Par LE NOUVELOBS 20/2/2010
Les autorités évoquent l'effet des pluies diluviennes, mais les habitants soulignent le mauvais état du monument. Une quarantaine de fidèles ont trouvé la mort.
Des fidèles restaient prisonniers des décombres de la mosquée de Meknès, samedi après-midi 20 février au Maroc, où l'effondrement d'un minaret a fait au moins une quarantaine de morts.
Vieux de quatre siècles, le minaret s'est écroulé en pleine prière du vendredi. Des sources hospitalières parlent de 41 morts et de plus de 70 blessés.
"Il reste des gens sous les décombres après tout le temps écoulé depuis la catastrophe. Nous ne savons pas combien. Il y a de nombreux policiers et sauveteurs, mais ils paraissent très lents et inefficaces", a déclaré Khaled Rahmouni, qui habite à proximité de la mosquée.
Des fissures dans les murs
Le minaret de la mosquée Lalla Khenata dans le vieux quartier de Bal el Bardiyine, à Meknès, s'est effondré alors que 300 fidèles étaient réunis pour la prière.
Le responsable local de la défense civile, Alaoui Ismaïli, a expliqué que les secours étaient lents en raison de l'étroitesse des rues de la médina qui empêche l'acheminement d'équipement lourd.
"Nous progressons aussi avec beaucoup de précaution parce que les murs des maisons et des boutiques adjacentes à la mosquée sont fragiles, en particulier après les fortes pluies des derniers jours", a-t-il dit.
Certains habitants ont fait part de leur irritation parce qu'ils avaient signalé aux autorités la présence de fissures dans les murs de la mosquée.
"Des vies auraient pu être épargnées"
"Les gens sont furieux. Nous leur avions dit à de nombreuses reprises qu'il y avait dans les murs des fissures qui s'élargissaient et que le minaret commençait à pencher, mais ils n'ont pas tenu compte de ces avertissements", a déclaré par téléphone à Reuters un habitant qui a souhaité ne donner que son prénom, Mohamed.
Mohamed et d'autres habitants ont estimé que l'accident aurait pu être évité si on les avait écoutés.
"Nous croyons en Dieu et en ce que le destin nous apporte, mais cette fois, des vies auraient pu être épargnées si les autorités n'avaient pas montré qu'elles ne se soucient pas de ce que disent les gens", a déclaré un autre habitant, Zouhaier.
Il est relativement fréquent que de vieux bâtiments s'effondrent dans les quartiers anciens de villes marocaines, mais la chute d'un minaret est rare.
Des médias publics marocains ont mis en cause des pluies diluviennes, mais un responsable du service national de météorologie a rejeté cette théorie.
"Le temps n'était pas particulièrement mauvais à Meknès. Il serait juste de rechercher un autre facteur que le temps", a-t-il dit.
source : Nouvelobs.com avec Reuters
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire