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mercredi 18 avril 2012

communiqué du mouvement du 20 février pour la Suisse

 par Salah Elayoubi, Lausanne,  18/4/2012 
COMMUNIQUÉ
 Le mouvement du 20 février pour la Suisse, a tenu une réunion, le 14 avril 2012, au cours de laquelle il a procédé à une évaluation globale et circonstanciée des quatorze mois de mobilisation que les citoyens mènent, à travers leurs différentes composantes et sensibilités, dans différentes villes, en vue de l’instauration d’un véritable État démocratique au Maroc, sur les base de ses revendications légitimes. 
  Il communique ce qui suit: Malgré la gigantesque campagne de marketing orchestrée par les caisses de résonance du palais, autour du discours du 9 mars, celui-ci n’a jamais été inspiré par la sagesse, le souhait d’accéder aux revendications du peuple marocain, ou encore le désir du roi d’amender ses pouvoirs au profit d’une véritable monarchie parlementaire. Les évènements de ces derniers mois ainsi que les opérations royales laissent, au contraire, clairement entrevoir qu’il ne s’agissait, en réalité que d’une nouvelle ruse dictée par l’instinct de survie du régime et son désir de donner des gages, à la communauté internationale qui, les yeux rivés sur la révolution de Jasmin et le printemps arabe, exigeait des réformes structurelles. Loin des revendications du mouvement du 20 février et de ses propositions, la monarchie a procédé, comme elle en est coutumière, depuis un demi-siècle, à une réforme constitutionnelle concoctée par des individus acquis à sa cause et ses thèses absolutistes et qui, faisant mine de reprendre, par certains articles, des pouvoirs au roi, les lui restituaient, par le truchement d’autres, un peu plus loin.

 Malgré les manifestations qui se sont poursuivies, les protestations émanant de mouvements associatifs, de personnalités politiques ou de simples citoyens, la forfaiture est allée à son terme, avec un référendum constitutionnel organisé malgré l’abstention d’une écrasante majorité de la population et que le régime a fait passer pour un plébiscite personnel pour le roi. Puis les élections législatives ont eu lieu dans les mêmes conditions d’abstentionnisme, faussant leurs résultats. 

 En cent jours de règne, le nouveau gouvernement dominé par les islamistes du PJD, n’aura pas dérogé au devoir quasi génétique du pouvoir alaouite de réprimer ses contradicteurs. Le nombre de blessés victimes de la répression brutale des forces de l’ordre et celui des arrestations et des procès inéquitables des militants du vingt février, et d'autres, dont le chef du gouvernement, alors en campagne, disait, pourtant, qu’ils étaient en droit de manifester pacifiquement, pour leur droits, se sont accélérés. Monsieur Benkirane semble avoir tout oublié de ses promesses de réparer, combattre ou mettre fin aux injustices, à la corruption. Jusqu’au droit de grève dont il est, aujourd’hui, question. 

 La publication du livre de Ali Amar et de Jean-Pierre Turquoi, "Paris-Marrakech", puis du livre de Catherine Graciet et Eric Laurent, « Le roi prédateur », ont eu le mérite de reprendre et condenser tout ce que le peuple marocain savait déjà, sur les pratique du régime marocain et sur celles de Mohammed VI, sa famille, ses proches et ses collaborateurs. En révélant, pour le premier livre, les connections, les complicités et les accointances coupables du régime marocain avec la classe politique et les multinationales françaises, et en relatant, pour le second ouvrage, le caractère prédateur, corrompu, népotique et brutal de la monarchie marocaine, les deux ouvrages semblent avoir, définitivement, achevé de crisper et le nouveau gouvernement et celui de l'ombre, les confortant dans le rôle exclusif dont ils se revendiquaient depuis le premier jour, de défenseurs de la monarchie. La répression qui est allé crescendo, depuis cette date, témoigne de cette tendance. 

Le mouvement du 20 février pour la Suisse exprime son indignation la plus profonde pour les exactions commises par les forces de l’ordre, contre des citoyens qui manifestent, pacifiquement, sous des formes pourtant autorisées, sit - in, marches ou grèves. Le mouvement apporte son soutien inconditionnel à toutes les victimes de la répression et dénonce les conditions dans lesquelles sont détenus, sans exception, tous les militants qu’ils appartiennent au mouvement du 20 février, au mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI), aux mouvements féministes, aux mouvements amazighs, aux mouvements sahraouis, aux mouvements islamistes ou aux autres mouvements citoyens opposés au despotisme. 

 Le mouvement s’indigne contre les nombreuses injustices et discriminations qui continuent de frapper la femme marocaine et l'instrumentalisation de la religion et de l'ignorance, pour maintenir celle-ci dans sa condition de citoyenne mineure ou de seconde zone. Il dénonce, tout particulièrement l'article 475 qui récompense les violeurs du mariage avec leur victime, renvoyant aux criminels un signal de totale impunité. 

 Le mouvement rappelle l’urgence qu’il y a de sauver les vingt-sept militants qui mènent, au péril de leur santé, sinon de leur vie, une grève de la faim, sans que le la justice marocaine n’ait daigné, à ce jour, examiner les conditions de leur arrestation et de leur jugement, ni entrepris d’enquêter sur les allégations et accusations persistantes d'exactions commises à leur encontre, par les policiers, lors de leurs interrogatoires ou par leur geôliers, jusque dans leurs cellules. 

 Le mouvement pointe, enfin, avec force, l’ensemble de ses revendications qui n’a, à ce jour, contrairement à ce qu'il avance, jamais été satisfait: 

- Dissolution du parlement, démission du gouvernement et élection au suffrage universel, d’une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution démocratique, soumise à référendum populaire et garantissant la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la fin de toute sacralité, la reconnaissance de tamazight comme langue officielle du pays, comme il en est de l'arabe, la plus large autonomie des régions dans la gestion de leur économie, leur sécurité, leur budget et leur politique, la reconnaissance du droit de manifester, la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté d’association, la liberté d’entreprise, la liberté de création artistique, la liberté d’opinion, la liberté du culte, la liberté de conscience et l’égalité entre les deux sexes. 

 - La recherche, l’arrestation et le jugement des responsables de crimes de sang, des disparitions et des actes de tortures contre les citoyens marocains, lors des cinq dernières décennies. 

- La recherche, l’arrestation et le déferrement devant la justice de tous ceux qui sont impliqués dans les crimes économiques, qu’il s’agisse du pillage des richesses et du patrimoine national, du détournement des deniers publics, de la fuite des capitaux ou du blanchiment des fonds provenant de ces dernières activités et la restitution des biens spoliés et des fonds dérobés au trésor public. 

 - La libération de tous les prisonniers politiques, d’opinion ou de croyance, l’abandon de toutes les poursuites et les charges dirigées contre eux et la réhabilitation de tous ceux qui ont fait l’objet de poursuites illégales ou d’injustices, leur indemnisation et l’indemnisation de leurs proches pour les souffrances qu’ils ont eu à endurer. 

 - La fin de la répression et de l’usage de la force publique contre les citoyens qui manifestent pacifiquement et son retour à la tâche première d’assurer ordre et sécurité et d’apporter aide et assistance, indistinctement au citoyen, quelque soit son origine et sa place dans la société marocaine. 

 - L'abolition des lois adoptées pour légitimer les excès de sécurité et les abus des autorités, comme la loi sur le terrorisme. 

 - La fin des privilèges, de l’impunité et de l’absence de reddition des comptes pour le chef de l’Etat, les gouvernants et les élites politiques. 

 - L'abolition de la Charte nationale d'éducation, de la formation et du programme d'urgence. 

 Face au mépris affiché par le pouvoir marocain, le mouvement décide la poursuite de la lutte, jusqu’à satisfaction de l’ensemble de ses revendications et adopte les décisions suivantes : 

 - Communication, par toutes les moyens et le plus largement possible, au niveau international, afin de dénoncer le caractère du régime marocain fondé sur la répression, les injustices, l’enrichissement illégal du roi, de ses proches et des commis de l’Etat, aux dépens de la prospérité et du développement du pays et de ses citoyens. 

 - Constitution d’une cellule de veille chargée de collecter et divulguer, dans les médias écrits, audiovisuels et électroniques et auprès des instances internationales de défense des droits de l’homme, des ONG, des hommes politiques, des gouvernements et groupes de pression étrangers, toutes informations susceptibles d’éclairer la communauté internationale sur la réalité du régime marocain et sur les exactions qu’il conduit contre nos compatriotes avec ses forces de police et sa justice. 

 - Création, à brève échéance, d’une organisation non gouvernementale qui sera dévolue à l’observation de la situation des droits humains au Maroc et à la défense des intérêts de ses citoyens, victimes de la machine judiciaire du régime marocain, de la dénonciation des responsables des exactions, de corruption et de pillage économique auprès des instances internationales compétentes. 

 - La Désignation de Monsieur Ahmed Benani comme porte-parole du mouvement pour la Suisse romande et de Kacem El Ghazali pour la Suisse alémanique. 

 Fait à Lausanne le 18 avril 2012
https://www.facebook.com/notes/salah-elayoubi/communiqu%C3%A9-du-mouvement-du-20-f%C3%A9vrier-pour-la-suisse/361439747236044

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