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vendredi 14 septembre 2012

Société Maroc : Les associations des droits humains tirent la sonnette d’alarme


 
                         La Coalition marocaine des instances des droits de l’Homme donne l’alerte. La situation des droits de l’homme s’est nettement détériorée au Maroc, et ce, malgré l’adoption de la Nouvelle Constitution l’an passé.  Retour sur la réunion qui s’est tenue hier, à Rabat. 
Khadija Ryadi, présidente de l'AMDH : "Après plus d'une année de l'adoption de la Nouvelle Constitution, la répression continue en s'amplifiant"
Carton rouge pour le Maroc. 
Dans son bilan périodique de la situation des droits de l’homme à travers le royaume, la Coalition marocaine des instances des droits de l’homme tire la sonnette d’alarme. «  Il y a une nette régression au niveau des droits humains. Nous relevons toujours des atteintes aux libertés d’expression et de manifester quelque soit le type de protestation. Après plus d’une année de l’adoption de la nouvelle Constitution, la répression continue en s’amplifiant » a déclaré, Khadija Ryadi, présidente de l’Association Marocaine des droits humains (AMDH), au cours d’un point presse organisé, hier à Rabat, par la Coalition marocaine des droits humains. Ces propos sont relayés ici par Le Soir.
Regroupant 18 associations nationales, la Coalition a présenté un rapport sans concession qui brosse un tableau noir de la situation des droits humains au Maroc : du fiasco de la réforme de l’enseignement aux jugements arbitraires qui se banalisent, en passant par les manquements aux droits humains, tous les volets sont passés en revue dans ce rapport. Aucune critique n’est épargnée.

Procès politique et répression
Tout d’abord, la Coalition y dénonce « la politisation de la justice par l’Etat ». « Le gouvernement instrumentalise la justice pour écrouer ses opposants et les normes du procès équitables sont toujours violées » déplore Khadija Ryadi. En guise d’exemple, elle cite la détention et le procès politique du rappeur Mouad Belghouat, plus connu sous le nom de « Lhaqed ». « Même les sit-in en sa faveur sont interdits par les forces publiques ! » s’indigne-t-elle.
La répression à l’encontre des manifestants, comme celle dont ont été récemment victimes des journalistes de la presse marocaine, constitue un autre indicateur de la détérioration des droits humains dans le pays, selon le rapport. « La répression s’est accrue contre les manifestations et les manifestants qui sont de plus en plus arrêtés et écroués. (…) Pas plus tard que mercredi 12 septembre, des handicapés qui manifestaient pacifiquement devant le siège du ministère de la Solidarité, de la femme, et de la famille ont été interpellé sans aucune raison évidente » indique la présidente de l’AMDH.

Immigrés subsahariens
Un autre volet du rapport est consacré à la situation des immigrés subsahariens dans le royaume. Ici, c’est la campagne d’expulsion dont ils font l’objet qui est dénoncée. « Les violences à l’encontre [des immigrés] et leur expulsion est une violation de leur droit à la vie digne » condamne ainsi la Coalition, qui rappelle à cet effet que l’Etat marocain est responsable de la protection des étrangers qui sont présents sur son territoire. Un devoir auquel ce dernier ne cesse de faillir, préférant ignorer les appels de détresse d’une population qui, en plus de la violence qu'elle subit, constitue la cible privilégiée « des vols armés » selon le rapport.     

Passage à l’acte
Pour la Coalition, les libertés publiques et individuelles ne doivent plus se limiter aux textes. Il est grand temps que le Maroc agisse et mette enfin en œuvre la Constitution et les droits fondamentaux (travail, santé, éducation) qu’elle consacre. Pour les militants associatifs, l’heure n’est donc plus aux atermoiements, ni à la culture du paradoxe entre la théorie et le réel. Le Maroc doit acter, et vite, car l’Etat de droit auquel il aspire n’est pas qu'un titre. Il est aussi et surtout une réalité, avec ses exigences.

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