Archives 2009-2017 du blog du Réseau de solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara occidental et d'ailleurs(RSPMSOA), créé en février 2009 à l'initiative de Solidarité Maroc 05, AZLS et Tlaxcala. Rejoignez-nous!
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Chers amis lecteurs de solidmar,
Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeausolidmar !
Les mineurs de la mine de Bouazare, région d’Ouarzazate au Sud-est du
Maroc –du Groupe de la société Managem, filière de l’ONA, holding de la famille
royale du Maroc- ces mineurs sont sauvagement attaqués et tabassés par la
gendarmerie royale, les Forces auxiliaires pour la simple raison qu’ils ont
adhérés à la CDT de Ouarzazate (Confédération Démocratique du Travail), qu’ils
ont réclamé leurs droits bafoués par l’État et la société surtout en ce qui
concerne l’application du code de travail, (réintégration des mineurs licenciés
abusivement, Cnss (sécurité sociale), AMO, congés, carte de travail, ancienneté,
condition de travail, CDI ..Etc.)
Les mineurs et leur syndicat ont lancé alors
la grève à la mine et c’est là que l’autorité locale, la gendarmerie royale, les
forces auxiliaires, et le procureur du Roi à Ouarzazate, se sont mobilisés pour
casser la grève et la CDT de Ouarzazate. Ces attaques sauvages ont entrainé des
dizaines de blessés dont quatre le sont grièvement.
Merci pour votre soutien .On
en a vraiment besoin. Vous trouverez ci-dessous l'article que notre ami Ricardo
Montserrat a publié dans l'Humanité à ce sujet, et celui qu'a publié un journal
économique pourtant conservateur.
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Par Hamid Majdi, CDT Ouarzazate
A peine avons-nous remporté en appel devant la justice l'acquittement de six
mineurs injustement condamnés à un an de prison ferme, que la police a
sauvagement attaqué les mineurs qui faisaient un sit-in pacifique devant
l'administration de la mine, faisant plusieurs blessés graves, et arrêtant les
élus syndicaux, dont le secrétaire de Taznakht. Notre grand problème est
l'isolement de la région, l'enclavement, et la censure qui rendent très
difficile la diffusion des nouvelles de notre lutte. Peu de gens savent que nous
avons rassemblé et nous rassemblons plusieurs milliers de gens de Ouarzazate,
tous métiers réunis dans les marches de soutien aux mineurs en grève.
Personne
ne connaît le combat que mènent les personnels hôteliers contre l'esclavagisme
pratiqué par les sociétés hôtelières. Personne ne sait que les sociétés
concernées ont été plusieurs fois condamnées mais que personne n'a fait
respecter les condamnations.
Nous ne demandons que l'application effective du
droit, de la loi et de la constitution. Comptant sur votre soutien, celui de vos
amis, celui des démocrates et syndicalistes français et européens, en ce jour de
lutte, je vous prie de croire, chers camarades , en l'expression de mon amitié et
de ma fraternité. Fraternellement, Hamid Majdi, CDT Ouarzazate, Maroc
00212668514647 hamidmajdi2e@yahoo.fr
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DOCUMENT 1 L' ECONOMISTE De notre correspondante,Fatiha Nakhli, l'Economiste</br>
Les
mineurs de Bou Azzer en rogne 21 ouvriers congédiés, 4 transférés à l’origine du
conflit Un débrayage est annoncé pour le 12 novembre Chaque jour de grève
engendre quelque 4 millions de DH de pertes Grosse tension dans les mines de
Bou-Azzer du groupe Managem, entre la société sous-traitante Agzoumi et ses
employés. Le conflit qui traîne depuis quelques mois déjà, reste toujours sans
issue (Cf notre édition N° 3890 du 17 octobre 2012). En effet, cette situation
de crise entre la société sous-traitante en question et ses employés dure depuis
le mois d’avril dernier. Ce qui a engendré la fermeture de la mine entre le mois
de mai et juin entraînant ainsi des pertes s’élevant à près de quatre millions
de DH par jour non travaillé, soit des centaines de millions de DH depuis le
début de ce conflit. Une nouvelle grève est annoncée pour lundi prochain par la
CDT qui veut soutenir ses adhérents. Une décision syndicale motivée par le
licenciement de 21 ouvriers et le transfert «abusif» de 4 autres, est-il indiqué
dans un communiqué. D’après un syndicaliste de la CDT, la société Agzoumi bafoue
les droits des ouvriers en ne les déclarant pas, du moins pas tous. Leurs
contrats de travail sont renouvelés indéfiniment tous les trois mois et cela
fait des années que cela dure. Ainsi, certains d’entre eux, après trente ans de
travail ne bénéficieront même pas de leurs droits les plus basiques puisqu’ils
n’ont jamais été déclarés. Du côté de la société Agzoumi, la version est
différente. «Il s’agit de 48 opérateurs qui ont été licenciés pour
insubordination, absences injustifiées et surtout refus de travailler», déclare
Abdeslam Yahyaoui représentant de la société Agzoumi dans la région. Ce dernier
ajoute que de nombreuses tentatives ont été menées pour redresser la situation
avec les opérateurs, mais en vain. Pour rappel, une grève générale a été menée
le 15 octobre dernier à Ouarzazate. Ce sont ainsi 35 secteurs relevant du public
et du privé qui ont été mobilisés en réponse à l’appel de la CDT. Des sit-in ont
été par ailleurs organisés devant le tribunal de Première instance et devant le
siège de la province d’Ouarzazate. Cette situation de crise est en réaction à
l’arrestation de huit ouvriers déférés ce jour-là devant la Justice avec pour
motif d’accusation entre autres l’entrave au libre exercice du travail. Et ce,
sur la base de l’article 288 du code pénal. Cinq ouvriers ont fini par être
libérés, les trois autres condamnés à 5 mois de prison ferme et à 5000 DH
d’amende. Ils ont par la suite été relâchés le 29 octobre et restent poursuivis
en liberté provisoire. C’est ce qui a été décidé lors d’une audience de la Cour
d’Appel de la ville. Le dossier sera examiné de nouveau par le 12 novembre.
C’est précisément ce jour qui a été choisi par les syndicalistes pour mener une
nouvelle grève de 24 heures prolongeables, en plus de sit-in sur les lieux de
travail, précise le communiqué.
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Par Ricardo
Montserrat, co-auteur avec l’AMMN de Mauvaise Mine. 7 novembre 2012
ILS
ENDURENT
Ouarzazate, avec les Anciens Mineurs Marocains du Nord-Pas-de-Calais
qui mettent leur mémoire douloureuse au service des droits humains. Décor de
ciné. L’Atlas peint à la main sur une toile de velours. Mais ce n’est pas le
tourisme, l’âme de ce pays enclavé, mais les mines de métaux précieux où ahane
un petit peuple en révolte contre l’inacceptable. Oh, le voyage en humanité que
je fais dans cette guerre oubliée des média, auprès de jeunes résistants, si
minés par la silicose qu’ils paraissent sortir d’un camp ! Ils ne disent pas «
résister » mais « endurer ». Grève générale. « Plus ils répriment, plus ils nous
renforcent ! », lance Majdi, beau tribun de la CDT, à la gueule de Zapata, à la
foule massée devant le tribunal pour soutenir les travailleurs condamnés sur la
foi de dossiers fabriqués. Puis elle envahit la prison et exige d’être détenue
avec ceux qui veulent simplement que le code du travail soit appliqué. Dans les
mines d’Imini, (actionnaires étrangers), les mineurs ont bataillé huit ans avant
d’obtenir le minimum. Dans celles de Bou-Azzer, dont le principal actionnaire
est l’État, (donc la famille royale), la lutte ne fait que commencer. Ici et là,
on ne paye pas les charges sociales, on casse les contrats durables, on propose
des contrats de trois mois en toute illégalité. On déclare 12 jours quand
l’ouvrier en travaille 26. On ne remplace pas les filtres protégeant de la
poussière mortifère. On vire les malades dès qu’ils dépassent le stade 2 de la
silicose. On oblige les récalcitrants à ne travailler qu’une semaine sur deux.
On les mute au fond du désert, on les affame. On pilonne la CDT. 50 mineurs
syndiqués il y a dix ans, plus de 400 aujourd’hui à Imini. Les sous-traitants
aussi se syndiquent. On menace leurs familles. On fait venir par camion des
gangsters qui tabassent sous les yeux des gendarmes. On lance de la dynamite à
l’intérieur d’un puits. On coupe le courant. On stipendie une armée de
fonctionnaires. On dicte des faux. Ici, le délégué passe des années en prison
pour entrave à la liberté du travail, avant d’être acquitté. L’État veut
privatiser la richesse nationale pour faire plaisir à ses actionnaires et à
l’Europe libérale. Alors, il ment sur la réalité de la production et des
débouchés. Il fragilise l’entreprise, afin qu’elle soit rachetée par les
complices de l’escroquerie au prix le plus bas. La CDT mène l’enquête. Les
preuves de la rentabilité, envoyées aux actionnaires les plus honnêtes, sont si
évidentes que l’entreprise fait marche arrière. La production retrouve son
meilleur niveau. Les intimidations se font alors plus violentes. Le mouvement se
délocalise, la solidarité aussi, dans tout le pays. Les mineurs en autogestion
travaillent mais refusent d’être (mal) payés. La maîtrise veut-elle les
expulser, ils se couchent dans les broyeurs. Le doux Hussein, battu à mort, dit
en sortant de prison qu’il a compris qu’au fond, ce qui s’extrait, c’est la
dignité enfouie dans la terre rouge de l’Atlas. Soyons solidaires ! -----------------------------------------------------
Marrakech, Maroc, 17 Nov 2012.- Le militant Hamid Majdi vient
d'être arrêté à Marrakech. La police a trouvé de la drogue dans le
coffre de sa voiture, QU'ELLE VENAIT DE DÉPOSER Ce genre de magouille
était utilisé par par la police de Pinochet et par toutes les polices
des dictatures. Au Maroc, c'est monnaie courante. Il a été arrêté
pendant qu'il rendait visite à sa mère. Dans le passé, Majdi a "échappé à
des tentatives d'assassinat.
Un peu avant d'être arrêté, il a envoyé à ses amis une lettre bouleversante dont voici le contenu :
On a beaucoup enduré, on endure encore
Nous..Nos familles..Sommes tout le temps menacés
Toute sorte de menace : Torture, Prison, Assassinat
Pour la simple raison, que nous sommes des mineurs, des hôteliers, des employés, des fonctionnaires d’Etat .
..etc. faisons partie du syndicat CDT de la ville d’Ouarzazate (confédération démocratique du travail)
Pour la simple raison, que nous réclamons nos droits bafoués par le régime de l’Etat marocain et desPatronats voyous
Nous réclamons justice, démocratie et citoyenneté
Nous demandons le respect de libertés publiques culturelles, syndicales et politiques
Nous voudrions sentir notre humanité et vivre avec dignité le reste de nos jours
Oui c’est vrai, on est enclavé, isolé, on nous entend pas assez, notre voix ne dépasse pas les collines de Tichka
Oui c’est vrai, ils ont le pouvoir, possèdent l’argent, les médias, l’administration, le tribunal
Mais nous, nous avons notre fierté et nous avons la foi pour une vie paisible, pour un monde nouveau et meilleur
On endure, c’est vrai
Mais au sein de cette expérience, on continue à méditer, à militer, à
agir au détriment des pauvres, des exclus, des mineurs, des ouvriers à
Bou-Azar, à Ouarzazate, et partout dans le monde
Il est écrit quelque part « les grandes épreuves sont pour les grands hommes »
Au sein de cette endurance on ne tue pas, on milite
Au sein de cette endurance on fête la vie, on aime, on chante, on rit à fond et on crée
Sans cela on n’aura pas l’honneur de rencontrer des gens exceptionnels
qui nous ont, avec sagesse soutenus, tel que : notre ami singulier,
écrivain et grand créateur d’antihéros Ricardo Montserrat, qui m’a
présenté cette faveur d’écrire ce prologue. Nos amis, Josette Breton (la
femme qui a engendré un horizon d’amour et d’humanité extraordinaire).
Didier Andreau et les camarades de l’AMMN
Le
journaliste Ricardo Montserrat accompagnant la caravane des mineurs
Pas de Calais au Maroc, qui a été arrêté par la police judiciaire de
Ouarzazate et liberé après interrogatoire.
Les mineurs marocains de la région de
Ouarzazate et les militants CDT (Confédération Démocratique du Travail)
qui les soutiennent sont en lutte pour le respect du code du travail et
pour que les patrons payent les cotisations sociales !
Pour toute réponse : procès, fabrication de faux témoins, répression à tout crin ! Si l’opinion internationale ne se mobilise pas des militants vont mourir !
Les autorités locales de Marrakech ont arrêté
Hamid Majdi, membre du Parti Socialiste Unifié (PSU) et secrétaire
général adjoint à l'Union locale de la Confédération Démocratique du
Travail (CDT) à Ouarzazate, pour “possession de drogue”. Le PSU et la
CDT ne se sont pas contentés de dénoncer l'arrestation, mais ils
évoquent un "scénario makhzanien", pour faire taire le militant des
droits de l'Homme et mettre fin à son activisme syndical.
L’arrestation, vendredi soir, du secrétaire général
adjoint à l'Union locale de la Confédération Démocratique du Travail
(CDT) Ouarzazate, et membre du Parti Socialiste Unifié (PSU), Hamid
Majdi ne manque pas de susciter le tollé.
Dans un communiqué, le
parti dirigé par Nabila Mounib a dénoncé le “scénario makhzanien” et les
circonstances “mystérieuses” de l’arrestation de Hamid Majdi. L'homme
est aussi conseiller municipal à Ouarazazate, secrétaire général du
syndicat des collectivités locales dans la même ville et membre actif de
l'Association des marocains droits de l'Homme.
Pour e PSU, cette
arrestation s’inscrit dans le contexte du “combat” mené par la CDT
contre les formes de “répression, d’intimidation et
d’exploitation” auxquelles sont exposés les carriers des mines Bouazar.
Selon
Omar Oubouhou, le secrétaire général de la CDT locale à Ouarzazate, “il
s’agit d’un complot qui vise les militants de la Confédération”. Lui et
son adjoint étant poursuivis en justice pour d’autres “coups montés”.
“Hamid
Majdi a dévoilé plusieurs dossiers de corruption au sein du conseil
municipal à Ouarzazate et pris la défense des mineurs en lutte pour le
respect du code du travail. C’est pour cela qu’on essaye de le piéger et
de le faire taire”.
Omar Oubouhou, secrétaire général de l'union locale de la CDT Ouarzazate
Hamid
Majdi avait été condamné auparavant à trois mois de prison avec sursis
pour “diffamation, insulte et outrage à agent dans l’exercice de ses
fonctions”, suite à une plainte déposée par le gouverneur de la province
de Ouarzazate. Un autre membre de l'union locale de la CDT, Aziz
Moutchou, nous a même révélé que Hamid Majdi, avait reçu des appels
d'une femme inconnue, qui tenait à le rencontrer, alors qu'il s'était
rendu à Marrakech pour visiter ses proches. Vendredi après-midi, Hamid
Majdi avait déposé l'inconnue à l'aéroport de Marrakech-Menara, avant
d'être arrêté par les autorités locales. Selon le febrayer.com, Hamid Majdi aurait été libéré hier à 15 heures.
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