Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

lundi 2 novembre 2009

Une pluie de condamnations s'abat sur les journalistes marocains


Par Larbi 30/10/ 2009

« Le Maroc est un îlot
de démocratie
et de liberté d'expression »
Khalid Naciri, humoriste et sous-ministre marocain de la communication 

Résumé des épisodes précédents :
-Le 15 octobre 2009 :
Driss Chahtane, directeur d’Al Michaal a été condamné à un an de prison ferme et incarcéré . Rachid Mahamid et Mustapha Hayrane, journalistes dans la même publication ont été condamnés à trois mois de prison ferme chacun
-Le 26 octobre 2009 :
Ali Anouzla, directeur du quotidien Al-Jarida Al-Oula a été condamné à un an de prison avec sursis . Bouchra Eddou, journaliste dans la même publication a été condamnée à trois mois de prison avec sursis.
Ces journalistes ont été poursuivis pour avoir publié des articles sur la santé du Chef d’Etat marocain le roi Mohammed VI.

Aujourd’hui vendredi 30 octobre, à cause d'une caricature, le tribunal de première instance de Casablanca a prononcé les verdicts suivants :
-Le directeur de Akhbar Al Youm, Taoufik Bouachrine, et le caricaturiste Khalid Gueddar éont été condamnés chacun à un an de prison avec sursis pour « avoir publié une caricature jugée irrespectueuse de la famille royale et du drapeau national »
-La cour a ordonné la « fermeture définitive des locaux du journal » (sic !), sans prononcer pour autant l’interdiction du journal lui-même.
-Dans un jugement disjoint pour « manque de respect dû au prince », la cour a condamné Taoufik Bouachrine et Khalid Gueddar à trois ans de prison avec sursis chacun et à payer solidairement des dommages et intérêt d’un montant de 3 millions de dirham au profit du prince Moulay Ismail.
On remarquera que les différents juges ont systématiquement condamné les journalistes. Depuis que le Maroc est le Maroc c’est comme ça. On ne le dira jamais assez : même avec les meilleurs codes de la presse du monde, en présence des meilleurs avocats du monde, même avec les excuses les plus sincères au monde, les magistrats marocains n’oseront jamais acquitter dans des affaires concernant la monarchie. C’est culturel chez cette justice d’allégeance et de vengeance
Le tribunal de Casablanca accorde au prince Moulay Ismail en dommages et intérêts exactement le même montant qu’il avait demandé. Il ne pouvait pas faire autrement sinon ça serait lèse-prince, la requête du cousin du roi est à rajouter à la grande liste des sacralités au Maroc. 
Bien que le tribunal n’ait pas prononcé l’interdiction, les dommages et intérêts au profit du prince Moulay Ismail, s’ils sont confirmés en appel et exigé par le prince, constitueraient de facto une condamnation à mort financière (à supposer que la question de mort du journal se pose encore puisqu’il est déjà interdit depuis plusieurs semaines ).
Enfin la prison en sursis, qui bien que moins affamante que la prison ferme, constitue une une épée de Damoclès qui prive les journalistes de leur liberté aussi longtemps qu’elle encourt. On connaît des journalistes qui ont cessé d’exercer leur profession de peur du basculement de leur sursis en prison ferme.
Ainsi en va la liberté de presse au Maroc. Ne reste plus qu’à en appeler aux casques bleus pour intervenir face à ces talibans de la liberté d’expression qui mènent une vraie guerre d’un autre temps.
Ou, peut-être le pouvoir marocain manifestera plus de peur de Hilary Clinton qu’il manifeste de respect pour la liberté de ses citoyens

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire