduit à la violation du
droit à la vie et particulièrement résultant de l’absence du niveau minimum des
soins de santé et de l’infrastructure nécessaire ; les chiffres importants
des décès parmi les femmes lors de l’accouchement ou à cause du froid et du
manque des conditions minimales de la vie dans les régions lointaines, les
chiffres terrifiants des victimes des accidents de la circulation à cause de la
détérioration des infrastructures et la non-application de la loi concernant le
contrôle routier sont autant d’indicateurs de cette situation inquiétante.
15.
La
pratique des crimes de torture :
en dépit de la publication dans le Bulletin officiel de la loi l’incriminant
depuis près de six ans, la torture est toujours pratiquée avec impunité des responsables
dans la plupart des cas. L'AMDH revendique que l’État marocain mette en œuvre
les recommandations du rapport des experts du Comité de l'ONU contre la torture
et surtout après les situations inquiétantes relevées par le rapporteur onusien
qui a confirmé la caractère systématique de la torture exercée contre les
détenus du dossier du terrorisme. L’AMDH a suivi particulièrement cette année
la torture subie par de nombreux activistes du Mouvement du 20 février à
Casablanca et dans d’autres villes, contre les militants de l’Union nationale
des étudiants marocains à Kénitra entre autres et la violence pratiquée contre
de nombreux sit-in pacifiques des citoyens dans les différentes régions et
notamment à Taza, Bni Bouayache, Chlihate (Larache) et dans de nombreuses
autres régions où des manifestations pacifiques ont été sévèrement et
injustement violentées. Cette année s’est caractérisée par des pratiques
violentes et dégradantes exercées par les autorités ou sous leurs ordres contre
des centaines de migrant(e)s sub-saharien(ne)s. De même, selon le rapport de
Human Rights Watch, les petites bonnes sont toujours violentées et leurs
employeurs leur font subir des traitements cruels ; c’est aussi le cas des
bonnes provenant des pays d’Asie selon des témoignages déclarés par certaines
d’entre elles lors de la conférence de presse de l’Organisation démocratique du
travail.
Nous rappelons le contenu des rapports de l’AMDH et du mouvement des droits
humains relatif à la torture subie par les habitants de Sidi Ifni le 7 juin et
les 18-19 août 2008 – et la torture subie les détenus de Gdim Izik en novembre
2010 ; l’État n’a entamé aucune enquête ou poursuite jusqu’alors en
dépit de la gravité des crimes commis par les appareils sécuritaires contre les
habitants ce qui a été relevé par de nombreuses associations qui ont enquêté
dans ces régions.
16.
Le
dossier de la détention politique : Cette année a connu
la libération de quelques détenus politiques et détenus d’opinion parmi
lesquels l’activiste des droits humains Seddik Kabbouri et ses compagnons et
des membres de la Salafiyya
dans le cadre de la libération d’un groupe de détenus d’opinions graciés après
l’investiture du Gouvernement actuel. Cette libération est le résultat du fait
que les détenus ont tenu bon et ont mené des luttes au sein de la prison et
aussi grâce au soutien national et international de nombreuses instances
démocratiques au sein du pays et à l’étranger. Cependant, plusieurs détenus
politiques n’ont toujours pu être réintégrés leurs fonctions ; d’autres
nouvelles arrestations et procès politiques ont eu lieu conduisant dans les
prisons des dizaines d’activistes du Mouvement du 20 février, des activistes
des droits humains, des étudiants de l’UNEM, des détenus dans le dit-dossier
antiterroriste et les détenus Sahraouis.
L’Association a suivi à ce propos de nombreuses arrestations et des procès
pour des raisons politiques de militants de l’Association nationale des
diplômés chômeurs au Maroc.
17.
Cette
année, l’État a mené une campagne intensive contre les défenseurs des droits
humains en violation la
Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme
promulguée par les Nations-Unies le 9 décembre 1998 et ce à travers le
harcèlement, la violence, les procès et l’arrestation de nombreux activistes
des droits humains avec en tête les militants de l’Association Marocaine des
droits humains à Kénitra, Ifni et des cadres et responsables d’autres instances
des droits humains.
L’artiste de renommée Mouad Belghouate (L7A9D) a été arrêté
et jugé et mis en détention à Casablanca depuis mars dernier comme c’est le cas
de nombreux militants du Mouvement du 20 février et d’activistes des droits
humains sahraouis et l’Association, ses militants et ses responsables ont été
souvent les cibles des harcèlements et des agressions physiques commis par les
forces publiques.
18.
Le
droit de s’organiser :
les autorités privent toujours un bon nombre d’instances de leur droit de
s’organiser et surtout en refusant de leur accorder le récépissé de dépôt
légal. Il s’agit des sections de l’AMDH à Tan Tan, Smara, Mrirt, Taounat,
Bernoussi (Casablanca) et Tétouan. De même, le parti al-Badil al-Hadari, le
parti al-Oumma sont privés de leur droit d’existence légale en violation
flagrante des droits et libertés garantis par la législation locale et
internationale. De nombreuses autres organisations sont toujours privés du
récépissé de dépôt c’est le cas de l’Association nationale des diplômés
chômeurs, de l’Union nationale des administrateurs, de nombreux bureaux
syndicaux et d’associations locales. La procédure de dépôt des dossiers des
associations, des syndicats et des partis se caractérise par des absurdités
bureaucratiques et les atermoiements avant la livraison des récépissés de dépôt
y participe à cette situation les interprétations négatives du code des
associations.
19.
La
liberté d’opinion et d’expression : En dépit de l’introduction d’un article spécial aux droits
et libertés dans la
Constitution de 2011 – ce qui est considéré comme positif par
le Mouvement des droits humains – ses dispositions ne se sont pas reflétées sur
la réalité des libertés et droits dans notre pays. Même après l’écoulement
d’une année et demie environ, ces changements ne sont pas encore intégrés dans
les autres lois. En outre, les procès des personnes ayant appelé au boycott du
référendum du 1er juillet et des élections législatives du 25
novembre 2011 parmi les membres des partis politiques et des activistes du
Mouvement du 20 février sont toujours en cours.
L’Association s’est aussi préoccupé des médias audiovisuels
qui sont toujours monopolisés par certains et d’autres en sont exclus.
20.
La
liberté de la presse :
Cette année a connu un bon nombre de cas d’agression physique contre des
journalistes pendant l’exercice de leurs fonctions et spécialement lors des
attaques répressives contre les marches du Mouvement du 20 février. Un
journaliste à Safi a subi un procès et condamné à la prison en sursis à cause
d’un article en dépit du fait qu’il a présenté tous les arguments concernant ce
qu’il a publié qui était le chef d’accusation de son procès. Certains
journalistes ont été privés arbitrairement de leur droit aux cartes
d’accréditation qui ont été retirées à d’autres. En outre, le ministère de la
communication a interdit l’accès au Maroc à de nombreux journaux et magazines.
L’Association – aux cotés du mouvement des droits humains- a
revendiqué la révision totale du code de la presse en vue de supprimer les
dispositions qui entravent la liberté d’expression et les sanctions privatives
de liberté et de mettre un terme aux amendes et réparations colossales qui peuvent
conduire à l’étouffement de la presse.
21.
Le
droit de rassemblement et de manifester : de nombreuses marches ont été interdites cette année et de
nombreux sit-in ont été réprimé par le recours à la violence parfois et surtout
contre les participants aux marches et aux sit-in du Mouvement du 20 février
avec en tête la cérémonie d’allégeance à la liberté organisée en août 2012, le
sit-in de revendication de la révision du budget alloué au Palais le 18
novembre 2012, la marche de l’Union Marocaine du Travail à Rabat le 29 février
2012 et des dizaines de manifestations des cadres supérieurs enchômagés
22.
Concernant
le dossier de la Justice : Cette année a connu une série de
procès iniques dans lesquels la justice a été instrumentalisée pour émettre des
verdicts contre les militant(e)s avec en tête les militants du Mouvement du 20
février. Nous relevons le comportement de nombreuses instances juridiques dans
de nombreux dossiers tels la prévarication économique, les détenus politiques,
les procès des défenseurs des droits humains, les dossiers dits de lutte
antiterroriste, l’atteinte aux valeurs sacrées, le droit à la grève et à
manifester…
L’écart est très large entre le discours officiel sur la réforme du système de la Justice annoncé par l’État
en mai dernier.
23.
Concernant
de la situation dans les prisons :
L’Association enregistre une dégradation des conditions des prisonniers en
général et la poursuite de la torture et des agressions physiques contre les
détenus et la dégradation des conditions des détenus politiques et de
nombreuses grèves de la faim ont été observées et notamment par les détenus
jugés selon la loi antiterroriste et les détenus sahraouis qui revendiquent
qu’ils soient immédiatement jugés ou libérés, les militants de l’UNEM , les
militants d’Ifni parmi lesquels des membres de l’AMDH…
24.
Des
droits de la femme,
l’AMDH enregistre que notre pays n’est toujours pas en mesure de mettre en
application le principe d’égalité totale et dans tous les domaines entre la
femme et l’homme ce qui a fait que l’Association continue à revendiquer la
suppression de toutes les réserves restantes concernant la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
L’Association enregistre la confusion enregistrée dans le calendrier
gouvernemental concernant l’égalité élaboré par le Gouvernement précédent sous
la responsabilité du ministère du développement social, de la famille et de la solidarité
et l’hésitation du Gouvernement actuel à le ratifier et la non-diffusion de la
version finale signée avec l’Union européenne.
25.
Pour
ce qui est des droits de l’enfant,
l’Association enregistre avec inquiétude l’augmentation étonnante des crimes
sexuels commis sur les enfants alors que certains juges sont indulgents envers
les auteurs de ces crimes. Certains indicateurs montrent que l’exploitation
sexuelle des enfants s’aggrave dans le cadre dudit tourisme sexuel qui connaît
l’activité des réseaux criminels qui font le commerce des corps des enfants.
26.
Concernant
les droits des migrants et des demandeurs d’asile, l’année 2012 s’est caractérisée par une
politique répressive systématique commise par les autorités marocaines qui a
fait des centaines de victimes parmi les migrant(e)s subsaharien(ne)s. Cette année a connu l’implication des
auxiliaires des autorités dans des pratiques racistes à l’encontre des
migrant(e)s et à encourager des habitants à faire de même.
Pour ce qui est de l’émigration irrégulière des Marocains
vers l’étranger, elle continue toujours à causer des tragédies réelles et
notamment la mort de nombreux citoyens dans les barques de la mort.
27.
Concernant
les droits économiques, sociaux et culturels : l’Association enregistre la poursuite et l’aggravation
des violations en la matière du fait du système économique en vigueur et
l’ampleur des services de la dette extérieure et des répercussions de la
politique néolibérale et notamment concernant le budget de l’État qui devient
incompatible avec le développement et l’embauche – la privatisation et l’adhésion
complète dans la mondialisation d’une position de faiblesse et la dilapidation
flagrante des deniers publics et des ressources nationales alors que l’impunité
est toujours de mise concernant les crimes économiques comme c’est le cas pour
les violations relatives à la répression politique.
28.
Quant
au droit au travail :
l’Association enregistre les violations flagrantes de ce droit ce qui est
illustré dans le chômage apparent et déguisé de millions de citoyen(ne)s dont
des centaines de milliers de diplômés chômeurs.
29.
Concernant
les droits des ouvriers et les droits syndicaux : l’Association enregistre
l’aggravation des violations graves les touchant ce qui est illustré notamment
dans la fermeture des usines et les licenciements collectifs arbitraires et le
non respect du SMIG, de la durée du travail, de la CNSS et des différents congés
dans des secteurs importants.
30.
Du
droit à la grève : Les
autorités et les patrons ne respectent toujours pas ce droit et surtout dans le
secteur privé en ayant recours à l’article 288 du Code pénal pour l’arrestation
et la condamnation des grévistes. Cette année a connu de nombreux cas de
violations du droit à la grève. Si la version finale du Code de la grève serait
ratifiée, il ligoterait sans doute ce droit qui est considéré à la fois en tant
que droit humain et constitutionnel.
31.
Quant
aux autres droits sociaux qui
constituent les piliers fondamentaux du droit à la vie décente, ils n’ont connu
pour leur part aucune amélioration sensible. L’Association a suivi
particulièrement :
*
Le droit à
l’éducation : L’Association
enregistre que le Gouvernement a mis fin aux plans des gouvernements précédents
et l’État a reconnu l’échec de ces plans
en dépit des budgets colossaux qui leur
étaient alloués ce qui exige de déterminer les responsabilités concernant la
dilapidation des deniers publics en rapport avec ces plans en application du
principe de responsabilisation.
*
Le droit à
la santé : L’AMDH enregistre
positivement la baisse des prix de nombreux médicaments décidée par le
Gouvernement ; cependant, elle enregistre d’un autre coté la dégradation
de la situation sanitaire des citoyen(ne)s. Cette a connu de nombreux cas de
femmes ayant accouché dans des conditions humiliantes et des décès en raison de
la négligence et des conditions lamentables de travail dans les hôpitaux et la
propagation de maladies dans de nombreuses régions.
*
Le droit au logement : l’Association enregistre que de larges
catégories de citoyens souffrent énormément dans le domaine du logement et de
nombreuses villes connaissent des démolitions arbitraires des logements sans
présenter d’alternatives aux victimes de ces mesures. De même, cette année a
connu l’effondrement de logements dans les « anciennes médina » à
Casablanca dont les victimes ne sont toujours pas dédommagées. L’État n’a pas
pu répondre aux exigences de logement pour les catégories à revenu limité et
aux catégories moyennes malgré les facilités d’imposition et le soutien qu’il
fournit aux promoteurs immobiliers.
32.
Pour
le droit à un environnement sain :
L’AMDH enregistre la dégradation que connaît l’environnement et les violations
flagrantes du droit à un environnement sain et notamment la dilapidation des
ressources naturelles qui menace l’équilibre environnemental de tout le pays.
Le Maroc a régressé dans l’échelle d’efficacité en matière de l’environnement
pour passer au 105e rang parmi 135 pays.
33.
Concernant
les droits linguistiques et culturels amazighs : l’Association enregistre les
atermoiements pour la promulgation de la loi organique se rapportant à la mise
en œuvre de la première reconnaissance de la loi amazighe en tant que langue
officielle dans la
Constitution marocaine. Elle enregistre également
l’interdiction d’une Parlementaire de s’exprimer en langue amazighe et
réaffirme la continuité de l’improvisation qu’elle dénonce dans la politique de
l’État concernant l’intégration de la langue amazighe dans les différents
aspects de la vie publique. Elle revendique que l’État mette en application les
recommandations et les conclusions émises par le comité onusien concerné par la
convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination raciale émise suite à la présentation des deux derniers rapports
du Gouvernement marocain sur l’application de cette convention et à la
présentation des associations concernées de leurs rapports parallèles dont
l’Association Marocaines des Droits Humains. Elle revendique en particulier que
la Constitution
reconnaisse la langue amazighe en tant que langue officielle aux cotés de la
langue arabe sans discrimination ni atermoiements.
34.
Concernant
quelques affaires internationales se rapportant aux droits humains, l’Association :
-
Enregistre
la gravité des crimes contre l’humanité perpétrés contre les peuples en lutte par
des régimes dictatoriaux dans la région arabe et son inquiétude concernant
l’ingérence étrangère en violation au droit des peuples à l’autodétermination
politique, économique et culturelle. Elle exprime sa solidarité avec les
victimes de la répression au Bahreïn, en Syrie, en Arabie saoudite, en
Jordanie, au Koweït et en Égypte et exprime sa fierté du fait que les peuples
de Tunisie et d’Égypte continuent leurs luttes pour la sauvegarde de la
révolution contre tout retour à la dictature.
-
Appelle
à mettre fin à l’occupation de la Palestine et au respect du droit du peuple
palestinien à l’indépendance et d’édifier son État sur l’ensemble de son
territoire avec pour Capitale al-Quds et au droit des réfugiés au retour. Elle
appelle également à mettre un terme à l’impunité des criminels de guerre israéliens.
Elle appelle l’État marocain à promulguer une loi incriminant toutes les formes
de normalisation avec Israël et exprime sa condamnation de la politique de
normalisation de l’État marocain avec l’entité sioniste au niveau économique,
culturel et académique. Elle exprime également son appui au mouvement contre la
normalisation au Maroc et à l’échelle mondiale.
-
Salue
particulièrement les luttes des forces démocratiques maghrébines – avec en tête
le mouvement des droits humains affilié à la Coordination
maghrébine des organisations des droits humains – qui luttent pour la
reconnaissance des droits humains et de la démocratie dans la région.
35. Enfin,
en célébrant la Journée
mondiale des droits humains sous le mot d’ordre « Ensemble pour la libération des
détenus du Mouvement du 20 février et de tous les détenus politiques » l’AMDH :
-
Salue
chaleureusement le Mouvement du 20 février et particulièrement ses jeunes pour le rôle que le Mouvement a joué en avançant des
revendications fondamentales des droits humains et affrontant les différentes
formes d’agressions morales et physiques et renouvelle sa solidarité avec
toutes les victimes de la répression parmi les militant(e)s du Mouvement et
avec les familles des martyrs en réaffirmant son entier attachement à la
revendication de la vérité et pour que tous les auteurs des crimes ayant
conduits à leurs décès répondent de leurs actes.
-
Réaffirme
son attachement à continuer la lutte et fournir tous les sacrifices pour la
promulgation d’une constitution démocratique quant à la méthodologie de sa rédaction par les représentants des forces
vives du pays et par son contenu démocratique et le style de ratification
finale à travers un référendum démocratique, libre et intègre tout en
réaffirmant qu’elle revendique l’harmonisation de la Constitution
marocaine avec les engagements internationaux du Maroc en matière des droits
humains et considère ceci parmi les priorités des revendications démocratiques
et des droits humains eu égard au fait que la Constitution non démocratique
constitue des entraves devant l’édification de l’État de droit, de la
démocratie et de la réalisation du développement. Elle réaffirme également la
nécessité d’édifier les bases de l’État de droit illustrées particulièrement
dans des élections libres et intègres et une justice indépendante, intègre et
compétente et l’édification de la société de citoyenneté.
Partant de sa conviction de principe
de l’importance de l’action commune, l’AMDH exprime son attachement au mot
d’ordre « l’unité d’action pour la défense des droits humains »
et salue le rôle joué par la
Coalition marocaine des instances des droits de l’homme en
tant que réseau d’associations composé de 18 instances s’occupant des droits
humains et de tous les réseaux thématiques que constitue le Mouvement des
droits humains pour faire avancer et améliorer la situation des droits humains
en réaffirmant le mot d’ordre du dernier Congrès national « Un mouvement
des droits humains fort pour une constitution démocratique, l’État de
droit et la société de la dignité et de
la citoyenneté » qui reflète sa détermination à mener des actions avec
toutes les composantes du Mouvement des droits humains et avec toutes les
forces démocratiques du pays pour l’édification de l’État de droit et pour la
société de la citoyenneté disposant de tous les droits.
Le Bureau central
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