Par Mohammed Hifad,9/9/2012
Selon
un religieux, il est impossible aujourd’hui de tout remettre en question après
des siècles d’islamisation au Maroc.
J
e lui ai répondu que Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur et le premier président
de la République turque s’est trouvé face à une Turquie ignorante et fanatique
exactement comme le Maroc d’aujourd’hui.
Et
une fois qu’il a chassé les ennemis , il a instauré un Etat laïc et il a garanti
cette laïcité par la constitution. Il a fermé les mosquées et il a occidentalisé
la Turquie.
Mais
selon lui, je suis dans ce cas pour la dictature.
Et
je lui ai répondu, qu’au début nous sommes obligés de passer par une « dictature
»éclairée , maitrisée et choisie pour poser les bases d’un Etat démocratique non
pas seulement sur le plan politique mais surtout économique.
Les
rois du Maroc n’ont pas fait plus mais d’une manière anti-démocratique et ils
ont détruit leur maison par leurs propres mains.
Comment
garantir dans les conditions actuelles, sociales et économiques, la pérennité de
la monarchie et de l'Islam au Maroc ?
C’est
quasi impossible sans la fixation d’un plafond de richesse à ne pas dépasser et
la restitution du surplus aux caisses de l’Etat.
Le
Roi doit donner l’exemple le premier et tous les riches vont le suivre sans
aucune contrainte.
Il
faut choisir entre garder une partie suffisante de ses biens ou tout perdre en
cas d’une Révolution généralisée au pays, ce qui reste possible.
Les
moins de dix pour cent de la population qui possèdent aujourd’hui quatre vingt
dix pour cent des richesses du pays ne vont pas les céder sans une contrainte
physique et morale sinon à quoi servent une armée, un gouvernement et un
parlement élus par le Peuple, la bonne gouvernance démocratique et équitable et
une constitution ?
Il
faut de nouveau redistribuer les richesses du pays d’une manière démocratique et
juste entre les citoyennes et les citoyens et entre les régions du pays.
Si
le Parti Islamiste aujourd’hui d’Erdogan en Turquie semble mener à bien le
développement économique du pays, c’est grâce à l’œuvre grandiose d’Atatürk.
C’est justement cette base solide qui manque aujourd’hui au Parti islamiste de
Benkirane qu’on ne peut comparer à celui d’Erdogan. C’est une comparaison
erronée et simpliste de la part des Marocains.
Il
est grand temps de changer de cap dans le sens d’une pérennité avec de vrais
changements démocratiques ou carrément de régime .
Ce
serait suicidaire d’aller à contre courant !
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